Ex footballeur international ivoirien détenteur du record africain du meilleur buteur, toutes éditions confondues de la coupe d'Afrique des Nations de Football (CAN) et du VIGHAN 2008 s'est prononcé sur la 26ème édition de la CAN. Dans l'interview qu'il nous a accordée, l'homme d'Asmara, se prononce sur son record qui est sur le point d'être battu, la performance des Eléphants et le VIGHAN.
Vous êtes le chef du village ivoirien, à quels objectifs obéit la création du Vighan ?
Ce village a été conçu dans le cadre de la CAN 2008. Nous l'avons crée pour permettre aux ivoiriens de se sentir chez eux et de pouvoir consommer des mets ivoiriens afin d'avoir les forces nécessaires pour supporter les Eléphants. Mais ce village n'est pas celui des ivoiriens seulement. C'est également le village des africains. Ils peuvent venir se restaurer et vivre l'ambiance du VIGHAN.
Cinq jours après l'ouverture officielle du village, quel est le point de la situation?
Il n'y a pas tellement d'affluence actuellement, mais il y'a quand même du monde. Cela est du au fait que les hôtels ont triplé voire même quatriplé les tarifs. A cause de cette situation, les supporters ne peuvent pas rester au Ghana. Ils retournent aussitôt que leur pays respectif a fini de jouer. Ils ne reviennent que le jour ou leur équipe joue. Il y a donc une période de flottement chez les restauratrices. Je pense que les autorités ghanéenne auraient du prendre les dispositions pour éviter la flambé des prix des hôtels. Pour la Cote d'ivoire, le Mali et le Bénin qui sont les pays voisins du Ghana, l'on devrait permettre aux Ivoiriens de rester à Sekondi afin de soutenir leur équipe. En dépit de tout, le VIGHAN se porte bien. Il se portera mieux si l'équipe ivoirienne se porte bien.
La casquette de chef de village est-elle lourde à porter ? A cinq (5) jours de l'ouverture officielle du village, pensez-vous que l'objectif de sa création est-il atteint ou est sur le point de l'être ?
Pour l'objectif, je ne serai pas à mesure de vous dire si il est atteint. Seul les organisateurs peuvent répondre à cette question. Quant à moi, j'ai accepté d'être le chef du village quand on m'a coopté parce qu'ivoirien, je suis prêt à servir, dans l'intérêt de mon pays. Je suis sportif et tous ce qui est en rapport avec le sport m'intéresse. Je fais donc du mieux que je peux pour satisfaire toutes les populations du village.
Votre record de meilleur buteur de la CAN est sur le point d'être battu par Samuel Eto'o. Qu'est ce que cela vous fait de passer le flambeau au buteur camerounais ?
De 1968 à 2008, ce record-là a perduré. Ca devenait monotone que personne n'arrive à battre ce record de 14 buts. Et ça donnait l'impression qu'il n'y a pas de bons attaquants à la CAN. Il y a eu des records dans plusieurs disciplines qui ont été battus. Etoo est à un but près de l'égaler. Et c'est toujours bien de battre un record. C'est tant mieux pour le football africain.
La Côte d'Ivoire a signé d'entrée une victoire contre le Nigeria, comment entrevoyez-vous la suite de la compétition pour les Eléphants ?
Ce groupe des Eléphants là ira loin. Les joueurs sont ensemble depuis la CAN et le mondial 2006. Même si pour la CAN 2008, ils n'ont pas fait une préparation comme par le passé, il n'en demeure pas moins qu'ils ont fait une bonne préparation. La preuve, ils sont bien rentrés dans la compétition. Les joueurs ivoiriens ont joué un match très stratégique et technique contre le Nigeria. Mais au finish nous avons eu le gain de la rencontre. Si nous restons très concentrés et solidaires nous passerons sans problème le premier. Au deuxième tour, chaque match aura sa réalité.
Si la Côte d'Ivoire passe le 2ème tour, elle pourrait croiser le Ghana ? N'avez-vous pas de crainte à jouer contre le pays organisateur ?
Nous n'avons pas de choix à faire. Si le sort décide que la Côte d'Ivoire croise le Ghana, nous n'y pouvons rien. Ça passe ou ça casse si c'est le cas. Toutefois je ne souhaiterais pas qu'on croise les Black Stars parce que c'est toujours difficile de jouer contre le pays organisateur à ce niveau de la compétition. Si les Ghanéens sont éliminés, cela se ressentirait sur la compétition, étant donné que les populations locales ne viennent pas au stade. Et si leur équipe est éliminée, les autres joueront face aux gradins vides. C'est un problème en Afrique auquel il faut remédier.
Pensez-vous que Gérard Gili est l'homme de la situation, après le départ de Stielike, à quelques heures de la CAN ?
Gili a été l'adjoint de l'ex coach Henri Michel à la CAN et au mondial 2006, ce n'est donc pas par hasard que la fédération l'a choisi pour remplacer Stielike. La FIF aurait pu prendre l'adjoint de ce dernier mais Gili a été copté parce qu'il connaissait déjà mieux le groupe. C'est un coach très sérieux dans son travail, il a sa méthode qui est différente de celle des autres, mais ce n'est pas pour cela qu'on doit douter de sa capacité. Gili est à même de faire une bonne campagne avec les Eléphants qu'il connaît très bien.
Votre pronostic pour le match Côte d'Ivoire ? Bénin ?
C'est un match qu'on doit gagner. L'équipe béninoise est fougueuse mais elle manque d'expérience.
Son objectif sera non seulement de se repositionner mais également de prendre sa revanche contre la Côte d'Ivoire. En dépit de tout cela, les Eléphants feront la différence.