lundi 29 octobre 2007 par Le Patriote

Monsieur Laurent GBAGBO a achevé de convaincre le monde entier, de la mauvaise foi de son régime et de sa gestion approximative et douteuse d'un secteur aussi important que le secteur pétrolier. Des chiffres ont été avancés (50 000 barils par jour en moyenne, 14 882 621 barils en 2005, 22 222 158 barils en 2006), confirmés dans un document de synthèse distribué à la presse et au public. Comparaison est même faite avec les pays comme l'Angola, le Nigéria, la Guinée Equatoriale. Si les chiffres de ces derniers pays cités sont conformes à leurs productions réelles indiquées par nos sources (Energy Information Administration), édifiées par des organismes sérieux et réputés tels, la Banque Mondiale, le FMI, IHS Energy Report, African Energy, Africa Oil and Gas Monitor, International Oil Daily, Oil & Gas Journal, etc., les chiffres de la Côte d'Ivoire sont eux, volontairement tronqués, manquant ainsi l'unique occasion d'éclairer les ivoiriens :
Si l'on s'en tient seulement aux données de base de l'année 2006 :
l Sur les 7 premiers mois de l'année, le champ BAOBAB (Bloc CI-40) seul, opéré par CNR, a régulièrement produit entre 48 000 barils jour et 50 000 barils par jour. Après un problème technique, résolu depuis, la production de ce champ est remontée à son niveau du premier semestre 2006.
l Le Champ Espoir (Bloc CI-26), opéré par la même CNR, a régulièrement produit 31 000 barils par jour le premier semestre, et 40 000 barils par jour sur le second semestre. Les projections donnent 48 000 barils par jour d'ici la fin de l'année 2007.
l Le Bloc CI-11 opéré par DEVON a régulièrement produit 3 600 barils par jour (b/j).
l Le Bloc CI-27 opéré par FOXTROT a quant à lui, une contribution marginale d'environ 750 b/j.
Le compte total, sur l'année 2006 est de 90 500 barils par jour en moyenne, pour une production totale de 33 031 799 barils. Cette analyse est valable pour l'année 2007.
Ces chiffres sont bien loin des 50 000 barils par jour en moyenne et des 22 222 158 barils pour le compte de l'année 2006, annoncés par Laurent GBAGBO. Les chiffres sont volontairement amputés de 30 à 50% de leurs valeurs réelles.
Ajoutons que le Ministère des Mines et de l'Energie (DH) indiquait en Août 2006 (Fraternité Matin des 14 et 15 Août 2006) que la production nationale de brut avait atteint le niveau de 80.000 b/j.
Nous disposons des chiffres de production de tous les pays du monde depuis 25 ans. Pour le parallélisme des formes, nous nous contentons de publier les chiffres de la période 2000-2006, comme l'a fait le Ministère des Mines et de l'Energie lors de la conférence de presse de Monsieur Laurent GBAGBO.
Sur les bases ci-avant, les revenus de notre pays, directement issus de la production pétrolière, hors dividendes versés par PETROCI (actionnaire dans tous les champs pétroliers) sont supérieurs à 200 Milliards CFA en 2006, bien loin des 135 Milliards annoncés par le Ministère de l'Energie.
A ce chiffre, il convient d'ajouter tous les revenus douaniers subséquents, ainsi que toute la fiscalité et parafiscalité qui en résultent. Les revenus du pétrole de Côte d'Ivoire sont donc loin d'être marginaux comme l'a affirmé le chef de l'état, ils sont plutôt consistants et ont besoin d'être gérés avec toute la transparence et tout le respect du bien public, pour le bénéfice de tous.
Tous les organismes financiers internationaux (BCEAO, Banque Mondiale, FMI) estiment à environ 1570 Milliards de francs CFA, la contribution des produits pétroliers à la balance commerciale de la Côte d'Ivoire en 2006, là où le cacao fèves ne représente qu'environ 744 Milliards CFA. Pourquoi donc cet acharnement à dissimuler les chiffres réels ?
Le ministère de l'Energie annonce qu'en 2006, la part revenue à la Côte d'Ivoire n'a été que de 8% de la production totale. Nous nous en inquiétons très sérieusement, car dans les contrats pétroliers ivoiriens en vigueur négociés dans l'intérêt bien compris des deux parties, y compris l'intérêt de l'Etat, la part globale de la Côte d'Ivoire se situe entre 14% et 18% de la production totale. D'où vient-il qu'en 2006, la part de l'Etat n'a été que de 8% ?
Cette volonté manifeste de dissimuler les vraies performances de notre secteur pétrolier, ce manque de vision et de perspectives occulte gravement les véritables enjeux du secteur pétrolier et expose gravement nos concitoyens à un avenir social incertain, en raison de l'augmentation continue du prix du baril de pétrole sur le marché international.
En effet, il est de notoriété publique, que si les réserves mondiales de pétrole s'expriment encore en plusieurs dizaines d'années de consommation, l'ère du pétrole abondant et bon marché est en veilleuse en raison de l'extrême exposition du prix du baril aux enjeux politico-économiques mondiaux (conflits politico-économiques chroniques dans le Golf en extrême Orient, augmentation très forte et soutenue de la demande en Chine et en Inde, exacerbation du nationalisme et conflits interethniques dans certains pays, acteurs importants dans le secteur pétrolier), et aux coûts d'extraction très élevés en Offshore profond. Le prix du baril tend inexorablement vers les 100 Dollars (voire plus) dans les court et moyen termes
Pour ce qui est de " l'engagement de la Côte d'Ivoire " dans l'ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives) selon le Ministère, notons que le Ministre des Mines et de l'Energie à participé, début 2002 à Oslo, à une rencontre de l'ITIE cependant la Côte d'Ivoire n'a pas encore ratifié ladite Initiative aussi serait-il inexact de dire autre chose en la matière. La ratification n'est pas une fin en soi mais plutôt l'application effective et durable des principes de l'ITIE (i.e. Bonne Gouvernance, transparence dans la gestion,).
Aujourd'hui, au delà de la transparence et de la véracité (plus que nécessaires) des chiffres sur la production ivoirienne de pétrole brut, l'urgence est de mettre en place les stratégies et dispositions pratiques pour gérer la structure des prix à la pompe (prix du gasoil, du butane, etc.), pour faire face à la flambée internationale des cours du brut.
L'impact direct ou indirect de cette envolée continue du prix du pétrole sur la vie de nos concitoyens est tel que la préoccupation d'un parti politique responsable doit être, outre l'optimisation et la bonne gestion des ressources naturelles du pays, de penser et proposer des alternatives crédibles et durables, pour garantir le mieux être et le bien vivre ensemble à tous nos concitoyens.
Quant à nous, nous avons les ressources, les capacités et les programmes pour vite, vite, viteen finir avec cet amateurisme, cette boulimie gratuite et grossière, pour enfin céder la place à une vraie politique responsable de gestion et de développement durable de nos ressources, pour un mieux être social partagé.
La Commission Technique
Mines et Energie du RDR

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