Après avoir incorporé l'armée zambienne, où il occupe le grade de sergent, c'est sur un autre terrain, semé d'embûches, que Christopher Katongo rêve de faire ses premières armes: celui de la Coupe d'Afrique (CAN-2008) au Ghana (20 janvier-10 février).
Héros dans son pays, le jeune milieu de terrain de 25 ans est aussi combatif et engagé avec le maillot vert de la Zambie que sous l'uniforme. Lorsque Katongo a marqué, en septembre dernier, le triplé face à l'Afrique du Sud qui a permis aux "Chipolopolo" (les "Balles de cuivre", le surnom de la sélection zambienne) de décrocher leur billet pour la phase finale de la CAN-2008, après une campagne en dents de scie, ses supérieurs n'ont pas manqué de le récompenser à leur manière: le caporal a ainsi été promu sergent par le commandant de l'armée zambienne. Tout un symbole. Bien qu'il ne soit plus en activité, poursuivant sa carrière de footballeur à Broendby (1re div. danoise), Katongo pourrait, s'il le souhaitait, porter à nouveau l'uniforme. Mais le joueur n'a pas l'intention de raccrocher les crampons. Le joueur rêve plutôt d'un nouvel exploit ballon au pied, qui permettrait à son pays d'atteindre le 2e tour de cette compétition pour la première fois en douze ans. L'Afrique du Sud a également été une terre d'apprentissage particulièrement enrichissante pour Katongo. Après de brefs passages dans divers clubs zambiens (Butondo Western Tigers, Kalulushi Modern Stars et Green Buffaloes), c'est au Jomo Cosmos, un des clubs de Johannesburg, qu'il a véritablement éclos.
Prédateur
Pendant quatre ans, il y a été entraîné par Jomo Sono, une star du ballon rond chez les "Bafana Bafana", qui aurait probablement fait parler de lui sur tout le continent africain s'il n'avait pas été victime de l'Apartheid dans les années 1970 et 1980. Pendant cette période, Katongo a mûri et gagné ses galons de joueur-cadre. A l'issue de la première moitié de la saison 2006-2007, avant de rejoindre Broendby, il avait déjà marqué à 15 reprises. Après son départ pour le Danemark, le club sud-africain n'a jamais retrouvé un buteur de sa trempe. En septembre dernier, l'humiliation qu'il a imposée à l'Afrique du Sud, battue 3-1 au Cap, en réalisant un hat-trick en seulement 12 minutes, lui a forgé une réputation de "prédateur". Hors des pelouses, "le prédateur" n'a pas plus la langue dans sa poche et n'hésite pas à défendre son point de vue, fût-ce contre le sentiment populaire. C'est ainsi qu'il a refusé de se joindre à l'hallali visant à la destitution du sélectionneur par intérim Patrick Phiri, lorsque la sélection nationale, alors mal en point, a frôlé la sortie de route en qualifications. "Je le répète: Phiri doit poursuivre le travail qu'il a commencé", avait-il alors martelé. Après la défection de son attaquant Collins Mbesuma, blessé, la Zambie, placée dans un groupe C difficile avec le Cameroun, l'Egypte et le Soudan, mise sur le Sergent Katongo pour, une fois encore, faire parler la poudre.
Fifa.com