vendredi 18 janvier 2008 par Le Matin d'Abidjan

Le Procureur de la République, Tchimou Raymond Féhou, avait jusque-là gardé le silence depuis l'interpellation du photographe français, Jean-Paul Ney, le 27 décembre 2007 en face de la RTI à Cocody, pour tentative de coup d'Etat en complicité avec le sergent-chef Ibrahim Coulibaly alors en exil au Bénin. Dans l'après-midi du jeudi 17 janvier dernier, le Procureur de la République a rencontré la presse pour lui livrer les premiers éléments officiels de l'enquête menée par la Direction de la Surveillance du Territoire (DST). Dans une brève déclaration, il a expliqué les circonstances de l'arrestation des prévenus sans toutefois indiquer de façon précise leur identité. Le Procureur de la République près le Tribunal de première instance d'Abidjan-Plateau a confirmé certaines informations déjà relayées par la presse abidjanaise depuis une dizaine de jours : () Dans la nuit du 27 décembre 2007, vers 23h30, un équipage du Cecos appréhendait deux (2) individus, l'un Français et l'autre Ivoirien aux environs de l'arrêt de bus en face de la RTI à Cocody. L'Ivoirien était porteur d'une arme à feu et le Français détenait divers appareils électriques avec des gris-gris aux bras. Mis à la disposition de la DST, cette structure a mené des investigations sous la direction du Parquet d'Abidjan, qui ont abouti à la récupération d'éléments vidéos et d'autres objets servant de pièces à conviction. Le Procureur Tchimou a précisé qu'à ce jour, dix (10) personnes ont été appréhendées et déférées au parquet d'Abidjan qu'il dirige depuis le mercredi 16 janvier 2008. Se contentant jusque-là de donner leur nationalité sans pour autant faire cas de leurs noms. Il s'agit de trois (3) Ivoiriens, quatre (4) Maliens, un (1) Gambien et deux (2) Français au nombre desquels Jean-Paul Ney et un autre mercenaire qu'il a recruté. Toutes ces personnes, au dire du Procureur de la République, ont été inculpées et placées sous mandat de dépôt par le juge d'instruction pour les infractions d'attentat. Jean-Paul Ney et ses complices interpellés à Abidjan sont accusés de complot contre l'autorité de l'Etat et l'intégrité du territoire national , de participation à une bande armée, d'atteinte à l'ordre public , de non dénonciation de projet, ou d'acte de nature à nuire à la défense nationale . Ces faits sont prévus et punis par les lois ivoiriennes notamment en ses articles 158, 159, 160, 164, 169 et 176 du code pénal. Le Procureur de la République a indiqué en outre que l'enquête se poursuit et qu'à ce titre il ne peut en dire davantage sur cette affaire de putsch manqué. Il a toutefois demandé à chacun de rester serein et de compter sur la justice ivoirienne pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire . L'affaire KKB a été également évoquée par le Procureur Tchimou qui a confirmé qu'en dépit du lynchage du clerc à la maison du PDCI, le procès du président de la jeunesse de ce parti aura bel et bien lieu. Des personnes sages membres de ce parti se sont chargées de lui remettre la citation à comparaître , a-t-il confié à la presse. Il a invité les citoyens de ce pays à choisir la voie de la justice et non de la violence dans le règlement des différends. Et que tout citoyen assigné en justice a le droit de prendre un ou plusieurs avocats pour défendre ses intérêts. Les dossiers des enquêtes relatives à la filière Café-cacao et aux déchets toxiques ont sommairement été évoqués. Pour le premier, le Procureur Tchimou a expliqué qu'il attend le résultat de l'audit des experts sur la filière. Quant au second, il a indiqué que c'est un délit criminel qui, en la matière, est jugé par une cour d'assise comprenant d'une part des juges et des non juges (le peuple). Il a rassuré que le Procureur général qui s'occupe en ce moment de cette affaire a déjà saisi la chambre d'accusation et que les choses évoluent de ce côté.

ROBERT KRA

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