vendredi 28 décembre 2007 par Fraternité Matin

Le monde entier est plongé dans l'émoi après la disparition d'une grande figure de l'opposition. La martyre de l'action nationale pakistanaise, Mme Benazir Bhutto, rentrée d'un exil de huit ans à Dubaï aux Emirats, il y a deux mois, a succombé, jeudi, des suites de ses blessures contractées dans un attentat suicide après son meeting électoral à Rawalpindi, une grande ville qui jouxte Islamabad, rapporte l'Agence France presse. L'explosion a eu lieu vers 12h15 GMT. La réunion de celle qui fut à deux reprises (entre 1988 et 1990, puis entre 1993 et 1996) Premier ministre venait à peine de se terminer. Et le leader du Parti du peuple pakistanais s'apprêtait à quitter la salle de la réunion quand un kamikaze s'est fait exploser. Mme Bhutto a reçu une balle dans le cou, tirée par le kamikaze avant l'attentat, a annoncé la police. Cet attentat intervient à deux semaines des législatives. 15 autres personnes y ont trouvé la mort. Selon le correspondant de Radio France internationale au Pakistan, Rana Jawad du service anglais, Benazir Bhutto animait un meeting important () C'était elle la cible, les kamikazes voulaient tuer Mme Bhutto?. Il faut dire que depuis son retour au Pakistan, le 18 octobre dernier déjà, Benazir Bhutto était la cible des activistes. Le 18 octobre, dans la ville de Karachi, son convoi avait été attaqué par deux kamikazes. Il y avait eu 139 morts. Miraculeusement, Mme Bhutto avait eu la vie sauve. Le 19 octobre, Mme Bhutto, qui a fait de la lutte pour la démocratie son combat, déclarait: L'attaque n'était pas contre moi. Elle visait ce que je représente?. Comme pour faire comprendre à ceux qui voulaient l'assassiner qu'elle demeurait un symbole et que la mort ne serait qu'un passage pour elle. On se souvient que dès son retour au pays, Benazir Bhutto avait dénoncé le régime de Pervez Musharaf, qu'elle présentait comme un dictateur lié à certains milieux islamistes. Elle avait adopté des positions très dures contre les partis fondamentalistes. Des militants proches des Talibans avaient juré de se débarrasser de Mme Bhutto. La Dame de l'est ou la Dame de Karachi finit, à 54 ans, de façon tragique, comme son père Zulfikar Ali Bhutto, pendu par le général Zia, et son frère, dans un attentat. L'attentat suicide a provoqué une vive émotion dans le monde. Le chef du gouvernement italien, Romano Prodi, a condamné avec indignation () le fanatisme? qui a coûté la vie à l'ex-Premier ministre, appelant à ne pas interrompre le difficile chemin vers la paix?. Le Japon a condamné l'attaque et soutenu qu'il est absolument inacceptable de tenter de résoudre un problème par la violence. Le Vatican a qualifié de tragique et terrible? l'attentat; le Maroc a dénoncé des comportements barbares et irréfléchis?. Quand l'Inde, la Russie, la France et l'Angleterre ont décrié fermement cet attentat odieux et abominable?, montrant du doigt des gens qui essaient d'interrompre au Pakistan la construction de la démocratie. Des émeutes qui ont éclaté dans le pays avaient fait quatre morts dans la soirée. Quant à l'ex-Premier ministre, Nawaz Sharif, autre figure de l'opposition, il a promis aux Pakistanais de mener leur guerre? après la mort de Mme Bhutto.Avec cette disparition tragique, la dynastie des Bhutto perd sa dernière héritière.



Franck A. Zagbayou

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023