mardi 22 janvier 2008 par Le Nouveau Réveil

La Côte d'Ivoire comme une princesse déchue, a perdu son prestige d'antan et saigne de son c?ur comme une prostituée malgré elle, abonnée à la chaleur puante des coups d'Etat et autres attentats contre la patrie. Ayez pitié de la Côte d'Ivoire, ce pays essentiel auquel on peut aujourd'hui, discuter, et même nier, sa place de leader dans la sous région. Hélas !
En quête de paix, d'Accra à Ouaga, l'Eléphant a bien été dégonflé de son orgueil. Les Ivoiriens, les vrais patriotes, prenant pour eux la sagesse enseignée du président Houphouët-Boigny, oeuvrent alors résolument pour le retour de la paix ; le vrai bonheur perdu que chacun apprécie aujourd'hui au poids de la pauvreté, à l'étendue de la désorganisation dans tous les secteurs d'activités, au chômage accru des jeunes, au pillage révoltant des richesses minières, au racket impuni, au printemps des fléaux sociaux (alcoolisme, violences politique et scolaire, prostitution, grande criminalité etc.)
Et parce que la paix est la garantie première d'investissements, donc, du développement durable au bénéfice de tous, ces Ivoiriens-là ont accepté de pardonner malgré la douleur qui les étreint et le silence rageur de leurs aimés assassinés; martyrs anonymes ou innocentes victimes d'une épileptique vengeance ethno-politique. Où sont passées leurs revendications, ces rebelles? Ces revendications qui justifiaient hier encore leur rébellion meurtrière. Pour la paix, des Ivoiriens, même s'ils n'ont pas oublié, ont pardonné à ces criminels (c'est la loi qui les désigne comme tels), la disparition du Président-Général Robert Guéï, de maître Boga Doudou, Ministre de la République, de l'artiste Marcellin Yacé, des soldats, des officiers et sous-officiers, tombés sous les feux de leurs canons et laissant chacun, derrière lui, veuve et orphelins dans une société-jungle;
Nous avons pardonné l'humiliation des femmes violées, le traumatisme des enfants qui ont vu mourir leurs parents, le pillage des magasins des coopératives agricoles et des richesses minières nationales ; pardonné aussi, ce visage chétif de nos grandes cités qui, hier, portaient fièrement l'âme de la Côte d'Ivoire : Bouaké, Korhogo, Man, Ferké, Séguela, Touba, Bouna, etc. Bref, contrariant votre propre discours, Monsieur le président, ces rebelles ont obtenu au sommet de l'Etat, ce qu'ils n'ont pas gagné par les armes et qui a coûté à la République le sacrifice de sa jeunesse. Ils ont arraché à votre volonté des grades qu'ils portent à toute défiance de l'autorité militaire nationale.
Après les déclarations très officielles de fin de guerre et de réunification du pays, aux occasions de la flamme de la paix de Bouaké, des visites respectives du Premier Ministre et du chef de l'Etat dans le nord, Dieu seul sait combien de temps il nous sera encore donné de voir ce pays sous la gouvernance de deux autorités politiques (Etat et Forces nouvelles) selon qu'on est en zone dite sous contrôle gouvernemental ou en zone toujours assiégée. Ceci est si préoccupant que quand il se produit un évènement de la gravité de celui connu récemment à Bouaké, en toute ignorance du Préfet de région, ce sont les autorités Forces nouvelles de Bouaké qui font les déclarations officielles et engagent leurs troupes dans un processus (douteux) de sécurisation de la zone. Oui, Monsieur le Président, pour la paix nous pardonnons, toujours, comme nous avons pardonné aussi à ceux qui nous ont intoxiqués et qui se refont du bon beurre à leurs postes respectifs quand bien même qu'ils aient été reconnus coupables de délit de responsabilité (du fait de leur responsabilités aux postes qu'ils occupent) par une commission nationale d'enquête. Paix aux âmes de victimes décédées et courage sans ranc?ur à ceux, qui porteront longtemps encore les séquelles de ces déchets criminels. A-t-on fini de pardonner aux vautours et autres rapaces, prédateurs du grenier café cacao?
Monsieur le président, garant des institutions de la république, pourquoi Assalé Tiémoko, KKB et "Le Nouveau Réveil", mériteraient-ils plus le coup de la loi (quelle loi?) que ceux-là?
S'il est vrai que la normalité du fonctionnement de l'Etat vous préoccupe pour une sortie rapide la crise, occasion vous est encore donnée d'arrêter ces procédures aux senteurs politiques. Vous n'en avez vraiment pas besoin en ce moment où vous avez, nous croyons, à c?ur de donner toutes les chances à l'aboutissement de l'accord de Ouagadougou. Ainsi, vous laisserez au peuple, sinon, la réalisation de votre rêve d'une côte d'Ivoire "refondée", au moins, la paix que vous avez reçue en héritage des régimes précédents. Ceci n'est pas, et est loin d'être, une formulation de demande de clémence ; c'est plutôt un rappel de devoir pris devant le peuple et devant l'histoire d'assurer, sans exclusive, à chaque citoyen de ce pays, le même droit à la liberté de ses opinions; devoir contenu dans votre serment d'octobre 2000. Vous le savez, ne pas respecter ce serment, est une démission à la confiance du peuple ; le peuple, l'autre nom de Dieu.
Le Directoire du Mouvement pour le
Néo Houphouétisme

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