jeudi 6 décembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Quelles sont vos impressions lors de cette autre visite en Côte d'Ivoire à l'occasion des 39emes assises de l'UPF ?
Je suis très heureux d'être à Yamoussoukro parce qu'il y a longtemps que je n'y étais pas venu. J'étais aux obsèques de feu le Président Félix Houphouët-Boigny en 1993. Je suis venu à plusieurs reprises ici. Je voulais voir l'évolution de cette ville qui est la capitale politique du pays même si le gouvernement n'y siège pas encore. Je trouve qu'après des années de tension, en Côte d'Ivoire, Yamoussoukro aurait pu faire les frais de la crise, être à l'abandon. Au contraire, j'ai trouvé que c'est une ville qui est restée moderne et qui se développe. Et cela est une très bonne chose. De façon générale en Côte d'Ivoire, je trouve qu'il y a un climat qui est détendu, qui est sain. Même si quand on traverse la region, qu'on va à Bouaké, on tombe sur des barrages qui vous laissent passer mais qui peuvent montrer que tout peut recommencer si jamais les choses devaient aller mal. Donc on ne peut pas dire encore que c'est un pays qui est complètement réunifié même si on sent une inspiration vers la sortie de crise, vers la paix, la démocratie. Bientôt les élections. Vous connaissez parfaitement les acteurs politiques ivoiriens, selon vous, qui est susceptible de l'emporter ?
Je ne veux pas faire la langue de bois sur la question. C'est tout simplement parce que je n'en sais strictement rien. C'est le peuple ivoirien qui en décidera. En espérant que les élections seront honnêtes, démocratiques et transparentes. Et que ce sera vraiment l'élu du peuple qui l'emportera. Je trouve que l'assemblage actuel du Président de la République et du Premier ministre augurent bien de l'évolution des choses. Même si bien évidemment, l'un et l'autre représentent encore une force politique différente. C'est normal dans une démocratie. Le Président Laurent Gbagbo, de toutes les façons, avec les difficultés qu'il a vécues, et qu'il a surmontées, se trouve aujourd'hui dans une position d'arbitre. Comment passera-t-il de rôle d'arbitre à celui d'acteur politique pour les élections présidentielles ? Je n'en sais rien. De l'autre côté, il a des personnalités attachantes et de qualité. Mais je ne peux pas me prononcer parce que je n'en sais rien. Votre point de vue sur la sortie de la crise ?
Là aussi, je l'espère, de tout mon c?ur, qu'elle soit definitive.
Le Porte-parole des Forces nouvelles vous a déclaré mardi dernier à Bouaké qu'il n'y a plus de zone contrôlée par une ex-rébellion et une autre sous le contrôle du gouvernement. Vous y souscrivez ?
Oui, il faut y croire. Je connais Yamoussoukro. J'ai suivi la construction de la Basilique ; J'ai rencontré à plusieurs reprises feu le Président Houphouët-Boigny. Et ce qui me paraissait comme une illusion à l'époque ne l'est plus aujourd'hui. Je voyais les constructions sortir de terre. Et je me suis demandé si tout cela ne ressemblait pas à une capitale artificielle. Après des mois de crise, et de difficultés, on aurait pu trouver Yamoussoukro en mauvais état. Ce n'est le cas. C'est au contraire une ville qui est vivante. Qui bouge, et qui vit. Et en ce sens, c'est un bon point pour la Côte d'Ivoire. Vous avez connu Yamoussoukro sous votre ami le Président Houphouët-Boigny. Vous la découvrez 14 ans après son décès. Avez-vous remarqué une différence entre les deux Yamoussoukro ?
On ne l'a pas trop abîmé. On a gardé quand même le côté original. A l'époque, j'avais reproché au Président Houphouët-Boigny, pourquoi tout cela ? Il m a répondu pourquoi pas tout cela ? Vous avez construit le Château de Versailles et les plus beaux boulevards. C'était de sa nature. Je me souviens très bien encore de cette phrase. Je suis frappé par le fait que Yamoussoukro ne soit pas abîmé ; mais se transforme petit à petit. Sans tomber dans le gigantisme.
Interview réalisée par YMA
Envoyé spécial à Yamoussoukro

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