lundi 29 octobre 2007 par Le Patriote

Un autre gros mensonge des autorités ivoiriennes porte sur l'Initiative Mondiale pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE). Un traité international que l'Etat de Côte d'Ivoire n'a jamais ratifié. Selon le document du ministère des mines parvenu à notre rédaction, la Côte d'Ivoire est engagée dans l'ITIE(Initiative Mondiale pour la Transparence des Industries Extractives). Le même document affirme que le gouvernement a autorisé un audit des comptes pétroliers par la Banque Mondiale et le FMI et que les premiers résultats en cours de discussion sont satisfaisants . Il y a au moins deux contrevérités graves dans ces affirmations. La première concerne le traité sur l'ITIE. La côte d'ivoire n'a jamais ratifié ce traité qui fait obligation aux Etats signataires d'observer la plus grande transparence dans leurs comptes miniers et pétroliers ainsi que sur toutes les ressources que leur rapporte l'industrie extractive. Tout au plus, et c'est cela la vérité, la côte d'ivoire est allée à titre d'observateur à la dernière réunion qui a eu lieu début octobre à New York. Selon Peter Eigen, président du Conseil d'administration, l'ITIE vise à renforcer la transparence dans le financement et la gestion des secteurs du pétrole, du gaz et des mines. Elle a pour objectif également d'assurer une gestion prudente des ressources, d'encourager la responsabilité en garantissant une certaine ouverture et en plaçant les informations essentielles à la portée des organisations de la société civile et des citoyens . A ce jour 24 pays ont signé l'ITIE. Le Nigeria est le premier pays à la soutenir par une loi. L'Initiative du Nigeria pour la Transparence des Industries Extractives (NEITI) a récupéré plus de 130 milliards de Nairas auprès des compagnies pétrolières et gazières opérant dans le pays de 2004 à 2006. 125 nairas équivalent à I dollar US. Soit 1,04 milliard de dollars US. C'est donc une contrevérité inacceptable que d'affirmer que la côte d'ivoire s'est engagée dans l'ITIE. La seconde contrevérité distillée par les autorités ivoiriennes concerne l'audit des comptes pétroliers par la banque Mondiale. Le groupe d'experts de l'ONU qui a enquêté sur ces comptes affirme dans son rapport publié dans notre édition N. 2412 du lundi 22 octobre qu'il n'a pas été possible de se procurer les informations sur les revenus de ce secteur. En clair, les experts de la Banque Mondiale et du FMI qui font, également, partie du Groupe de l'ONU affirment avoir trouvé des portes closes devant eux. C'est donc faux d'affirmer que le gouvernement a autorisé un audit des comptes pétroliers par la Banque mondiale et le FMI. Des contrevérités qui achèvent de convaincre les ivoiriens sur l'opacité qui entoure la gestion de la manne pétrolière en Côte d'ivoire et sur la duplicité, la roublardise des autorités ivoiriennes en charge de la gestion de ce secteur hautement stratégique.
Khristian Kara

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