samedi 19 janvier 2008 par Le Nouveau Réveil

Les généraux Mangou et Bakayoko se sont retrouvés hier au siège du CCI à Yamoussoukro autour de M. Boureima Baldini, représentant du facilitateur Blaise Compaoré, Président du Faso. Il s'agissait de faire le point du 3ème Accord complémentaire concernant le regroupement. A l'issue de la rencontre, une conférence de presse a été co-animée par M Baldini et les généraux Mangou et Bakayoko. Nous vous proposons les propos des trois personnalités:
Boureima Baldini :
"Je souhaite que le processus
aboutisse en 2008"
"Nous avons souhaité vous rencontrer pour faire le point de l'application du 3ème Accord complémentaire de Ouagadougou relatif au regroupement. Comme vous le savez, le 3ème Accord complémentaire de Ouagadougou était essentiellement axé sur le regroupement, le démantèlement des milices en tout cas, c'est un volet qui concerne l'armée. A cette phase, nous avons souhaité que les deux chefs d'état-major des Forces de défense et de sécurité et des Forces armées des forces nouvelles soient là, dans la mesure où le point de départ, le regroupement était prévu pour le 22 décembre ; ce à quoi nous avons assisté effectivement à Tiébissou et à Djébonoua. Maintenant, nous souhaitons que chacun d'entre eux puisse faire le point du regroupement dans sa zone parce que comme vous le savez, l'accord politique de Ouagadougou souhaite que nous puissions arriver à la création de la future armée de la République de Côte d'Ivoire. Ce sont des éléments préliminaires déjà posés tels que le regroupement dont nous souhaitons avoir le point exact. Et communiquer au peuple ivoirien l'état d'avancement et faire la preuve de la bonne volonté de toutes les autorités politiques et militaires d'aller résolument vers la paix".
Gl Philippe Mangou (FDS) :
"Il reste le regroupement
des soldats du sud - ouest"
"L'accord 3 stipule dans son article premier que les deux parties conviennent de procéder au regroupement des forces, au stockage des armes, ce, au plus tard le 22 décembre 2007. Et cela, sous la supervision des Forces impartiales. C'est donc dans cette optique que nous avons commencé à procéder au regroupement des forces depuis le 22 décembre 2007. Nous avons donc fait le regroupement de nos forces de l'Est, c'est-à-dire tous ceux de Bondoukou, Abengourou, Nassian, Sandégué, Kotouba sont regroupés à Abengourou et la cérémonie a eu lieu à Abengourou. Le principe, c'était de voir partir effectivement les éléments sur leurs sites de regroupement. Nous avons ensuite entrepris le regroupement de ceux du Centre : tous ceux de M'Bahiakro, Daoukro, Bocanda, Yamoussoukro et Tiébissou sont regroupés à Yamoussoukro pour ceux qui venaient de Tiébissou et à Daoukro pour les autres ; la cérémonie a eu lieu à M'Bahiakro. Nous avons ensuite procédé au regroupement de tous ceux qui étaient au Centre-ouest : Daloa, Belleville, Vavoua, Bédiala, Bouaflé, Zuénoula, Gohitafla, Guézabo, Gagnoa, Issia et Saïoua ont été regroupés à Daloa ; la cérémonie a eu lieu à Bouaflé. Hier (ndlr, jeudi 17), nous étions dans le Gouvernorat militaire Ndlr, Ouest) et nous avons procédé au regroupement de ceux de Ouragahio, de Guiglo, Bin-Houyé, Zouan-Hounien, Guiglo et Toulepleu à Guiglo, Blolequin et Duékoué ; la cérémonie a eu lieu à Toulepleu. Il nous reste pour clore le regroupement de nos troupes ceux du Sud-ouest (région de San Pedro) qui aura lieu le jeudi 24 et va concerner les unités basées à Grabo et Tabou. Les sites de regroupement sont San Pedro et Tabou.
Donc, par rapport à l'article premier de l'accord de Ouaga, nous sommes en phase ; nous achevons notre regroupement le 24 janvier 2008".
Gl Soumaila Bakayoko (FAFN) :
"Les conditions du Nord sont
différentes de celles du Sud"
" Au moment où nous remettons au CCI notre plan de regroupement, je voudrais affirmer que les Forces armées des Forces nouvelles se sont donné les moyens et sont prêtes à conduire dès que possible leur plan de regroupement. Cependant, les conditions du Nord étant différentes de celles du Sud, il importe que toutes les conditions techniques soient réunies par ceux qui en ont la responsabilité. Pour étayer mon propos, je vous propose le plan suivant. Dans un premier temps, nous allons exprimer clairement la volonté des Forces armées des Forces nouvelles dans l'Accord politique de Ouagadougou ; dans un deuxième temps, je vous parlerai du regroupement, et particulièrement du regroupement au Nord, ensuite, nous allons souhaiter le soutien de tous dans un troisième temps, avant, bien sûr, d'énoncer quelques mesures pour crédibiliser le plan que nous avons conçu. La volonté des Forces armées des Forces nouvelles est claire et nette dans l'application de l'Accord politique de Ouagadougou, en particulier dans celle du 3ème Accord complémentaire à l'Accord politique de Ouagadougou. Nous voulons donc dire ici qu'il n'y aura pas de recul à partir du processus qui a été enclenché le 22 décembre dernier. Malgré les retards, bien sûr, constatés dans la mise en place des moyens nous permettant de faire le regroupement, malgré, naturellement, l'absence de possibilités conjointes de réinsertion pour les démobilisés. Nous voulons dire aussi qu'il n'y aura pas d'arrêt du processus ; parce que la volonté des Forces armées des Forces nouvelles pour sortir de cette période de crise est très forte. Les attentes de nos ex combattants sont légitimes et ils sont assez entendus et bien compris. Mais également, nous disons qu'il faut plutôt humaniser le processus, le crédibiliser par l'application d'un plan de regroupement spécifique aux forces armées des forces nouvelles qui sera bien sûr différent dans son exécution avec le Sud. Différent parce que les effectifs à gérer ne sont pas les mêmes, différent parce que les attentes des ex combattants sont différentes aussi, différent parce que les moyens financiers et logistiques sont disproportionnés entre le Nord et le Sud, mais résolument identique dans l'effet final à obtenir au plus vite. Les Forces armées au Nord et au Sud ne sont plus déployées et les conditions de création de l'armée future sont réalisées.
Notre intention, dans le plan que nous avons concocté et présenté est qu'en exploitant au plus vite le profilage déjà effectué en nous appuyant sur les structures existantes, nous voudrons avoir fini de recruter dans un délai de trois mois les 5.000 hommes pour l'armée nouvelle et démobiliser tous les ex combattants des Forces armées des Forces nouvelles en ayant créé bien sûr les conditions favorables à leur réinsertion ()".
Propos recueillis par C Lago

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