mardi 27 novembre 2007 par Flashafrik

Marc Gballou de son vrai nom, a su faire accepter ses origines pour se fondre dans toutes les musiques qu'il mixe avec les sons de l'Occident. Ce technicien conseil Internet et leader syndical parti du M.U.R (Mouvement Universitaire du Rap) des campus d'Abidjan, a beaucoup à dire. Et le dit sans détour.
Comment es-tu arrivé en France ? Je venais déjà pour les besoins de la profession, dans les années 90, pour des reportages sur les Sound System en relation avec mon activité de journaliste culturel ( Roots Rock Magazine aux côtés de David Diomandé) ou encore pour accompagner la délégation des Afromusiques impulsées par Mel Théodore . Toutes ces relations professionnelles avec le milieu du showbiz parisien sont les motivations qui ont précédé ma venue définitive pour renforcer mes connaissances du milieu et surtout améliorer nos ambitions des années du M.U.R et du Zouglou. Qu'as-tu fait depuis toutes ces années ? Bien des choses qu'il me sera difficile d'énumérer point par point, mais toujours est-il que j'ai pu réaliser nos rêves ou du moins les mettre en marche. J'ai monté la structure Cegaci Productions, qui est une structure de promotion et d'édition des arts et culture entre le Nord et le Sud. Nous avons réintégré Ivoir Sound System dans le tissu culturel européen avec la sortie des CD vol.1 et 2 qui ont été distribués en Europe en 2001 et 2003. C'est à ce niveau que mon expérience sert au showbiz international. Bientôt nous pourrons échanger avec l'Afrique des solutions globales de promotion de nos valeurs culturelles. Dix ans loin de son pays, n'est-ce pas trop ? Franchement, 10 ans c'est trop mais quand on y est un peu contraint, la fin justifie les temps passés. Il y a des chercheurs qui quittent l'Occident pour rester plus de 20 ans sur les fourmis en Afrique, pourvu qu'ils reviennent un jour avec une solution qui fasse avancer l'histoire de ce monde. Je suis dans cette logique du chercheur pour notre pays et notre continent, mais je ne vais pas tarder à venir faire le point et surtout pleurer avec tous ceux qui ont souffert de près ou de loin de cette guerre que la Côte d'Ivoire devra absorber et transformer en ciment pour un pays plus fort et indivisible. Tu es animateur sur radio campus ? Tu vis de cela ? Oui, j'anime sur la radio du Campus à Rennes. Je suis actuellement technicien conseil Internet pour les clients Cegetel et Neuf Telecom. Je travaille depuis 7 ans comme technicien dans ces nouvelles technologies à Télé Performance France, le N°1 européen et N°2 mondial. J'ai commencé ce travail à Paris par l'assistance technique du fournisseur d'accès Internet Wanadoo qui est devenu Orange. Ensuite, j'ai été affecté à Rennes pour le produit Cegetel qui deviendra Neuf dans quelques mois. Quel est ton regard sur le showbiz afro, comment vois- tu le showbiz ivoirien en Europe ? En Europe, le showbiz ivoirien est représenté par le Reggae de Tiken Jah Facoly ou Beta Simon, Alpha Blondy et maintenant le Couper-Décaler, quoi qu'on en dise. Officiellement, le groupe Magic System est développé comme un groupe Black pro Zouk tendance antillaise même si dans le discours et le texte des artistes, le naturel défend la cause africaine ou ivoirienne. Ce groupe ne revendique pas assez les rythmes ivoiriens et ne propulse pas les autres artistes ivoiriens. Je ne comprends toujours pas pourquoi ils ont retiré le groupe Aboutou Roots du clip 1er Gaou quand la mayonnaise à commencé à prendre en France. Concernant l'industrie de la musique en Côte d'Ivoire, il faut que l'Etat ivoirien prenne ses responsabilités et convoque des assises sur l'exploitation de la propriété intellectuelle de notre pays. Les artistes du moment ont le même âge que la force politique actuelle, il faut en profiter. Quelques conseils aux artistes. Ne jamais jouer contre un autre artiste, il y a de la place pour tous dans le showbiz, il faut développer le service. Si Petit Denis écrit une chanson et qu'il pense que c'est Pat Sako qui peut cadrer avec le feeling des textes, qu'il aille le voir. Ensemble, ils gagneront le marché, le son marchera et les deux en tireront un bon parti. C'est comme ça ici, on ne perd pas le temps dans le c'est moi qui ai créé ça, pourquoi tu le chantes ? ? Ensuite, sachez que vous devez privilégier la formation, parce qu'une connaissance maîtrisée vous donne la patience et la force nécessaire pour affronter les aléas du métier. Parle-nous de ta famille. Trop tôt pour en parler mais sachez que Marc Lenoir est marié et père de famille, c'est un domaine qui n'est pas encore à rendre public tant que je ne suis pas officiellement revenu faire le point avec toute la famille en Côte d'Ivoire. Ce n'est pas par la presse que mes proches vont apprendre des choses qui leur sont destinées en premier : ma vie privée. Tes enfants sont-ils initiés à la musique ? Ma première fille adore le Zouglou et le Couper-décaler et fait du Karaté (ceinture jaune à 8 ans). Je la prépare pour qu'elle soit une championne dans cette discipline que je respecte beaucoup et que j'ai moi-même pratiquée. Tes projets ? Venir échanger avec tous les frères au Glôglô. Je sais qu'on a des choses à se dire, le grand frère Ras Soweto, Ras Goody Brown, les Demap Kaya , les Adjam Tala Rockers, pour ne citer que ceux dont on parle le moins alors qu'ils font beaucoup pour la culture, la famille du Hip Hop, du Zouglou. Je veux aussi échanger avec toute la presse ivoirienne qui m'a forgé. Tu rentres ? Je reviens pour relancer Ivoir Sound System, et certainement asseoir les bases de Cegaci Productions, mais avant, mon album Arrêtons la guerre est sortie au USA, et je prépare sa sorti en France avec des structures en place.

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