Dur ce que vit en ce moment le Pr Mamadou Koulibaly. Dur de subir un choc, d'avoir mal et de ne pas pouvoir crier sa douleur. Entre quatre murs, le président de l'Assemblée nationale doit se demander ce qui lui arrive ou à tout le moins pourquoi ces choses lui arrivent. De loin, les Ivoiriens l'observent et s'imaginent combien doivent être grands sa peine, sa douleur, son traumatisme. Car depuis que dure ce feuilleton mettant aux prises Mamadou Koulibaly à la refondation, l'on lit dans les actes et dans les déclarations du président de l'Assemblée nationale une profonde frustration, un immense dégoût. Koulibaly est révolté, il parle avec des mots durs, il dénonce avec force, il tire sur son propre camp mais il n'a pas le courage d'aller plus loin. Lui qui a affronté avec courage la grande France de Chirac, mobilisé les patriotes inféodés au régime FPI pour livrer une guerre sans merci contre la France et ses intérêts en Côte d'Ivoire, n'a pas eu suffisamment de cran pour dire publiquement ce qui l'oppose à Gbagbo.
Les intérêts politiques auraient-ils pris le pas sur tout le reste ? Le pouvoir permet-il de tout faire ? Le pouvoir peut-il tout justifier ? Est-ce cette opinion que Koulibaly a de la politique ? Une politique où la morale n'a pas sa place, où les intérêts du système l'emportent sur tout le reste ? Koulibaly souffre énormément, tout Abidjan le sait aujourd'hui. Son silence et ses actes sont déjà étouffés par la crainte écrasante de Gbagbo et de son régime. Ainsi va la refondation. Dégoûtant tout ça !
ASC