L'accord politique de Ouagadougou signé le 04 mars dernier est en pleine mutation depuis la signature de l'accord complémentaire à Korhogo par les ex-belligérants à la faveur de la visite de Laurent Gbagbo, le chef de l'Etat ivoirien dans le nord de son pays.
Blaise Compaoré le président du Faso, semble avoir changé la répartition des rôles depuis la signature de l'accord complémentaire de l'accord de Ouagadougou, dont il a été le facilitateur. D'abord, le président burkinabé ne veut plus avoir affaire à Tagro et Tabley les deux chefs de file des négociateurs du camp présidentiel et de l'ex-rébellion. La raison est que Compaoré ne veut plus de négociateurs membres du gouvernement. Même si elle paraît objective, cette décision qui par ailleurs les débarque aussi du CEA, s'applique à Koné Mamadou et Konaté Sidiki. Elle (la decision) semble être la réaction du président du Faso face au comportement de Désiré Tagro lors des négociations devant aboutir à la signature de l'accord complémentaire. On ne peut pas faire d'omelette sans casser les ?ufs. Mais au-delà de ce ??règlement de compte'', force est de constater l'ambiguïté du statut de Blaise Compaoré dans cette crise que traverse le pays, surtout depuis la signature de l'accord complémentaire de l'accord de Ouaga. Le président burkinabé, M. Blaise Compaoré est passé semble-t-il du statut de facilitateur à celui de médiateur. Ce n'est qu'à ce titre seul que Compaoré peut décider unilatéralement de faire changer la composition des équipes de négociations. Car en la matière, il y a nuance. Ce nouveau statut que semble adopter Compaoré pose un sérieux problème quant à la réalisation des objectifs que s'est fixé l'accord de Ouaga. Parce que de tous les accords, Ouaga a été le seul dans lequel on a eu droit à un facilitateur plutôt qu'à un médiateur. Et cela doublé de la volonté des ex-belligérants, a conduit à l'obtention de la ??petite'' paix que vit présentement le peuple ivoirien.
Api Ahissan