mardi 30 octobre 2007 par Le Nouveau Réveil

Nous sommes de ceux qui ne ratent aucune occasion de critiquer l'opposition politique ivoirienne chaque fois que nous la trouvons trop timorée parce qu'elle ne réagit pas comme nous le souhaiterions aux provocations évidentes et récurrentes de monsieur Laurent Gbagbo et de son régime.
Ces reproches, nous les adressons, de façon toute particulière, à notre Parti, le PDCI-RDA qui a souffert mille maux lorsque monsieur Gbagbo et le FPI étaient dans l'opposition et faisaient feu de tout bois pour rendre le pays ingouvernable :
- en inventant des événements pour décrédibiliser et affaiblir le pouvoir en place. Qui ne se souvient de cette scabreuse affaire de pédophilie et du montage grossier fait autour des 18 milliards de l'Union Européenne, servis permanemment et quotidiennement aux Ivoiriens par des journalistes inféodés au FPI et dont la laideur physique est le reflet de leur laideur morale. Ils ont fait tant et si bien qu'au plan international, l'image de notre pays fut sérieusement écornée et qu'au plan national, les Ivoiriens se montraient dubitatifs vis-à-vis du PDCI-RDA.
Et pourtant, une fois au pouvoir de façon calamiteuse, nos refondateurs n'ont eu pour seule activité économique (?) et sociale (?) que l'inauguration des centres de santé construits grâce à ces 18 milliards de l'Union Européenne.
Monsieur Gbagbo et le FPI ont ainsi de façon cynique, volontairement et sciemment, pollué et empoisonné l'atmosphère sociopolitique dans le seul but d'abattre un régime.
Chaque meeting, chaque discours, chaque propos, chaque article dans les journaux de ce parti, relataient dans les moindres détails des faits nés dans leur imagination mais dont la relation donnait à croire que c'était la vérité. Et cela était repris en refrain tous les jours parce qu'un mensonge souvent répété devient vérité.
- En pratiquant l'incivisme et l'irrévérence pour signifier au pouvoir en place qu'ils n'avaient aucune considération pour lui.
- En paralysant par des marches et sit-in les grandes artères d'Abidjan, notamment les ponts pour asphyxier l'activité économique. -En faisant croire urbi et orbi que le PDCI-RDA était le modèle achevé de la mauvaise gouvernance, de la gabegie et de la corruption. C'est pourquoi, nous comprenons difficilement que le PDCI-RDA réagisse si peu face aux scandales sans nombre du régime FPI qui est lui-même un scandale !
Bref, de façon quotidienne, tout était mis en ?uvre pour déstabiliser le régime en place et les coups les plus tordus étaient tous permis. Aujourd'hui, pour qu'ils soient au pouvoir, monsieur Gbagbo et le FPI, qui ont une sainte horreur de toute responsabilité à assumer, continuent de "charger" le PDCI qu'ils ont l'outrecuidance de rendre responsable de leurs déboires et de leurs échecs. Fidèles à cette méthode qui leur a tant réussi dans l'opposition, ils continuent d'élaborer dans leurs laboratoires les mensonges les plus vils et les plus abjects pour tenter de décrédibiliser le Président BEDIE et le PDCI qui seraient la cause, selon eux, des malheurs et du drame que nous vivons.
"Propriétaires exclusifs"des médias d'Etat, ils servent au peuple les "salades" qu'ils veulent en comptant sur le peu de formation et la grande ignorance de ce peuple qu'ils s'acharnent à crétiniser davantage. C'est sans doute pour cela que les horribles scandales comme ceux des déchets toxiques, du pillage de nos ressources nationales, des détournements massifs de deniers publics, de la corruption généralisée, du racket, des meurtres, viols, assassinats et tueries passent comme des lettres à la poste poussant le chef de l'Etat à venir dire publiquement à la télévision que le sort des Ivoiriens est le cadet de ses soucis !
Et c'est là que le silence assourdissant de l'opposition et particulièrement du PDCI-RDA nous laisse perplexe.
Nous pensons en effet que la dénonciation des crimes du régime des refondateurs doit être faite tous les Jours que Dieu fait. Faire mention de ces crimes pendant une semaine, un mois ou trois mois et puis les ranger tranquillement dans un placard est difficilement acceptable- Nous avons été harcelés par monsieur Gbagbo et le FPI lorsqu'ils étaient dans l'opposition. Ils doivent faire l'objet du même harcèlement maintenant qu'ils sont au pouvoir.
Il est inadmissible que l'opposition, notamment le PDCI, cède du terrain sur ce point ou même laisse ce terrain aux refondateurs pour qu'ils continuent de lui faire subir encore des coups de boutoir. Ainsi, à notre sens, chaque jour la presse de l'opposition, sans doute de façon alternative, doit mettre le doigt sur une des plaies purulentes du régime des refondateurs.
Par ailleurs, les responsables de l'opposition, notamment ceux du RHDP doivent, une fois par mois au moins, faire des déclarations sur cette façon mafieuse qu'ont le FPI et son régime de gérer ( ?) la Chose Publique. Agir autrement équivaut à une démission de l'opposition politique ! Cependant, si nous convenons que la façon ultime de marquer son ras-le-bol, c'est la descente dans la rue et que notre souhait est de voir l'opposition jeter par conséquent ses militants dans la rue, nous ne devons pas perdre de vue que cette solution suppose que nous sommes dans un Etat de droit et que les règles et principes républicains sont respectés par le pouvoir.
Sous le régime du Président BEDIE, les manifestations de rue se déroulaient à temps et à contre temps sans que les manifestants aient une quelconque appréhension relativement à leur sécurité et à leur vie. Il se trouve qu'après les horribles massacres des 25, 26 et 27 mars 2004 avec leurs 518 morts et leurs centaines de blessés et de disparus, l'opposition doit agir avec beaucoup de prudence quand elle sait que ce pogrom a été perpétré par nos ( ?) Forces de Défense et de Sécurité secondées par les milices tribales du chef de l'Etat avec qui elles collaborent étroitement.
Nous avons d'ailleurs constaté que les mêmes Forces se sont comportées de la même manière lors des manifestations de protestation contre les déchets toxiques et l'impunité dont jouissent les criminels qui les ont fait venir.
Nous avons fait le même constat lors des audiences foraines
C'est dire que jeter les militants dans la rue ne peut-être que l'ultime recours, mais après que toutes les conséquences auront été analysées et bien pesées. En conséquence, si nous déplorons le silence souvent troublant de l'opposition face à ces crimes odieux, nous n'irons pas jusqu'à dire que notre opposition est nulle et incapable de s'assumer. Il n'y a que les ambitieux cyniques sans foi ni loi, les êtres sans c?ur et viscéralement sanguinaires qui peuvent se permettre de jeter dans la rue leurs militants en sachant qu'ils se feraient massacrer.
Les hommes politiques responsables et vrais évitent de faire tuer inutilement leurs militants et leur peuple parce qu'ils savent que c'est pour eux et pour leur bien-être qu'ils se battent.
Par contre, ceux qui, ne connaissant rien à la politique, se croient les nombrils du monde trouvent naturel que d'autres se fassent trucider pour qu'ils accèdent au pouvoir et s'y cramponnent par tous les moyens. Il faut en outre rappeler et souligner que la dénonciation des forfaitures du pouvoir n'est pas du ressort de la seule opposition :
- Au Niger, c'est la société civile qui s'est dressée pour dénoncer l'augmentation de la TVA et de la vie chère.
- En Guinée, ce sont les syndicats et la société civile qui se sont révoltés contre l'ingérence du pouvoir dans les affaires judiciaires et contre la vie chère. - Plus loin de nous, en Birmanie, ce sont les Bonzes, les Moines qui ont donné le ton quant à la dénonciation de la vie chère et de la dictature. Parce que lorsque le devenir et la survie du peuple sont en jeu, chacun est concerné et tous doivent lutter avec les moyens dont ils disposent.
En Côte-d'Ivoire, nous nous contentons de critiques stériles en rejetant la responsabilité de notre couardise et de notre démission sur les partis politiques pour nous donner bonne conscience.
Nous disons sans ambages que les partis politiques ont un rôle réel et important à jouer, mais nous devons tous retenir que l'ensemble des forces vives de la nation a aussi un rôle essentiel à jouer. Tant que, au lieu d'avoir la réaction appropriée, nous continuerons de pointer les autres du doigt, les partis politiques d'opposition notamment, ce régime corrompu, assassin et sanguinaire aura encore de beaux jours devant lui.
Lorsque le pays tout entier et tout le peuple souffrent le martyre, on ne remet pas son sort de façon exclusive entre les mains de partis politiques qui sont tout aussi démunis.
C'est dire que si nous pensons que l'opposition est couarde et nulle, cette opposition n'est que notre propre reflet. Que peut en effet une opposition désarmée face à des Forces de Défense et de Sécurité qui ont résolu de soutenir un individu et son régime plutôt que de servir et de défendre le pays et le peuple? Car notre mal est là : l'inexistence de Forces REPUBLICAINES de Sécurité. Nous savons tous qu'il n'y a en Côte-d'Ivoire qu'une garde prétorienne efficacement secondée par des milices tribales.
Que peut alors faire l'opposition face aux baïonnettes et aux canons surtout lorsque "nul sinon Echo ne répond à (sa) voix ?"
DOUBE BINTY

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