mardi 13 novembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

A l'état civil, Taya Monhesia Emmanuelle dit Manu Jolie, est celle là-même qui revendique la paternité de la danse ?'Bobaraba''. Un concept bien apprécié par les mélomanes ivoiriens qui en raffolent à gogo dans les maquis et autres bars climatisés d'Abidjan. De passage à notre rédaction le dimanche 11 novembre 2007, la présidente fondatrice de la danse du ?'Bobara'', s'est confiée à l'IA.
Qui est l'auteur du concept ?'Bobaraba'' ?
Je suis la créatrice de cette danse. Mais, comme nul n'est prophète chez soi, comme on a coutume de le dire, j'ai décidé de mettre ce concept en exergue, malgré mon physique. Et par la grâce de Dieu, tout se passe bien. Vous dites que vous avez créé le ?'Bobaraba'', pourtant il y a des Dj qui se sont présentés comme les concepteurs de cette danse. Quelles précisions pouvez-vous apporter ?
Je suis dans la chose, j'ai un postérieur assez imposant et je peux mieux mettre cette danse en valeur que certaines personnes. Il y a des gens qui aiment chanter pour leurs amis et c'est ce qu'ils ont fait. C'est lorsque j'ai commencé la promotion de ma cassette que cela a donné des idées à certaines personnes. Mais, les moyens financiers ayant manqué, ils se sont arrangés à faire sortir ce concept et le promouvoir. Mais moi, je ne parle pas de concept. Je parle de quelque chose que je vis. La ?'Tassamoulance'' ou le ?'Bobaraba'' fait allusion au ?'Tassaba'' qui signifie en malinké la grosse marmite dans laquelle tout le monde mange. J'ai un physique qui représente cette danse. Je fais la promotion de cette dance pour amener mes s?urs qui ont la même corpulence que moi, à ne pas avoir honte. Il ne s'agit pas d'un concept qui doit durer deux ou trois mois et s'éteindre. C'est ma vie et c'est ce que je vis que je chante. Si des gens en font la promotion, c'est à leurs risques et périls. Qu'est-ce que cela vous fait d'exhiber votre postérieur ?
Ça ne me fait rien, puisque je n'exhibe pas mon postérieur comme vous le pensez. Je chante depuis dix ans, j'ai fait l'EDEC où j'ai dansé avec Marie-Rose Guiraud. Je demande plutôt à mes s?urs d'être belles et de mettre leur forme en valeur. Quand Dieu te fait don de quelque chose, tu dois le mettre en valeur. Il y a eu la danse des ?'lolos'' qui fait aujourd'hui que les femmes n'ont pas honte d'exhiber leurs seins. C'est pareil pour moi.
A quand la sortie de votre album ?
Mon album n'est pas encore sur le marché. Je suis à la recherche d'un producteur, mais j'ai un single avec lequel je fais des tournées. Je ne veux pas seulement m'arrêter en Côte d'Ivoire pour la promotion de mon album. J'ai été managée par Alex Funk, le vice président des Dj de Côte d'Ivoire dans l'élaboration de mon single. Je suis donc à la recherche de toute personne qui croit en moi et qui est capable de mettre des moyens à ma disposition pour promouvoir le ?'Bobaraba'', parce que je représente dignement cette danse, par rapport à certaines personnes.
Mais, comment se fait-il donc que ceux qui n'ont pas créé cette danse vous ont précédée ?
Comme je l'ai dit tantôt, c'est une question de moyens. C'est vrai que je suis la présidente du ?'Bobaraba'', mais vous savez, toute le monde n'a pas la même chance. Vous pouvez créer quelque chose et d'autres personnes peuvent passer dans votre dos, parce qu'ils ont des moyens ou des amis qui leur viennent en aide, pour sortir rapidement leur album. C'est mon cas aujourd'hui. J'ai été devancée parce que j'ai manqué de moyens. Mais, rien n'est tard et ceux qui me connaissent savent de quoi je parle.
Quels sont les messages que vous lancez à travers vos chansons ?
Je fais de la variété et dans mes chansons, je parle d'amour propre. Je demande à chacun de s'aimer soi même avant que quelqu'un d'autre ne vous aime. Je parle aussi de la paix en Afrique et dans le monde. En gros, je parle des problèmes quotidiens que chacun de nous vit. Il y a six titres sur ma cassette et l'album s'appelle ?'Réalise ton rêve''. Quand tu rêves, il faut prendre le temps de le réaliser pour montrer qu'on est capable de réaliser le rêve de son enfance. Est-ce à travers le Bobaraba que Manu Jolie compte réaliser son rêve ?
Il faut commencer par quelque chose. Je commence par le Bobaraba, demain ça peut être autre chose. J'ai beaucoup d'idées en tête. Je chante en Anglais, en Français, en Baoulé, en Wobé (ma langue maternelle) et en Lingala aussi, parce que j'ai eu des maîtres congolais qui m'ont formée dans la musique.
Selon vous, qui est la femme idéale ?
C'est d'abord une femme très intelligente, qui a la main sur le c?ur, qui sait tenir son foyer, une femme ambitieuse, travailleuse, audacieuse, parce qu'il faut de l'audace pour prendre certaines décisions et surtout une femme qui sait ce qu'elle veut.
La danse Bobaraba n'est-elle pas la promotion de la femme aux m?urs légères ?
Je ne le pense pas. C'est vrai qu'il y a certaines personnes qui veulent la rendre vulgaire, mais ce n'est pas dans ce sens que j'ai créé ce concept. Je veux montrer qu'étant une femme forte ou obèse, on peut être belle et bien dans sa tête et dans sa peau et pouvoir promouvoir la musique de son pays. Toute personne est appelée à réussir dans la vie. Il suffit d'avoir confiance en soi et j'ai confiance en moi. Je demande à mes s?urs de ne surtout pas avoir honte de leur corps, il faut qu'elle sorte de leur complexe mais sans pour autant être vulgaire. C'est ce message que je leur lance.


Dosso Villard et Hervey Gobou

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