mardi 30 octobre 2007 par Fraternité Matin

Une nouvelle stratégie de conservation du Parc national de Taï est désormais de mise. Il s'agit de la création de plantations d'hévéa et de palmier à huile, dans les villages riverains du parc. De sorte à générer des revenus pour les populations des agglomérations rurales. Les premières localités retenues sont Djapadji, Soubré, V6 et Djiroutou dans lesquelles, une superficie globale de 200 ha a été retenue à cet effet. Cette nouvelle façon de réussir une réduction plus efficiente des infiltrations clandestines des populations riveraines dans le parc de Taï fait l'objet d'un partenariat public-privé, entre l'organisme de coopération allemande GTZ, l'Office ivoirien des parcs et réserves( OIPR) et les entreprises agroindustrielles, des régions du Cavally et du Bas-Sassandra. Ce sont précisément la CHC, la SAPH, la SOGB et la PALMCI. La stratégie est composée de quatre phases essentielles : la première phase consiste à faire percevoir par les communautés villageoises, la culture de l'hévéa et celle du palmier à huile, comme de grandes activités agricoles génératrices de revenus substantiels .Donc plus rentables et plus revalorisatrices que le braconnage dans le parc. La deuxième phase permet aux promoteurs villageois d'acquérir le matériel végétal nécessaire à la création des plantations. Les techniques de plantage leur sont enseignées, de même que les normes agronomiques. A la troisième phase, ils sont formés à la saignée de l'hévéa, acte très essentiel dans la production du latex, ainsi qu'à la coupe des régimes. Les différents groupements qu'ils auront constitués au départ seront également transformés en coopératives pour organiser la commercialisation du latex des productions. La quatrième phase portera sur l'évaluation des activités, pour mesurer leur viabilité économique, sociale et écologique.
La GTZ et l'OIPR placent beaucoup d'espoir dans cette nouvelle donne du projet Gestion du Parc national de Taï, pour consolider les résultats positifs qu'ils en ont tirés depuis 1995, année de démarrage de ce projet. En effet, à ce jour, la végétation du parc est respectée, par les populations riveraines. Plus aucun défrichement n'a été enregistré depuis 2000. En outre, ces populations ont compris que cette aire protégée qu'elles entourent, créé les conditions favorables à la production des cultures pérennes que sont notamment le café, le cacao et l'hévéa, cela grâce au micro climat qu'elle suscite. Il ne reste donc plus que 1% des 537000ha de superficie du parc qui est couvert de culture. Seul le braconnage, mené singulièrement par les jeunes, continue à donner du fil à retordre à ses gestionnaires. D'où l'intérêt de ce partenariat qui concilie ainsi les intérêts de conservation avec ceux du développement tous azimuts, de ces populations .Aussi, le commandant Adama Tondossama, directeur du Parc national de Taï s'est-il vivement réjoui de savoir que, la CHC, la PALMCI, SOGB, et la SAPH, mettront tout en ?uvre, pour effectivement faire bénéficier aux promoteurs des différents projets de création des plantations de palmier et d'hévéa, de leurs expertises et technicités, conformément aux normes environnementales.
Le lancement des projets en question a eu lieu le 19 octobre dernier à l'hôtel Sophia de San Pedro. C'était en présence du Dr Frank Bremer, directeur du bureau de la GTZ, du commandant Adama Tondossama et de Mme Léonie Bonnehin, consultante de la GTZ. Celle-ci a présenté les composantes de ce projet de partenariat aux différentes entreprises précitées.

Moussa Touré

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