mardi 15 janvier 2008 par Le Matin d'Abidjan

Si on n'y prend garde, les cours à l'enseignement primaire public risquent d'être paralysés dans les jours à venir. En effet, les syndicats d'enseignants exigent la modification du décret.

Depuis la signature du décret n° 2007-695 du 31 décembre 2007 modifiant et complétant le décret n° 93-608 du 2 juillet 1993 portant classification des grades et emplois dans l'administration de l'Etat et dans les établissements publics nationaux, une menace plane sur l'enseignement primaire public. Et ce, à cause de la grogne des instituteurs qui récusent le décret portant profil de carrière dans l'éducation/formation. Ainsi pour manifester leur mécontentement, la quasi-totalité des syndicats du primaire public de Côte d'Ivoire ont donné de la voix. Et ce parce que le ministère de l'Education nationale n'a pas pris en compte les acquis obtenus au terme de la rencontre du 28 décembre dernier. Cela, malgré la promesse de M. Touré Gbaeï, conseiller technique, qui a présidé l'ultime rencontre avec la signature du décret par le chef de l'Etat. Parmi ces acquis, les syndicats d'enseignants du primaire public ont fait cas de la revalorisation de l'indice des instituteurs à 1070. Toute chose qui n'a pas été pris en compte. A cela s'ajoute au titre des dispositions, l'accord d'un délai aux instituteurs grade B3 en activités avant la signature du décret, pour les non titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur, pour présenter directement le concours d'accès à l'emploi d'inspecteur de l'enseignement primaire (IEP). S'étant aperçu après la publication du décret qu'ils ont été floués par le ministère de l'Education nationale, des menaces ont commencé à fuser de partout. C'est fort de cela que le conseiller technique (Touré Gbaeï) ayant à charge les syndicats et les associations a obtenu qu'une rencontre de conciliation se déroule le vendredi 11 janvier à la salle de conférence dudit ministère. Malheureusement, cette rencontre a accouché d'une souris. Les syndicats ont rejeté la proposition d'une rédaction commune des arrêtés qui doivent accompagner le décret. A en croire nos sources, les instituteurs ont indiqué au conseiller technique qu'ils ne sont pas des juristes pour participer à la rédaction des arrêtés. Et que le ministère de l'Education nationale doit tout mettre en ?uvre pour que ces arrêtés soient pris dans les plus brefs délais, faute de quoi, ils aviseront. C'est donc sur la position des syndicats que les différentes parties se sont séparées.

Le MIDD exige la modification du décret
Le Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (MIDD) a donné sa position hier sur le décret n°2007-695 du 31 juillet 2007 portant profil de carrière des emplois de la Fonction publique du secteur Education-Formation. Après analyse dudit décret, a notifié Mesmin Komoé, le Sg du MIDD, le présent décret n'est pas conforme aux aspirations des instituteurs. Ils ne se reconnaissent pas dans ce profil de carrière parce que trois (3) éléments essentiels propres à la corporation ne sont pas pris en compte. A savoir, le maintien de leur droit acquis contenu dans le décret de 1993 qui leur permettait de changer de grade contrairement au nouveau décret, la prise en compte des diplômes acquis au cours de la carrière et de l'ancienneté comme modalité de promotion et enfin la revalorisation indiciaire pour le grade B3. Pour le MIDD, l'Etat doit annuler ou modifier le nouveau décret en prenant en compte ces trois (3) préalables. Pour ce faire, les instituteurs restent ouverts aux négociations avec les autorités concernées jusqu'au 2 février prochain. Date de leur prochaine assemblée générale pour lancer un mot d'ordre de grève, a signifié le conférencier. Le MIDD appelle le président Gbagbo et le premier ministre Soro Guillaume à se pencher sur la question pour garantir la stabilité au primaire.

GAS et
Carol Offi



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