vendredi 1 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

La tenue ou non de l'élection présidentielle en juin prochain, comme prévu par Ouaga II et entériné par le dernier CPC, continue d'alimenter les débats dans le landernau politique ivoirien. Surtout depuis que la France a décidé de s'en mêler il y a peu, par l'entremise de son ministre des Affaires Etrangères Bernard Kouchner. Le chef de la diplomatie française, de passage à Ouaga, avait en effet évoqué un probable report de deux mois du scrutin présidentiel. Pour le porte-parole du Premier ministre qui s'est exprimé hier sur le sujet, lors de la conférence de presse qu'il a animée hier pour faire le point de la mise en ?uvre du processus de paix. La date des élections ne dépend ni du chef de l'Etat ni du Premier ministre, encore moins des acteurs de la scène internationale. Seul la CEI, conformément à la loi, a compétence pour le faire , a expliqué le porte-parole de Soro. Ceci dit, parlant toujours des élections, il a révélé que le processus électoral est désormais en première ligne du processus de paix. Et pour accélérer les choses afin d'être dans le délai de juin 2008 fixé par Ouaga II, la dernière réunion du cadre permanent de concertation (CPC) a pris trois types de mesures. Le première, c'est la certification a priori et a posteriori des élections par l'ONU. La certification du processus électoral a été réaffirmée par les parties ivoiriennes, conformément aux dispositions de la résolution 1765 du Conseil de Sécurité. Afin de garantir l'organisation d'élections libres, transparentes et démocratiques, conformes aux normes internationales, mais surtout acceptées de tous. A cet effet d'ailleurs, comme l'a souhaité le Facilitateur, l'ONU va, en collaboration avec le gouvernement, élaborer des paramètres et un mode opératoire de certification du processus électoral, convenir des critères et des repères de certification. Afin que tous soient d'accord sur les règles du jeu. La poire est donc coupée en deux entre le camp présidentiel opposé à la nomination d'un haut représentant pour les élections et l'opposition qui était pour cette option. Toutefois, Méïté Sindou a tenu à préciser que, le rôle de l'ONU n'est pas de remettre en cause une élection. Elle a plutôt un rôle d'accompagnement. C'est pour éviter les contestations que la certification des élections par l'ONU a été prise en compte. Le Premier ministre et l'ONU ont donc une posture de veille pour obtenir le consensus de tous les acteurs politiques . La deuxième mesure du CPC, c'est que les parties ont convenu de renforcer l'arbitrage du facilitateur pour désormais éviter les blocages dus à la guerre des interprétations des textes par les différentes parties. Et à en croire le porte-parole de Soro, c'est important parce qu'on va bientôt entrer dans la phase cruciale de l'identification des populations . Le troisième type de mesure concerne les facilités d'inscription sur les listes électorales des nouveaux majeurs et des Ivoiriens qui ont bénéficié des jugements supplétifs d'actes de naissance délivrés au cours des audiences foraines ; la réduction du délai légal de publication de la liste électorale ; la publication de la liste électorale sur l'Internet ; La représentation de toutes les parties signataires de l'accord de Linas Marcoussis dans les bureaux déconcentrés de la CEI. Cependant, à l'en croire, le processus peine encore sur certains textes . Il a ainsi révélé qu'il reste 25 textes à prendre pour parachever le processus de sortie de crise. A titre d'exemple, le cahier de charge de l'opérateur technique en charge de l'identification fait encore l'objet de discussions. Pour ce qui est du chapitre concernant l'armée, le conférencier a expliqué que contrairement à ce que l'on pourrait croire, la lenteur constatée dans le regroupement des FAFN n'est nullement due à une mauvaise foi des Forces nouvelles. Le Gal Bakayoko et ses hommes sont entièrement disposés à aller au désarmement. Et le regroupement est un passage obligé. Mais sur le terrain des problèmes d'ordre technique et logistique bloquent les choses. Bon nombre des sites nécessitent une réhabilitation minimale. Il y a aussi la question des pécules et des allocations forfaitaires des ex-combattants pour leur permettre de vivre pendant le pré regroupement. Il nous faut 9 milliards que la Côte d'Ivoire doit assumer seule. Et selon lui, tout va rentrer dans l'ordre dans les jours à venir puisque le Premier ministre s'y attelle.

Mireille Abié

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