lundi 17 décembre 2007 par Fraternité Matin

Débutés hier dans une ambiance surchauffée, les travaux du congrès de l'ANC prendront fin, aujourd'hui, par l'élection du successeur de Thabo Mbeki. Le congrès du Congrès national africain (ANC) s'est ouvert, hier, à Polokwane, au nord-est de l'Afrique du Sud, sur fond de division, notent l'AFP et l'AP.
Dès l'ouverture des assises, le président sud-africain, Thabo Mbeki, a chargé de manière voilée son rival, Jacob Zuma. Le président Thabo Mbeki, par ailleurs président de l'ANC, a appelé à protéger le parti des sirènes de la corruption, du népotisme et de la soif de pouvoir, au sein de l'organisation et à tous les niveaux de l'Etat . Les partisans du vice-président de l'ANC, Jacob Zuma, menacé d'inculpation pour corruption, non contents de cette attaque , ont entonné des chants à la gloire de leur favori. Noyant ainsi les applaudissements à Thabo Mbeki, après le dernier mot de son discours, sous un chant de la lutte contre l'apartheid, Umshini Wami (Passe moi ma mitraillette). Auparavant, des ministres en exercice, dont celle de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang, ont été hués à leur entrée dans la salle. A la reprise des travaux dans l'après-midi, des mots d'ordre ont été nécessaires pour faire taire, à nouveau, les partisans de Zuma. Dans son message aux délégués, l'ex-président Nelson Mandela, absent au Congrès, s'est dit attristé par les différends actuels au sein de l'organisation . Pour l'analyste Adam Habib, membre du Conseil de recherche en Sciences humaines, Thabo Mbeki a cimenté les divisions . Ratant, dimanche, l'occasion de rassembler le mouvement. Chef d'Etat depuis 1999, il a encore deux ans à passer à la tête du pays. Toutefois, s'il perd le contrôle de l'ANC qu'il dirige depuis 1997, Mbeki, perdra toute marge de man?uvre. Outre l'appui de la Ligue des femmes et de celle des jeunes, malgré ses démêlés avec la justice, Zuma a obtenu 61% des voix des délégués. Un bon signe pour le retour de celui qui a été limogé de la vice-Présidence de la République par Thabo Mbeki. Après la condamnation, en 2005, pour corruption de son conseiller financier. Si demain Jacob Zuma est élu à la tête de l'ANC, il sera le probable président de l'Afrique du sud. L'ANC étant ultra majoritaire depuis la chute de l'apartheid en 1994. Deux raisons expliquent cette situation. Des observateurs n'écartent pas l'éventualité d'élections anticipées et la Constitution sud-africaine interdit au chef de l'Etat de se présenter pour un troisième mandat.


Ernest Aka Simon

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