vendredi 23 novembre 2007 par Le Nouveau Réveil

De Marcoussis à Ouagadougou en passant par tous les grands Accords que la Côte d'Ivoire a connus jusqu'ici, La Renaissance a toujours décrié la mauvaise foi des parties en conflit dans l'application effective de ces résolutions sur la crise ivoirienne. Hier, c'était le camp de Gbagbo, le principal auteur des blocages des précédents accords, aujourd'hui le camp de Soro qui, dans sa position confortable au sein du Gouvernement de la République, bégaie dans tous les sens pour justifier le maigre bilan de l'accord issu du dialogue direct de Ouagadougou, dans le but inavoué de glisser au delà de l'échéance du 4 janvier 2008 fixée pour démanteler les milices, redéployer l'administration, réaliser l'identification de la population, désarmer les combattants, réunifier l'armée nationale et enfin organiser les élections présidentielles.
Constatant sans tricherie ni démagogie l'échec patent de cet accord dont les signataires et la coterie d'escrocs politiques ont tant vanté les mérites, il nous plait de rappeler que, déjà en 2004, La Renaissance ne croyait pas si bien dire en affirmant que Gbagbo ne pouvait réconcilier les Ivoiriens et ramener la paix, parce que conscient de son incapacité à gérer sainement le pays. La guerre est le prétexte tout trouvé pour s'installer le plus longtemps possible au pouvoir. Son bilan de 7 ans de gestion est sans ambages : malgré l'accroissement des ressources financières traduit dans les budgets successifs de 2001 à 2007, et les apports consistants de la production pétrolière, on ne note aucun investissement productif et social ; au contraire la belle Côte d'Ivoire sombre dans le désordre, l'impunité, la corruption, la gabegie, le pillage des richesses, la perversion de valeurs morales. A partir de ce moment là, aucun accord, fût-il signé chez le bon Dieu, n'avait aucune chance d'être appliquée. Malheureusement, la voix de La Renaissance qui prévenait chaque blocage était étouffée par le concert géant qu'organisaient ceux qui étaient préoccupés par les postes Ministériels plutôt que par la paix véritable. Aujourd'hui, le temps qui ne trahit jamais, le temps qui enregistre inlassablement le comportement des hommes pour écrire l'histoire des peuples a fait son travail en mettant à nu la vraie face de ceux qu'on applaudissait naïvement hier. C'est donc l'occasion pour La Renaissance de se prononcer sur quelques questions qui font en ce moment l'actualité relativement à la marche du pays et le processus de sortie de crise.
1- Des dérives anti-démocratiques du régime FPI : Depuis longtemps engagé dans le combat pour le respects des libertés fondamentales constamment bafouées par le régime de Gbagbo, le parti La Renaissance se félicite que, plusieurs voix s'élèvent courageusement aujourd'hui, notamment celles d'éminents intellectuels, pour dire NON à la République bananière de la Refondation et dénoncer les tares de ce régime totalitaire et dictatorial. Prenant conscience de leurs responsabilités patriotiques et citoyennes, ils se dressent sans peur contre les dérives de tout genre conduisant notre pays vers une destruction progressive. Comment pourrait-on croiser les bras et être ainsi indirectement complice d'un régime qui, ayant mis de côté ses professions de foi sur la bonne gouvernance et les vertus du socialisme, préfère assurer la promotion de l'incompétence, de la médiocrité et de la violence pour s'éterniser illégalement au pouvoir?
C'est pourquoi, La Renaissance salue l'engagement et la détermination de Venance Konan pour ses prises de position responsables sur la marche de notre société et encourage tous ceux qui voudront nous rejoindre dans ce combat patriotique de libération de notre pays du joug des fossoyeurs des intérêts de la Nation. La Renaissance estime qu'il faut donner à notre pays les bonnes habitudes de gestion des hommes et des biens, car en vérité, la seule différence entre les nations développées et les nations pauvres réside au niveau des habitudes tant sur le plan économique que politique. Les bonnes habitudes -ou bonnes pratiques démocratiques- sont à la base de tous les succès des pays occidentaux alors que les mauvaises habitudes ouvrent tout simplement la boite de pandores, source de tous les malheurs comme en Côte d'Ivoire et dans bien des pays d'Afrique maintenus dans la misère du fait de la gestion empirique de leurs dirigeants.
Aussi, se fondant sur les informations diffusées dans la presse, La Renaissance exige qu'il soit immédiatement mis fin aux menaces et autres intimidations visant à faire taire certains concitoyens qui, usant de leurs droits d'expression et d'opinion reconnus par notre Constitution, portent un regard critique sur la gestion des affaires de leur pays. C'est pourquoi, notre parti invite le Procureur de la République à plutôt traquer les auteurs des nombreux crimes économiques (détournement des 100 milliards des producteurs de Café-Cacao, importation des déchets toxiques ayant occasionné la mort de plus d'une dizaine d'Ivoiriens, détention de faux billets de banque, incendie des archives de la comptabilité publique, du diamant saisi à Bruxelles), des ventes de diplômes et achats de concours publics, des violations massives des droits de l'Homme etc., au lieu de chercher à poursuivre les personnes intègres sous des accusations toutes aussi fallacieuses que ridicules, tels les "délits d'offense au Chef de l'Etat". Les Ivoiriens attendent mieux de leur justice. 2- De la suppression de la Carte de séjour : Il est bon de rappeler qu'à l'origine, l'institution de la carte de séjour faisait partie d'un train de mesures économiques prises par le régime Houphouet pour renflouer les caisses de l'Etat asséchées par la conjoncture difficile qui frappait la Côte d' Ivoire en 1990. N'étant pas en soit contraire à l'esprit des Accords de la CEDEAO sur " la libre circulation des hommes et des biens " dans les pays signataires, l'institution de la carte de séjour, en dehors de l'objectif économique critiquable, est un instrument important qui permettait, entre autres, de faciliter le contrôle des flux migratoires comme cela se fait dans tous les pays modernes.
Présenter de façon démagogique et électoraliste aujourd'hui cette Carte de séjour comme un objet de division ou de discrimination, et déclarer fièrement sa suppression, c'est tromper les Ivoiriens et la communauté étrangère vivant dans notre pays. Dire également que c'est pour mettre fin au racket des étrangers, c'est mentir parce que si les Ivoiriens eux-mêmes font les frais de ce fléau, ce ne sont pas les Etrangers qui vont être épargnés parce qu'ils auront des titres délivrés par leur Ambassade. Restons donc vigilants; car mieux que la suppression de ce document administratif qui n'est d'ailleurs pas à l'ordre du jour, les Ivoiriens attendent que M. Gbagbo et ses complices apportent une solution aux multiples problèmes qui menacent leur existence ; Entre autres :
-Donner la carte nationale d'identité à tous ceux qui en ont pleinement droit, ce qui est une obligation de l'Etat ;
-Réduire la pauvreté et la misère, par une saine gestion des richesses nationales, notamment celles du pétrole et de la filière Café-Cacao, la réduction du trop plein de fiscalités, la création d'emplois ;
-Combattre la corruption, le racket, les crimes économiques et punir les coupables, cela est possible ;
-Permettre aux paysans et aux couches les plus démunies l'accès à l'électricité, car électrifier 700 villages c'est bien, mais combien de villageois sont capables de payer 90.000 à 150.000 Frs exigés avant d'avoir le courant dans leur maison ;
-Arrêter la vente des concours d'entrée dans l'administration et le " sponsoring " pour garantir l'égalité des chances à tous les candidats, riches comme pauvres ;
-Arrêter la violence à l'école, pour espérer laisser un destin meilleur aux générations à venir ;
-Mettre fin à l'impunité dont le règne favorise les violations massives des droits de l'Homme et le manque de confiance des investisseurs étrangers à l'égard de notre pays.
3- De l'évolution de l'accord de Ouaga: La Renaissance s'indigne devant l'attitude de certains dinosaures de la politique ivoirienne devenus des nomades politiques qui soutiennent honteusement que les promenades inutiles et coûteux de Gbagbo, Soro, Blé Goudé, Wattao et consorts entre le Nord et le Sud sont un symbole de paix ; C'est là justifier une bêtise par une autre ; car au lieu de promenades fantaisistes, l'accord de Ouaga a prescrit des actions concrètes à mener jusqu'au 4 janvier 2008. Et si à moins de 2 mois de cette échéance, Gbagbo et ses amis continuent de poser des actes symboliques, c'est qu'ils ont opté résolument pour la confiscation illégale du pouvoir d'Etat, consacrant ainsi la prise en otage du peuple souverain. Mais attention ! Les réactions du peuple sont insondables quand son destin est menacé. Que faire pour sortir la Côte d'Ivoire de la crise ? : La Renaissance ne cesse de répéter que le schéma défini de bonne foi à Marcoussis et servant jusqu'ici de base à tous les accords conclus à ce jour n'a pas donné les résultats escomptés et qu'il serait bien de se trouver un nouveau schéma. Cinq ans après, on constate tristement que tous les accords ont été piétinés et chacun des acteurs ou groupements politiques ivoiriens cooptés depuis Marcoussis a privilégié ses acquis et ses intérêts personnels au détriment d'un sursaut national pour sauver le pays. A la vérité, il faut se rendre à l'évidence que cette façon médiocre d'appliquer chaque accord vise à maintenir ce statu quo encore longtemps, au détriment des populations et de l'avenir de la Côte d'Ivoire. En analysant sereinement toutes ces agitations et déclarations, toutes aussi mensongères qu'égocentriques des acteurs qui tirent honteusement profit de la situation actuelle, les élections n'intéressent plus ceux qui les réclament à cor et à cris. Sinon tous les efforts seraient concentrés dans les différents Etat-majors des forces politiques se réclamant de l'opposition à contraindre Gbagbo et Soro à l'exécution rapide des actions conduisant à la réunification du pays et à l'organisation d'élections propres dans les délais fixés par l'accord de Ouaga. Et dans le cas contraire à rendre le tablier pour une transition véritable. C'est pourquoi, nous croyons encore que le vrai problème de la Côte d'Ivoire ce sont ces dirigeants. Et comme la cause d'un problème ne peut être la solution à ce problème, La Renaissance :
- Demande au peuple souverain de Côte d'Ivoire de prendre ses responsabilités vis-à-vis d'un système politique qui ne cesse de travailler à la destruction du pays. Aussi, face à l'état délabré de la Nation, seule la RUPTURE se présente comme la véritable alternative pour poser les bases de la nouvelle Côte d'Ivoire. C'est en cela que La Renaissance invite ceux qui se laissent encore manipuler à quitter le camp des responsables du cauchemar de notre peuple pour venir appuyer cette initiative afin de mettre fin à l'escroquerie politique de la refondation, à la base de tous nos malheurs. - En appelle à la prise de conscience de tous les hommes et femmes noyautés par ce système politique inique et de tous les jeunes embrigadés par ce régime cynique et égoïste pour dire NON à la peur afin d'imposer, par des moyens démocratiques, cette RUPTURE rendue nécessaire pour conduire au changement et à la paix durable;
- Salue et soutient la nouvelle résolution 1782 de l'ONU. Par ailleurs, nous rappelons que l'ONU ayant endossé l'Accord de Ouaga, il s'impose au Conseil de Sécurité d'en faire une évaluation sans complaisance sur la base du rapport de " l'arbitre " de son application SEM Blaise Compaoré, mais aussi des sources indépendantes. Au terme de cet accord, La Renaissance souhaite que l'ONU prenne, au plus tard en janvier 2008, une nouvelle résolution que nécessite le cas ivoirien. Dans cette perspective, notre parti encourage l'ONU à aller plus loin dans ses investigations en vue de prendre, si nécessaire, des sanctions exemplaires contre ceux qui bloquent le processus de paix, à quelque niveau qu'ils se trouvent, afin d'aider à mettre fin à cette danse de sorciers. Sans méconnaître que nul ne peut faire le bonheur des Ivoiriens à leur place, La Renaissance recommande à l'ONU de soutenir la mise en place d'un nouveau schéma de sortie de crise. La solution " ivoirienne " des belligérants ayant échoué par leur propre volonté, Gbagbo et Soro ne peuvent continuer à prendre le peuple souverain en otage en lui imposant le spectre de la violence des armes.
Fait à Abidjan, le 22 Novembre 2007

Pour La Renaissance
Le Président, Robert Guéi Bombet

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