mardi 11 décembre 2007 par Le Patriote

La dernière participation du Chef de l'Etat ivoirien au sommet Europe- Afrique de Lisbonne, au Portugal, a achevé d'affirmer la complexité de la personnalité de Laurent Gbagbo. Sa rencontre de cinq minutes avec le Président français Nicolas Sarkozy, le samedi dernier, qui est brandie comme un trophée de guerre, a montré les deux visages du grand chef ivoirien. Son visage de jour qui contraste avec celui de la nuit. Selon qu'il est avec ses patriotes ou à l'extérieur de la Côte d'Ivoire, son discours varie. C'est à croire que ce n'est pas la même personne. Devant le Président Sarkozy, notre Chef a rejeté toutes les thèses antérieures. Devant Sarkozy, Gbagbo a renoncé à ce qui constituait la substance de son combat depuis le déclenchement de la crise. A savoir le départ de l'armée française. Face au président français, il n'a trouvé aucun inconvénient à la présence de la France. Avec cet aveu, s'effrite toute la substance du combat de la galaxie patriotique et de ses chantres. Ces derniers avaient marché et battu le pavé pendant plus de trois années pour réclamer le départ de la Licorne et du 43è Bima. Cette exigence avait été exacerbée après les événements de novembre 2004. Devant Sarkozy, Gbagbo a lâché ses partisans et également son épouse qui demandait en son temps le départ de la France pour rouvrir les hostilités avec les forces nouvelles. Par ailleurs, les relais de la refondation se sont réjouis du fait que Sarkozy ait dit ceci au champion du FPI : je sais que vous n'êtes pas le père de l'Ivoirité . Si cela est vrai historiquement, il est tout aussi réel que c'est sous Gbagbo que l'Ivoirité a été mise en pratique. Les Ivoiriens se rappellent sans doute de cet écriteau brandi lors d'un meeting du FPI : je suis xénophobe, et après ? On a encore à l'esprit cette thèse des patriotes, au plus fort de la campagne anti- français : à chaque Ivoirien, son petit blanc . Il ne faut également pas oublier que c'est le régime Gbagbo qui s'en est pris aux étrangers, chassés des plantations de l'ouest et du centre-ouest, ainsi qu'aux ressortissants européens, notamment français. L'histoire est encore récente, pour être ravalée aux orties. La xénophobie n'a jamais connu un point aussi culminant qu'avec l'arrivée de Gbagbo au pouvoir. Mais à l'extérieur, face à Sarkozy, l'homme a renié cette parenthèse noire de son parcours. Dans la droite ligne d'un homme aux deux visages. Celui d'ici et d'ailleurs.

Bakaary Nimaga

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