vendredi 11 janvier 2008 par Le Nouveau Réveil

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Observations
63. La signature, le 28 novembre, des deux accords complémentaires à l'Accord de Ouagadougou devrait donner un nouvel élan à la mise en oeuvre de l'Accord. Le fait que le Président Gbagbo et le Premier Ministre Soro interviennent directement pour résoudre les questions essentielles qui ont retardé le processus atteste encore une fois la qualité de leur partenariat, ainsi que l'importance d'une approche consensuelle et de l'appropriation du processus de paix par les Ivoiriens.
64. Les nouvelles échéances fixées dans les accords complémentaires demeurent très ambitieuses. Les parties et leurs partenaires internationaux devront par conséquent redoubler d'efforts pour mettre en place les arrangements pratiques et les ressources financières nécessaires, en particulier pour l'exécution des tâches essentielles que sont l'identification de la population, l'inscription des électeurs, le désarmement, la réunification des forces armées et le rétablissement de l'autorité de l'État.
65. La tenue d'élections crédibles, libres, équitables et transparentes sera cruciale pour le retour à une paix durable en Côte d'Ivoire. À cet égard, j'ai constaté que les parties ivoiriennes étaient déterminées à tenir des élections dès que possible. Je suis également conscient des opérations techniques qui doivent être menées à terme avant la tenue des élections, telles qu'elles ont été définies par la Commission électorale indépendante, ainsi que des tâches découlant de l'Accord de Ouagadougou, qui sont essentielles pour instaurer un climat politique et de sécurité propice à des élections crédibles, libres et équitables. À cet égard, il convient de noter qu'en Côte d'Ivoire, l'Organisation des Nations Unies n'organisera pas elle-même les élections, comme ce fut le cas dans d'autres pays, mais elle jouera un rôle d'appui. Les progrès seront donc fonction de la volonté et de la détermination des dirigeants ivoiriens. La décision de tenir rapidement des élections impose donc aux parties ivoiriennes une responsabilité particulière, à savoir respecter les critères techniques et instaurer un climat politique et de sécurité favorable à la tenue des élections. En application de ce mandat, mon Représentant spécial procédera, en toute impartialité, à la certification de toutes les étapes du processus électoral, en consultation avec les parties, le facilitateur et les partenaires internationaux concernés.
66. Pour être couronné de succès, le processus de paix doit impérativement être ouvert à tous. À cet égard, il me plaît de relever les efforts entrepris par le Président et le Premier Ministre pour consulter les membres de l'opposition politique sur l'application de l'Accord de Ouagadougou, et l'intention exprimée par le facilitateur de tenir plus fréquemment des réunions de l'organe consultatif permanent pour encourager le dialogue entre les parties prenantes ivoiriennes. En outre, pour assurer une paix et une stabilité durables en Côte d'Ivoire, il faudra que tous les Ivoiriens luttent contre l'impunité, en particulier s'agissant des crimes économiques et des violations des droits de l'homme. À cet égard, si tout indique que la situation des droits de l'homme s'est améliorée, je demeure toutefois préoccupé par le fait que des sévices et autres violations continuent d'être commis et je demande aux parties ivoiriennes de protéger la population civile, en particulier les femmes et les enfants.
67. Pour que le processus de paix soit mené à bonne fin, il faudra qu'il bénéficie du concours sans relâche des partenaires internationaux, notamment de l'Organisation des Nations Unies, qui reste déterminée à aider les parties ivoiriennes à appliquer intégralement l'Accord de Ouagadougou. Il est toutefois indispensable de disposer d'un financement fiable pour mener à terme les tâches en suspens. Je remercie par conséquent les donateurs qui ont déjà dégagé les fonds annoncés à la conférence du 18 juillet. Les parties ivoiriennes ayant réaffirmé leur engagement de progresser dans l'application de l'Accord de Ouagadougou et pris récemment des mesures concrètes à cet égard, j'exhorte les autres donateurs à dégager les fonds qu'ils ont annoncés. Il importe également que la communauté internationale demeure résolue à appuyer les parties ivoiriennes car le processus de paix en Côte d'Ivoire entrera dans une phase critique pendant la première moitié de 2008. À cet égard, j'attends avec intérêt de voir l'organe consultatif international créé par la résolution 1765 (2007) jouer un rôle plus dynamique pour ce qui est d'aider les parties ivoiriennes à appliquer l'Accord de Ouagadougou, notamment en prêtant conseils et aidant à surmonter les obstacles potentiels, en consultation avec le facilitateur, et de maintenir l'élan suscité par l'Accord de Ouagadougou.
68. Le climat politique positif engendré par l'Accord de Ouagadougou et les accords complémentaires ultérieurs n'aurait pu être possible sans l'engagement continu et les efforts inlassables dont a fait preuve le facilitateur, le Président Blaise Compaoré, pour susciter un dialogue constructif et des concessions mutuelles. Je tiens encore une fois à exprimer ma profonde gratitude au Président Compaoré pour le rôle positif qu'il joue en aidant à régler la crise ivoirienne, et à réaffirmer que l'Organisation des Nations Unies continuera résolument à l'épauler dans ses efforts et à collaborer étroitement avec lui en vue de faciliter l'application de l'Accord de Ouagadougou par les parties. Dans le même temps, j'exhorte les parties ivoiriennes à continuer de coopérer pleinement avec le facilitateur. Je demande également aux parties ivoiriennes d'accorder leur pleine coopération à mon nouveau Représentant spécial pour la Côte d'Ivoire, M. Choi Young-Jin, en particulier dans l'exercice de sa fonction de certification.
69. Dans mon rapport d'octobre, j'ai recommandé que le Conseil de sécurité maintienne les effectifs de l'ONUCI à leur niveau actuel car peu de progrès avaient été réalisés s'agissant des objectifs fixés dans mon treizième rapport, en date du 14 mai (S/2007/275), notamment l'achèvement de l'opération de désarmement et de démobilisation des combattants, le désarmement et le démantèlement des milices et le rétablissement de l'autorité de l'État dans tout le pays. Des progrès limités ont été réalisés au cours de la période à l'examen en ce qui concerne le redéploiement de l'administration de l'État et le désarmement des milices et des combattants (voir la section IV ci-dessus). L'évolution récente de la situation comme suite à la signature du troisième accord complémentaire est encourageante et pourrait, en temps voulu, déboucher sur des propositions de réduction graduelle des effectifs de l'ONUCI. Je recommande par conséquent que le mandat de l'ONUCI soit prorogé pour une période de 12 mois, jusqu'au 15 janvier 2009, et que les effectifs actuels de l'ONUCI soient maintenus jusqu'à ce que les objectifs fixés dans mon treizième rapport soient atteints. 70. Pour conclure, je souhaite la bienvenue à mon nouveau Représentant spécial pour la Côte d'Ivoire, M. Choi, qui a pris ses fonctions à Abidjan le 20 novembre 2007. (...)

Source: Conseil de sécurité
NB: le titre et le surtitre sont de la rédaction

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