samedi 26 janvier 2008 par Le Temps

"Ils sont satisfaits de cette 2e session du CPC... l'ambiance était détendue et chacun peut aller dire à ses militants qu'on a tenu compte de ses avis...", propos que nous laissait entendre en aparté le représentant spécial du facilitateur du dialogue direct interivoirien, Boureima Badini.
Et ce n'est pas Alassane Dramane Ouattara (ADO), le président du Rassemblement des républicains (RDR), qui dira le contraire, lui, dont le parti tiendra son congrès le 1er février prochain, au cours duquel, on s'en doute, il sera adoubé comme le champion naturel pour la course à la présidentielle ivoirienne. "Mes sentiments, dira-t-il, sont bons, à l'issue de ce premier CPC tenu au BF...
Je remercie le président Blaise Compaoré pour l'élégance avec laquelle il a traité les principaux acteurs et la manière dont les discussions ont été menées... nous avons noté que des progrès ont été accomplis... bien sûr dans certains domaines, nous pensons que les choses sont un peu lentes, mais la volonté y est et nous avons dégagé des procédures plus simples pour aller plus vite afin de tenir les délais de juin 2008 pour la présidentielle... nous pensons que cela est possible avec les décisions". Ce sont entre autres :
Inscription sur les listes électorales des nouveaux majeurs et des Ivoiriens qui ont bénéficié des jugements supplétifs d'actes de naissance, délivrés pendant les audiences foraines ; réaffirmation de la candidature des principaux leaders des signataires de l'Accord de Marcoussis ; publication d'ici mi-février de la liste authentique de 2000 sur internet ; possibilité des partis politiques de battre campagne. Même satisfecit chez le premier ministre ivoirien et patron des Forces nouvelles, Guillaume Soro, et chez le président du PDCI/RDA, Henri Konan Bédié. En ce qui concerne le chef de l'Etat de Côte d'Ivoire, son visage réjoui, ponctué souvent d'un large sourire, en dit long sur sa satisfaction de ce conclave de Ouagadougou. De toute façon, le président ivoirien est pressé, comme il l'a fait savoir maintes fois, que les Ivoiriens retournent aux urnes pour choisir leur dirigeant. Le maître d'?uvre de l'Accord de Ouaga, Blaise Compaoré, lui, dira : "Je remercie les membres du CPC pour leur disponibilité et leur concours précieux à la facilitation... il y a urgence d'aller vers des actions plus perspicaces, dans la mesure où nous sommes dans une phase très délicate pour notre processus à savoir à la veille de l'organisation présidentielle sereine et transparente... Je réaffirme ma disponibilité à cette phase plus que délicate...". Selon Blaise Compaoré, le processus actuel demande le concours de tous (presse, communautés religieuses et coutumières, forces de défense...). Pour lui, les acteurs de ce processus sont restés "persévérants, parfois imaginatifs". In fine, il est du même avis que les principaux protagonistes de la crise ivoirienne, à savoir que l'optimisme est permis.
En tout cas, au soir de ce 24 janvier 2008, on a l'impression que chacun des leaders politiques de la Côte d'Ivoire veut en découdre avec l'autre, via les urnes, afin qu'on sache électoralement qui est qui. Tant mieux. Pourvu que les armes ne tonnent plus. Ce CPC de Ouaga aura, on l'a constaté donc, permis encore de jeter un coup d'?il sur le tableau des opérations devant conduire à la résolution définitive de la tambouille en Côte d'Ivoire. Et de l'avis des 5 gourous qui se sont parlé face-à-face, ou comme dirait l'autre, "sa bouche, mon oreille", le train ivoirien pourra bientôt siffler à la gare de la paix. La Côte d'Ivoire et la sous-région en ont besoin. Le 3e CPC est prévu en principe pour mars 2008 à Abidjan.

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