lundi 14 janvier 2008 par Nord-Sud

Nous vous proposons ci-dessous le message délivré par le président de la République, lors de son meeting au stade municipal d'Adzopé. Aujourd'hui, c'est de faire le point et de vous dire au revoir. De dire au revoir à ma maison, à mes frères, à mes s?urs. Et de vous demander de me souhaiter bonne chance pour que je revienne vite. Je voulais d'abord venir saluer le pays Akyé. En 1990, au moment des premières élections disputées depuis l'indépendance, Daloa a voté pour Houphouët Boigny, et Adzopé a voté pour Laurent Gbagbo. (Applaudissements dans la foule). Voici derrière moi le Premier ministre. Un jeune avec qui je travaillais avant. (Rires dans la foule). Mais, la crise que nous avons connue a fait que nous tous, lui, moi et tous nos amis, nous sommes devenus encore plus fiers de la Côte d'Ivoire. (Applaudissements). Aujourd'hui, je suis Président de la République. Soro Guillaume est Premier ministre. Pour la première fois, le budget de la Côte d'Ivoire pour 2008 a dépassé la barre symbolique des 2000 milliards Fcfa. Nous avons atteint presque 2200 milliards. Sur cette somme, la Côte d'Ivoire elle-même intervient pour 82%. (Applaudissements). Nous ne recevons comme aide extérieure que 300 milliards Fcfa. Je voudrais que les Ivoiriens comprennent que leur pays est un bijou. Il nous faut éviter deux écueils. Le premier, éviter l'émiettement de nos entités administratives. Ce serait une erreur que de faire de Ouaragahio un département, Guibéroua un département et laisser un moignon en l'appelant département de Gagnoa. Ce serait ridicule. Le développement ne serait même pas au rendez-vous, parce que les entités seraient tellement petites, que l'on va donner de petites sommes. Ne croyez pas que si vous avez un moignon de département, on vous donnera les sommes prévues pour les grands départements. Celui qui croit ça, se trompe. Parce que l'Etat de Côte d'Ivoire n'est pas aveugle. Il ne donne pas à un petit ce qui revient à un grand. Le deuxième écueil, il nous faut aussi éviter à ne pas prendre au sérieux les entités décentralisées que nous avons. Il y en a qui se croient malins, on leur donne ce qui leur revient, et après, ils vont trouver le Président. ?' Oui, Président donne-moi ceci. Président comme moi cela''. Mais, on t'a donné un budget de fonctionnement. Dès ce moment, tu ne peux plus demander au Président de l'argent pour faire ce pourquoi on a créé le Conseil Général. Chers amis, j'ai déjà dit que la guerre est finie. Oui la guerre est finie. Vous voyez Soro Guillaume qui est assis derrière moi, nous avons signé à Ouagadougou le document portant Accord politique de Ouagadougou. Nous avons allumé le bûcher à Bouaké, voyagé dans la région des Savanes. Nous allons bientôt parcourir la région de l'Ouest montagneux, puis, dans le Bafing et dans le Denguélé. Le Premier Ministre lui-même a été dans le pays Wê, dans le pays Bété et il est ici avec moi aujourd'hui. Frères, la guerre est finie. Ce qu'il nous faut aujourd'hui, c'est faire en sorte que les plaies se cicatrisent normalement et qu'il n'y a plus le mal au niveau de celles-ci. Ce qu'il nous faut aujourd'hui, c'est non seulement de proclamer la paix, mais de la vivre au quotidien. Cette guerre que nous avons eue, je crois qu'elle nous a fait du bien, parce qu'aujourd'hui, chacun a compris que ce n'est pas bon de faire la guerre. Un proverbe à Abidjan dit ceci : ?' Le chien qui a rencontré le lion et celui qui ne l'a pas rencontré, n'ont pas la même manière de courir''. Nous avons vu la guerre et on sait que ce n'est pas bon. Nous les Ivoiriens aujourd'hui, nous sommes comme des chiens qui ont vu le lion. On a vu la guerre, donc on doit courir vite pour aller là où il y'a la paix. Nous ne pouvons plus nous amuser à chercher la guerre. Je suis à Adzopé aujourd'hui, je parle. Mais ce n'est pas la même chose lorsque j'étais venu en 1990. Parce que, à cette époque je ne craignais rien quand je devais m'adresser aux populations à Adzopé. Je ne pensais même pas qu'il pouvait arriver quelque chose. Mais aujourd'hui, je sais que quelque chose peut arriver donc quand je parle je regarde un peu derrière à droite... C'est ?'la Prudencia''. C'est pourquoi je vous dis, nous autres Ivoiriens savons aujourd'hui ce que veut dire le mot paix. Nous allons aux élections et je voudrais lancer un appel aux partis politiques. Regardez ce qui arrive au Kenya. Tous les soirs regardez bien la télé. Les gens croient que s'ils perdent une élection, ils sont morts. Donc quand on annonce les résultats, ils sont déjà sur le pied de guerre. Mais pourquoi ? Les élections ne sont pas faites pour préparer la guerre. C'est pour qu'il n'y ait jamais la guerre. Je ne sais pas si l'on se comprend. Avant, on prenait le pouvoir en faisant la guerre et c'est le vainqueur qui était fait roi. Mais aujourd'hui, c'est par les élections. Je vous remercie. Propos recueillis par Djama Stanislas

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