Les commentaires et analyses de "Le Nouveau Réveil" après les déclarations farfelues des hommes de Guillaume Soro, continuent de polariser l'attention des Forces nouvelles et leurs relais. La crise qui ne dure seulement que cinq jours a permis au peuple de Côte d'Ivoire et à la communauté internationale, de toucher du doigt, le "deal" entre Gbagbo et Guillaume Soro. L'accord de Ouagadougou qui, comme les résolutions 1633 et 1721 de l'ONU ne conduira pas les Ivoiriens aux élections, livre déjà ses secrets. A savoir, rallonger le mandat du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, avec la complicité de Guillaume Soro qui conservera la primature jusqu'à la fin de la transition dont la date reste un secret pour les deux protagonistes. Dans cet arrangement politique qui prolonge la misère devenue détresse du peuple ivoirien, il est formellement interdit de lever le moindre doigt pour dénoncer les retards constatés dans l'exécution de l'arrangement politique de Ouagadougou, parrainé par Blaise Compaoré, Président de la République du Burkina-Faso. Quiconque ose dénoncer le "deal" entre Gbagbo et son Premier ministre Soro est considéré comme un traite qui complote contre l'intérêt ( ?) de la République de Côte d'Ivoire. Konaté Sidiki, porte-parole du couple Soro-Gbagbo, est monté au front pour inviter le PDCI-RDA, membre du RHDP, à choisir la démission de ses représentants dans le gouvernement Soro. N'est-il pas plus aisé pour Guillaume Soro que certains tentent abusivement de présenter encore comme un allié du RHDP, de proclamer le limogeage des ministres PDCI ? Il faut faire remarquer dans cette affaire que le PDCI-RDA, parti légalement constitué depuis 1946, n'aura pas besoin des Forces nouvelles pour faire campagne aux élections générales futures. La formation politique du Président Henri Konan Bédié qui accueille son chef le 10 novembre prochain à Koumassi, n'aura pas non plus recours aux hommes de Guillaume Soro pour assurer la mobilisation des militants. Il est bon de rappeler aux uns et aux autres que le PDCI-RDA qui a obtenu lors des dernières législatives 98 sièges à l'hémicycle, 75 maires et 21 conseils généraux, n'a eu besoin de Soro Guillaume et son mouvement pour se positionner avant le déclenchement de la rébellion, comme la première formation politique du pays. Et le PDCI-RDA, qui respire mieux depuis qu'on cesse de le présenter comme une formation politique pro-rebelle, se réjouit d'avoir signé la plate-forme des Houphouétistes avec le RDR du Président Alassane Dramane Ouattara, l'UDPCI du président Mabri Toikeusse et le MFA du président Innocent Anaky Kobena. Toutes ces formations politiques légalement constituées n'attendent pas les Forces nouvelles pour occuper le terrain politique. Soro et ses hommes sont libres de faire équipe avec le FPI, le RHDP ne souffrira pas pour autant.
Patrice Yao