samedi 5 janvier 2008 par Fraternité Matin

Coupable des faits d'outrage à magistrat et de diffamation contre un corps constitué, Assalé Tiémoko Antoine, 32 ans, écope de 12 mois de prison ferme, et cent mille francs d'amende. Telle est la décision rendue, hier, par le tribunal des flagrants délits d'Abidjan, qui se montre plus clément que le ministère public qui, lui, avait requis contre Tiémoko le double de cette peine, au terme du procès qui a eu lieu le 2 janvier dernier au même endroit (Voir Fraternité Matin du jeudi 3 janvier en page 7). Les faits dont s'est rendu coupable Assalé Tiémoko Antoine, président d'une ONG de lutte contre les injustices et le chômage, proviennent d'un article intitulé : " La justice, les criminels et la corruption. " qu'il a publié dans un quotidien de la place, sous la rubrique " Libre opinion. ". A mots couverts et par des insinuations faisant croire à une histoire imaginaire, l'auteur de l'article, Assalé Tiémoko, s'en est directement pris à la chancellerie ivoirienne, ses cadres, au procureur de la République, Tchimou Raymond Féhou, à l'une de ses secrétaires et à la plupart de ses collaborateurs magistrats. Des responsables à tous les niveaux de l'appareil judiciaire qu'il traite de corrompus. Le document, illustré de la photo du ministre de la Justice, M. Koné Mamadou, regorge d'affirmations aussi graves, les unes que les autres. En effet, on y note entre autres : " Ces hauts cadres prennent de l'argent aux prisonniers de la prison civile en leur promettant de faire pression sur les juges d'instruction en charge de leurs dossiers, afin que ces derniers manipulent la procédure et maquillent les crimes en délits pour minimiser les peines. "; S'agissant du procureur Tchimou Raymond, il est écrit ce qui suit : " Le procureur prenait de l'argent aux parents des prisonniers pour leur libération provisoire ou sous caution, en fixant la caution au mépris de la loi après avoir reçu sa part. Il peut ainsi faire passer une caution légale de dix millions à deux millions après avoir reçu un ou deux millions de la part des parents du prévenu. " En terminant son récit par : " Cette histoire est une histoire vraie. Les personnes citées existent réellement, mais toute ressemblance n'est que pure coïncidence ", l'auteur de l'article, selon le représentant du parquet à l'audience, s'est directement mis dans le champ d'application du code pénal et de la loi sur le régime juridique de la presse. Retenu dans les liens de la prévention pour diffamation et outrage à magistrat, Assalé Tiémoko Antoine n'a pas été capable de produire des éléments de preuve de ses affirmations. Il n'a pas pu non plus convaincre le tribunal de ce que les plaignants ne sont pas ceux que son article met gravement en cause. Ses avocats, le bâtonnier Claude Mentenon et Me Blessy Chrysostome n'ont pas, en dépit de leurs brillantes plaidoiries, réussi à démontrer la bonne foi de leur client.
En plus de la peine citée plus haut, le tribunal présidé par Mme Drépeuba Béatrice a condamné Assalé Tiémoko Antoine à verser à titre de dommages et intérêts à Mme Cécile, secrétaire du procureur Tchimou, la somme de 500 mille francs Les avocats de la défense entendent relever appel de cette décision.




Landry Kohon

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