mercredi 6 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

L'Afrique continue de marquer le pas, malgré les différentes mesures prises dans le cadre de son développement. Mais la tendance pourrait se renverser. Un projet qualifié de révolutionnaire est proposé par un ancien ministre ivoirien.

Il le présente comme le premier projet de développement global africain. Lui, c'est M. Daniel Anikpo, ministre ivoirien du Commerce sous Guéi Robert. L'Afrique n'a plus de temps à perdre pour son développement. Car les conséquences d'un retard additionnel de développement seront plus dramatiques que sa détresse actuelle , souligne-t-il. C'est qu'après plusieurs années de réflexions, le ministre qui s'était retiré de la Côte d'Ivoire, est revenu il y a peu au pays, avec en main un projet fin prêt pour booster le développement en Afrique. Il dit avoir trouvé un nouveau modèle pour les pays sous développés. Sans un guide intellectuel et scientifique, l'économie moderne est aveugle. De plus, sans un projet de développement cohérent et adapté, tout développement est impossible. Ce sont deux choses qui ont toujours manqué à l'Afrique indépendante , nous a-t-il confié. Pour lui, le modèle néoclassique utilisé aujourd'hui ne peut permettre aux économies de s'industrialiser et se développer. Les pays africains sont victimes du sous-développement durable à cause du modèle de développement défectueux et l'absence de projet de société encore appelé projet de développement. Le continent a pris son indépendance les mains vides, sans projet de développement. C'est la raison de l'échec total du développement , renchérit-il. M. Anikpo propose ce qu'il appelle la méga économie comme solution alternative, qui s'articule autour de quatre théories économiques de développement. A savoir : l'économie des ménages, l'économie participative solidaire, l'économie industrielle endogène et l'économie de stabilité monétaire et financière. Ce projet commence par la Côte d'Ivoire, mais il est d'échelle africaine. Il vise à créer, au plan national, un million de Pme et Pmi. Ce qui devrait procurer, selon l'initiateur, 5000.000 d'emplois. Il consistera à créer dans les villages et quartiers urbains 10.000 écoles de développement, 10.000 banques de crédits local (Banko) et 10.000 cités des affaires. L'industrialisation et la création du million d'industries et 5 millions d'emplois reste le c?ur du projet, mais celui-ci intègre aussi tout le développement participatif, sanitaire et social des ménages, sans oublier l'alphabétisation de 7 millions d'illettrés

Révolution industrielle endogène
Le premier projet de développement global africain comprend 4 axes : formation-recyclage-éducation, industrialisation, bancarisation et entreprenariat et auto-emploi. C'est un projet d'industrialisation endogène accéléré. Il donnera la priorité du développement à l'industrie et non à l'agriculture comme par le passé.. Mais cela ne signifie pas abandon de l'agriculture. L'agriculture va s'industrialiser , nuance le ministre. Puisque la révolution est endogène, elle produira sur place les biens d'équipement et les machines-outils, les appareils ménagers ainsi que les infrastructures dont ont besoin les entreprises, les ménages et les localités. Ainsi donc, le secteur du bâtiment va faire un boom avec la construction des bureaux commerciaux et des sièges du million de Pme et des cités des affaires. Le boom de l'immobilier ira de paire avec le boom industriel. Mais avant, il y aura le boom de la formation professionnelle. Tout commencera d'ailleurs par là. le ministre annonce la formation massive de 5000.000 de lettrés et diplômés demandeurs d'emplois, l'éducation de 5000.000 de ménages à l'économie des ménages, l'alphabétisation de 7000.000 d'illettrés et des milliers d'écoliers et d'élèves faibles pour lesquels le soutien scolaire sera organisé. Des partenaires au projet que sont l'Ordre des ingénieurs industriels de Côte d'Ivoire (OIICI) et la Mutuelle de formation des lettrés et des diplômés pour l'emploi (MUFLEDE) offrent des coûts intéressants : 30.000 Fcfa pour tout lettré ou diplômé au village, 50.000 Fcfa pour ceux formés en ville. La règle de financement sera l'actionnariat participatif populaire. Il ressort que le financement de la construction immobilière des sièges et des bureaux commerciaux des cités des affaires incombera aux villages ou quartiers urbains qui abriteront ces cités. La possibilité est donnée aux villages et aux quartiers d'être des investisseurs immobiliers. Les sociétés immobilières et les entreprises de bâtiment seront aussi associées au financement. Pour le ministre, le secret et la puissance du projet de développement résident dans le fait de la création de capacités industrielles à l'échelle nationale et local pour en faire un grand marché aux débouchés immenses . Le projet, selon lui, réalise la loi de Jean Baptiste SAY selon laquelle l'offre crée sa propre demande. Il relève que la mutualisation des capacités financières, industrielles et de production, l'actionnariat participatif populaire et la co-entreprise sont des dispositions qui permettront de réussir le pari du développement en Afrique Pourvu que l'environnement social, politique et des affaires en Afrique s'y prête, ajouterons-nous.

Vincent Kouassi

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