jeudi 29 novembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Quel est le problème qui vous oppose au journal Le Courrier d'Abidjan, pour qu'on constate une levée de bois vert depuis quelques temps vis à vis de Stéphane Kipré et de son parti ?
Il n'y a pas de problème qui m'oppose au Courrier d'Abidjan , c'est un problème qui m'oppose à Sylvestre Konin. En fait, c'est ce dernier qui a un problème avec Le Courrier d'Abidjan . Narcisse Koffi a racheté les parts de Théophile Kouamouo, dès lors nous avons diligenté une mission d'Audit, qui a relevé de graves dysfonctionnements de gestion au niveau de cette entreprise de presse. L'Audit a révélé un déficit de 84 millions et il a demandé une restructuration pour ne pas que le journal parte en faillite. Nous travaillons sur ce plan, pour relancer le journal et Sylvestre Konin a décidé d'élaborer ce plan pour nous le soumettre jusqu'à présent, il n'a pas encore remis ce plan. Mais je crois que c'est la restructuration elle-même qui pose un problème. Ce journal est géré dans un système de noir, qui arrange certainement M. Konin et qui s' oppose aujourd'hui au plan de restructuration. C'est ça le véritable problème.

Pourquoi dit-on que Stéphane Kipré veut avoir une mainmise sur la gestion et sur l'orientation politique du journal ?
Je me demande comment le nom de Stéphane Kipré se mêle dans une affaire de gestion. A l'UNG, nous sommes entrés dans ce que nous avons appelé une résistance économique. Nous invitons les jeunes à l'entreprenariat, c'est dans ce cadre là que personnellement, je suis rentré au niveau de la gestion du Courrier d'Abidjan. Et nous avons une nouvelle vision que nous voulons appliquer. Alors s'il y a un problème entre Konin et moi, je ne comprends pas pourquoi Stéphane Kipré est attaqué, sa famille, sa vie privée. Nous pensons que ce sont des aspects politiques mais nous demandons à Sylvestre Konin et recentrer le débat, qu'on travaille sur l'évolution du Courrier d'Abidjan. Je pense que ce sont des mains occultes, parce que depuis un certains temps, depuis la création de son parti, il y a un engouement et je crois que l'UNG gêne, ou Stéphane Kipré gêne, pour qu'on puisse s'attaquer à sa vie privée, à celle de sa femme, de ses beaux parents. Il faudrait peut-être poser la question à Sylvestre Konin, c'est lui qui sait à quel jeu il joue.

Est ce que vous avez des pistes de ces mains occultes qui man?uvrent dans l'ombre pour le salir ?
Pour le moment, nous ne voulons pas avancer de noms. Mais une chose est sûre, c'est quand les débats ont commencé, nous avons à la surprise générale vu Atteby Williams, être d'abord au commissariat quant j'ai été bastonné, être aussi au Courrier d'Abidjan à tout moment. Nous avons demandé à Atteby de se retirer de cette affaire. C'est une affaire privée, où 58 personnes sont payées au noir, où des camarades journalistes n'ont même pas le minimum, ils n'ont même pas de véhicule de reportage, ni de bulletins de salaire. C'est de ça qu'il s'agit, il ne s'agit pas d'une affaire politique. Nous demandons à tous ceux qui trouvent en l'affaire de Le Courrier d'Abidjan l'occasion rêvée de s'attaquer à la vie privée, ou de venir sur le terrain politique, nous leur disons que ce n'est pas là que se trouve le débat.

Le Courrier d'Abidjan est-il devenu un journal de parti politique ?
Non, non, jamais ! Quand nous sommes arrivés, nous n'avons jamais demandé de changer la ligne éditoriale du journal. Nous avons dit que les journalistes aient de meilleures conditions de travail. L'UNG n'a tenté aucune actions pour récupérer Le Courrier d'Abidjan et c'est pas notre objectif. Nous disons que, si tant est que c'est nous qui posons un problème, nous avons fait beaucoup de concessions à M. Konin. D'abord un moment, il nous a tourné en bourrique, il a voulu vendre ces parts, quand nous nous apprêtions à acheter, il a augmenté à 200 millions. Au moment où nous sommes en train de discuter pour voir comment on peut s'arranger, aujourd'hui, il veut la liquidation de Le Courrier d'Abidjan . Nous disons que Sylvestre Konin veut mettre à la rue 58 personnes et ce n'est pas juste, c'est un problème de gestion et ce débat politique là nous dépasse.

L'on vous reproche de vouloir débarquer le rédacteur en chef Emmanuel Grillé. Que répondez-vous ?
C'est aussi un malentendu, quand nous sommes arrivés par rapport à l'accord de Ouaga, nous avons demandé à Emmanuel Grillé d'éviter les articles d'invectives, les diffamations à l'encontre des personnalités. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, après le voyage historique du Premier ministre à Gagnoa, Emmanuel Grillé a écrit une chronique incitant à la violence. Nous l'avons interpellé sur ce point et nous avons menacé de le débarquer si d'aventure de tels égarements seraient constatés. Ce qu'il faut signaler, c'est qu'il était chroniqueur avant de devenir rédacteur en chef. Depuis sa nomination en tant que rédacteur en chef, il n'a pas écrit d'articles. J'ai informé Sylvestre Konin de l'attitude son red-chef, il a approuvé et il a dit qu'il a recruté Emmanuel Grillé au moment il n'avait pas d'autres solutions. Mais je n'ai jamais donné une lettre de licenciement à Emmanuel Grillé, c'est seulement un avertissement, c'est mon droit en tant que gérant de l'avertir. Notons que beaucoup de personnalités voulaient intenter des actions juridiques contre Le Courrier d'Abidjan et pire, du fait de ses articles diffamatoires, les ventes ont commencé à baisser. C'est toujours dans le cadre de la gestion que nous avons agi.

Ce qu'il écrit n'est pas plus dur que les écrits de Sylvestre Konin sur Kipré Stéphane?
Je l'ai approché en tant grand frère pour dire que moi je suis journaliste, toi tu ne l'es pas, tu mènes un combat politique mais cela a aussi une répercussion sur le journal et sur la vente. Depuis le départ de Théophile Kouamouo, jusqu'à ce qu'il écrive ses articles, le Courrier d'Abidjan ne se porte pas bien. Et ça c'est de leur faute. Le problème du Courrier d'Abidjan il faut restructurer certes, mais il faut le faire dans le fond, dans le fond des articles. Aujourd'hui, le journalisme n'est pas les articles injurieux, diffamatoires. Mais malheureusement c'est ce champ que Sylvestre Konin et Emmanuel Grié se sont inscrit.

Vous arrivez au moment où il y a l'instauration d'un syndicat, on l'impression que vous érigez le syndicat contre Sylvestre Konin ?
Quand nous sommes arrivés il y avait l'idée d'un syndicat. Depuis le début de la crise, les journalistes ont émis le v?u de créer un syndicat. Et quand je suis arrivé, nous avons payé les salaires, il a commencé à avoir des problèmes. Les journalistes ont dit que leur vie commence à être manipulée, ils m'ont interpellé. J'ai été journaliste. Je ne peux pas m'opposer à leur droit. Ils ont crée leur syndicat pour défendre leurs intérêts corporatistes. Il se trouve que leur vision et la mienne vont naturellement de pair ! Il faut leur restituer leurs cotisations, les régulariser à la CNPS, ce qui n'est pas le cas puisque la langue même de Konin Sylvestre a fourché, lorsqu'il a affirmé tout de go, que même les stagiaires sont déclarés à la CNPS. Hilarant et marrant tout de même ! Nous sommes tous deux d'accord, Konin et moi sur la restructuration du Courrier d'Abidjan.

Mais M. Konin affirme que vous continuez le combat à la place de Kouamouo et que il y a des journalistes qui lui sont restés fidèles au Courrier d'Abidjan.
Je vous le dis, je persiste et je signe. Konin Sylvestre est le problème au Courrier d'Abidjan. A preuve, tous les journalistes sans exclusif ont décidé d'aller en séminaire pour restructurer ce journal. Kouamouo a connu le problème que connaissent les journalistes avec Konin Sylvestre. Il a même voulu ester en justice contre Konin pour lui signifier l'urgence et la nécessité d'une totale transparence de gestion du quotidien et du respect de la convention collective du travail stricto-sensu. Je l'ai rencontré au 18e et à la gendarmerie pour l'amener avec ses amis gendarmes à composer. Il a refusé toutes les propositions d'amélioration du sort des journalistes. En représailles, il a voulu vendre ses parts d'actions a concurrence de 200 millions de Fcfa alors même qu'il n'est que co-actionnaire détenant 50% des actions !, de 136 millions qu'il a proposé, il a renchéri à 200 millions. Sinon, c'est la liquidation pure et simple. C'est un chantage honteux après avoir dissipé 84 millions à ses fins personnels. Il n'a cure du salaire des travailleurs. Les juges verront. Seulement, je dis c'est Dieu qui est fort ! on verra. Le journal Kouamouo l'a laissé aux mains de Konin qui a fait du bordelisme de gestion. Même la voiture de liaison offerte par Bouabré le ministre, il l'a mis en son nom. Un abus de bien social. Pour moi la vie des journalistes compte. Qu'est ce qu'ils vont devenir demain ?
Demain, la réaction de Assiélou Florent, SG du parti (UNG) de Stéphane Kipré.

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