mercredi 23 janvier 2008 par Le Patriote

Le deuxième congrès ordinaire du Rassemblement des Républicains se veut certes celui de la maturité, mais aussi conformément au v?u du mentor des Républicains, un congrès d'ouverture. Pour la mise en ?uvre de cette décision, une commission Ecoute et suggestions a été mise en place pour recueillir les critiques et autres suggestions des militants. Le Patriote a rencontré sa première responsable. Elle nous en dit un peu plus sur la grande innovation et inconnue du congrès des 1er, 2 et 3 février prochains. Interview.

Le Patriote : Le 2e congrès ordinaire du RDR est prévu pour les 1er, 2 et 3 février prochains. Vous êtes la présidente de la commission écoute et suggestion. Pouvez vous nous dire un peu en quoi consiste cette commission ?
Anne Oulotto : Cette commission Ecoute et suggestions comme son nom l'indique a été créée dans le cadre de l'organisation du congrès pour écouter les suggestions, les informations et les critiques des militants. Informations, critiques et suggestions à l'endroit du comité d'organisation. Mais aussi de donner des informations des critiques et des suggestions qui touchent à la vie et au fonctionnement du parti ou à toute autre chose qui peut aider à faire avancer, à bien gérer le parti et à aider à renforcer le parti dans sa quête du pouvoir.

LP : La base reproche très souvent à la direction de ne pas l'écouter et de ne pas prendre en compte ses préoccupations. Pensez-vous que votre commission changera cet état de fait ?
AO : Absolument ! C'est une approche de solution. Cette base qui selon vous dit qu'elle n'est pas écoutée, a aujourd'hui à sa disposition une tribune d'écoute pour faire ses suggestions, donc une tribune mise en place sur recommandation de cette même base, on pourrait le dire. Puisque, c'est certainement après ses critiques que le président a eu l'idée de mettre en place cette commission. Etant entendu que c'est le président lui-même qui a suggéré la mise en place de cette tribune, il va de soi qu'il prendra en compte tout ce qui sera dit. Les informations lui remontent selon la procédure mise en place par le comité d'organisation.

LP. Pouvez-vous garantir et certifier qu'il n'y aura pas de rétention et que vraiment les critiques et les suggestions des militants remontent à qui de droit ?
AO. Je n'ai que ma parole de responsable pour vous dire que les informations, les suggestions et les critiques remonteront directement au président. Le président du comité d'organisation, le ministre Amon Tanoh, l'a dit déjà la semaine dernière dans l'interview qu'il vous a accordée. Il a rassuré les militants. Il leur a dit que les informations vont directement sur la table du président du parti. Les militants, je pense ont eu l'habitude avec ma modeste personne dans le cadre du secrétariat national chargé de la solidarité. Beaucoup disent qu'il y a eu une nette amélioration depuis que nous avons été nommée à ce poste. Eh bien c'est parce que nous essayons autant que faire se peut de nous conformer à l'aspiration de la base. Nous sommes aussi conscients que si nous voulons gagner ces élections, nous sommes obligés de compter avec cette base. Et le président ne fait que répéter cette réalité. Il n'y a pas de raison qu'alors que le président du parti nous demande à maintes reprises de nous tourner vers la base, nous fassions autre chose que sa volonté, en faisant de la rétention de l'information. Il n'y a pas de raison que nous fassions de la manipulation de l'information. Nous sommes obligés d'apporter ces critiques et suggestions telles qu'elles sont émises au président du parti.

LP. Votre commission est une innovation. Est-ce pour sortir des sentiers battus ou pour un souci d'efficacité au niveau de la communication que cette commission a été créée ?
AO. Vous l'avez dit vous-même c'est une innovation. Mais moi, j'ai constaté que dans les grands partis en Europe ou aux Etats-Unis, il y a des tribunes d'écoutes et de suggestions ouvertes aux militants. Et donc le président Ouattara qui est un homme moderne et ouvert sur l'avenir a compris que sa première arme, ce sont ses militants de base. Ce sont ceux qui se battent au quotidien et qui tous les jours donnent de leur vie, consacre leur temps à l'avancée du parti. C'est la raison pour laquelle il a mis cette commission en place. En plus de cela, le président Ouattara est profondément démocrate. Il a besoin d'avoir l'avis de tous ses militants avant de prendre une décision. L'objectif du président est de faire en sorte qu'au sortir du congrès, les militants soient remobilisés et que le parti soit plus fort. Le RDR a compris que ce qui est important, c'est de remonter l'information vers le sommet. Ce qui est important, c'est prendre en compte les aspirations profondes des militants. Ce qui est important, c'est mettre le militant en confiance. La commission n'est pas mise en place pour passer la pommade à qui que ce soit. C'est tout simplement pour dire que nous sommes un parti où la base à sa place.

LP. Pouvez-vous nous dire exactement comment votre commission fonctionne ?
AO. La commission a commencé à fonctionner depuis la mise en place du comité d'organisation. Nous avons au siège du RDR un bureau d'écoute qui est piloté par une sous commission chargée de l'écoute. Dans cette salle d'écoute, nous recevons les militants tous les jours de 9h à 19 h, quelques fois au delà. Les militants peuvent donc s'y rendre tous les jours pour faire passer leur message d'information et faire leurs suggestions. Il peuvent également utiliser les boites à suggestions mises en place à ce sujet. Ces informations sont ensuite traitées sur des fiches et adressées directement au président du comité d'organisation et au président du parti. Les travaux de cette commission vont s'étendre durant la tenue du congrès. Parce que les militants peuvent estimer à un moment donné qu'ils ont un certain nombre d'informations qu'ils ne peuvent pas apporter aux différentes commissions. La commissions que je dirige sera donc là pour faire en sorte que tout soit dit pendant ce congrès. Maintenant tout dépendra du président. S'il estime qu'au sortir de ce congrès cette commission doit demeurer, il va le transformer en autre chose. Aujourd'hui cette commission existe dans le cadre d'un comité d'organisation du congrès. Donc naturellement, cette commission n'existera pas à la fin de ce congrès. Maintenant , vu la pertinence des informations que nous recevons et des suggestions faites, je pense que le parti décidera qu'il y ait une structure ou une personne ressource qui soit chargée de continuer d'écouter. Mais je voudrais indiquer que nos différents responsables au niveau du parti n'ont pas cessé d'écouter les militants. Mais il était important à un moment donné pour le président de rassurer ses militants et leur dire qu' à tout moment je peux vous écouter, entendre vos propositions et prêt à recevoir ce que vous avez à dire de constructif pour la bonne marche du parti.

LP : Que pouvez répondre à ceux qui sont réticents et qui pensent que cette commission ne fera que de la figuration ?
AO : Tout ce que je peux leur dire, c'est que cette commission a été mise en place pour eux. Cette commission a été mise en place par ce que certainement à ce qui est dit, le président sait que les militants se plaignent de ce que leurs propositions ne remontent pas à lui. Le président a voulu que dans le cadre du congrès une commission prenne en compte leurs suggestions. Pour moi, le simple fait de mettre en place cette commission est un fait positif. Je peux rassurer les militants que de façon quotidienne, le président lui-même cherche à savoir comment travaille cette commission. Il cherche à savoir le résultat des fiches d'entretiens que nous établissons. Cette tribune est la leur. Par devoir, je leur demande de s'en approprier. Il ne sert à rien de se plaindre dans les grins , dans les quartiers dans les sections, si on ne vient pas confier critiques et suggestions. Je termine par dire que nous sommes à leur disposition.
Jean-Claude Coulibaly

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