mardi 22 janvier 2008 par Le Jour

Une affaire d'escroquerie portant sur la somme de 20 millions secoue le milieu des candidats au concours d'entrée à l'Ecole Nationale d'Administration. Boga Raymond, président de la Jeunesse Communale de Cocody, cousin au leader du COJEP et cadre du FPI est accusé d'avoir perçu cette mirobolante somme contre de fausses allégations.

Elève fonctionnaire à l'ENA, Boga Raymond se faisait passer pour un bon petit du directeur général de cette école où sont formés les cadres de l'administration ivoirienne. Usant de ce prétexte, il a appâté plus d'une dizaine de candidats au concours d'entrée à l'école prestigieuse. Aujourd'hui dans le désarroi, les victimes de l'escroquerie ont saisi le parquet à travers une plainte régulière. Dont nous vous relatons la substance. Des étudiants pour la plupart membres de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire, FESCI et candidats au concours d'entrée à l'ENA entrent en contact avec le président de la Jeunesse Communale de Cocody, cousin de Charles Blé Goudé. Cadre du FPI, ami du DG de l'ENA Djè Bi Irié et élève fonctionnaire en filière Trésor ainsi se dresse le profil de Boga Raymond. Des atouts qui brisent la méfiance des plaignants. Mieux, ils sont subjugués lorsque leur prétendu bienfaiteur évoque la nature de ses amitiés avec le premier responsable de l'ENA. En effet, selon les étudiants grugés, le cadre du FPI leur aurait dit que ses rapports avec Djè Bi Irié remontent à l'année 2002. Il aurait été mandaté par la direction du parti au pouvoir d'aller prêter main forte à ce dernier qui était candidat aux élections du Conseil Général dans le département de Zouenoula. Pour le compte de ce parti. Ayant réussi sa mission, il serait devenu, depuis, un des amis proches de celui dont il est allé battre la campagne. Fascinés par cette démonstration, les candidats lui remettent individuellement leur quota. Evalué à 20 millions. Après cette occasion tant espérée, l'élève fonctionnaire est porté disparu. A l'issue de moult recherches, une plainte régulière est adressée au procureur du Tribunal de Première Instance d'Abidjan Plateau. Ce parquet, à travers un soit-transmis, confie l'affaire à l'Unité d'Intervention Rapide (UIR) de la préfecture de police d'Abidjan. Le lundi 24 décembre, alors que le mis en cause effectuait des courses dans la cité administrative, il est appréhendé et conduit dans une des cellules de cette unité de police. Il y passe la nuit. Le lendemain, soit le mardi 25 décembre à 15 heures, il est remis en liberté. Avec l'engagement de procéder au remboursement, le samedi 5 janvier 2008. Médusés et dénonçant d'éventuelles pressions sur l'appareil judiciaire, les candidats au concours s'en tiennent tout de même, à cet arrangement imposé . Les recherches ont à nouveau repris parce que Raymond Boga n'a pas répondu présent au rendez-vous du 5 janvier. A l'ENA où ont été organisées plusieurs traces, il est annoncé absent. La crainte de sortir totalement perdantes de cette opération maladroite, au regard du statut et du carnet s'adresses du président Boga Raymond, anime d'avantage les victimes. Elles appellent l'appareil judiciaire à appliquer les textes qui s'imposent au délit d'escroquerie. Quant au Directeur Général de l'ENA, Djé Bi Irié, il a tenu à faire des précisions dans cette affaire qui tend à porter préjudice à sa personne et à l'école. Il reconnaît effectivement qu'en 2002 pendant qu'il était en pleine campagne pour les Conseils Généraux à Zuénoula il est approché par trois jeunes gens dont Boga. Celui-ci (Raymond Boga) qu'il ne connaissait pas auparavant présente sa délégation comme ayant été mandatée par la direction du FPI pour prêter main forte au candidat Djè Bi. Depuis cette date, juillet 2002 précisément, le directeur a révélé n'avoir plus rencontré ce jeune homme. C'est en 2006, que ce dernier apprend que Boga a été admis au concours d'entrée à l'ENA après trois ou quatre échecs. Je ne suis pas chacun de mes élèves dans leur mouvement. Je voudrais dire aux candidats au concours, que le problème ce n'est pas un problème d'argent. Car tous ceux qui donnent de l'argent échouent. Et cette affaire en est la preuve , a conclu le premier responsable de cette prestigieuse école que nous avons rencontré dans le cadre de notre enquête.


Stéphane Beyniouah

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023