vendredi 30 novembre 2007 par Le Rebond

La Bibliothèque nationale a abrité les 21 et 22 novembre 2007 derniers un atelier sur la lutte contre le trafic illicite des biens culturels en Côte d'Ivoire. Trois commissions ont été instituées pour plancher sur cette initiative. La première concerne la protection en matière de lutte contre le trafic des biens culturels. Quant à la deuxième, elle fait allusion aux moyens pratiques de lutte contre ce trafic. La troisième et dernière commission a eu sa réflexion sur la création d'un comité de suivi. Inventaire des textes nationaux et internationaux. Nous avons opté à dessein de porter à la connaissance de nos lecteurs, les propositions et recommandations en matière de protection et de lutte contre le trafic des biens culturels. Les autres recommandations suivront après. A la suite de l'état des lieux effectué, il ressort que sept (7) textes nationaux et internationaux réglementent la lutte contre le trafic des biens culturels. Entre autres textes, les lois n°87-806 du 28 juillet 1987 portant protection du patrimoine culturel, n°96-564 du 25 juillet 19996 relative à la protection des ?uvres de l'esprit et aux droits des auteurs des artistes interprètes et des producteurs des phonogrammes et vidéogrammes, le Code de l'environnement, la Convention pour la protection des biens culturels et naturels UNESCO (1972), la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, la Convention sur la protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé et la Convention Unidroit sur les biens culturels volés ou illicitement exportés.
Recommandations
De nombreuses recommandations ont été faites aux autorités administratives, judiciaires et aux législateurs. Il leur a été demandé de faire le toilettage des textes afin de les rendre conformes aux conventions signées et ratifiées par la Côte d'Ivoire. L'application effectivement des textes existants fait partie desdites recommandations. Les acteurs ont souhaité la prise de décrets d'application des lois protégeant le patrimoine culturel et les ?uvres de l'esprit et d'un texte permettant à tout autre musée étatique et à défaut les directions régionales de la culture de délivrer un permis d'exportation. Aussi, une large diffusion des textes réglementaires existants et le vote d'une loi réprimant les infractions en matière de trafic illicite des biens par des peines sévères, ont été préconisés. Cet atelier exige d'affirmer au plus haut niveau une volonté politique de protéger les biens culturels. Il souhaite la mise en place d'un groupe technique de travail associant tous les partenaires de la protection des biens et également le renforcement des capacités humaines, techniques, matérielles, financières. Le renforcement des capacités humaines, techniques et financières des musées de Côte d'Ivoire et l'amélioration des conditions de conservation des biens dans les musées, constituent une préoccupation pour les professionnels qui entendent étendre le réseau des musées nationaux aux régions de Côte d'Ivoire. Créer une banque de données informatisée des biens culturels conservés dans les musées, informatiser les musées de Côte d'Ivoire et les sécuriser au moyen d'outils modernes tout en encourageant les partenariats entre les musées nationaux et les grands musées internationaux, font partie des recommandations que propose l'atelier.
Les actions pour une lutte plus dynamique
Afin de mener à bien cette lutte, la commission chargée de réfléchir sur la protection des biens entend faire l'inventaire général du patrimoine culturel de la Côte d'Ivoire, créer une structure spécialisée pour les inventaires, renforcer les capacités humaines, matérielles, techniques et financières de la Brigade culturelle. La sensibilisation des populations à travers les médias (radio et télévisions nationales, radios de proximité, presse écrite, affiche) et l'implication des conseils généraux et les structures décentralisées dans la protection du patrimoine culturel (formation des agents culturels, transferts des compétences), sont au centre des actions à mener. Autres actions susceptibles de donner un sens véritable à cette lutte, le renforcement des capacités des agents impliqués dans la protection des biens culturels (Douane, police, gendarmerie, eaux et forêts), l'élaboration et l'inclusion des modules d'éducation culturelle dans les programmes scolaires et la création d'un comité de suivi des recommandations de l'atelier.

André N'guessan

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