lundi 29 octobre 2007 par Fraternité Matin

Soupçonné d'avoir disparu pour loyers impayés, le PDG d'Acces Finance, très remonté, dit sa part de vérité. Il vous est reproché M. le directeur général, d'avoir disparu en laissant une note de plusieurs mois de loyer impayés à votre agence d'Adjamé. Qu'en est-il exactement ?
Je vous remercie pour l'occasion que vous me donnez de rétablir les faits. Access Finance en tant que microfinance a développé un réseau d'agences depuis la création de l'institution. Après notre lancement, nous avons connu deux phases : des activités intenses au démarrage, puis un tassement pour plusieurs raisons. A la suite donc de ce tassement des activités et en accord avec la tutelle, nous avons décidé de nous restructurer. Ce qui passe par la diminution des charges, y compris des effectifs et la rationalisation de nos agences, en nous concentrant sur les agences rentables. C'est ainsi que nous avons décidé de fermer l'agence d'Adjamé, qui était dans notre réseau la moins rentable. C'est la raison essentielle de la fermeture de l'agence d'Adjamé. Ceci dit, par la suite, nous avons proposé son acquisition à certains partenaires financiers, notamment des banques qui mènent les mêmes activités que nous, afin qu'elles puissent exploiter les locaux. Je vous signale que ce local a fait l'objet d'aménagement de notre part à coût de millions de francs y compris les équipements informatiques et le mobilier de bureau qui s'y trouvent. Malheureusement à notre grande surprise, nous avons constaté que le propriétaire de l'immeuble a scellé les portes, nous empêchant d'y accéder. Devant cette situation, nous avons cherché à comprendre sans succès, l'attitude du propriétaire. Ni moins, ni plus que cela, Access Finance est bien présent sur le marché, son président directeur général est présent. La preuve, je suis devant vous. Comment expliquez-vous alors que le propriétaire du bâtiment vous assigne en justice, à l'effet de recevoir une ordonnance d'expulsion ?
Vous savez que la justice est là pour tout le monde. Je ne peux pas empêcher le propriétaire d'aller en justice. Nous avons régulièrement payé le loyer. Depuis que nous avons décidé de cesser l'exploitation de l'agence, immédiatement le propriétaire a décidé de nous empêcher d'avoir accès aux locaux. On ne peut pas nous empêcher d'avoir accès aux locaux et nous demander de payer le loyer. J'ai moi aussi demandé à mon avocat d'engager des actions en référé d'heure en heure, afin que nous puissions y avoir accès. A ce jour, combien restez-vous devoir au propriétaire du bâtiment ?
Il ne s'agit pas de rester devoir, il faut faire la part des choses. En prenant le local, nous avons payé trois mois de loyer d'avance et deux mois de caution. Donc je dirais que nous sommes dans le timing en terms de droit d'occupation. S'il estime qu'il a besoin de la justice pour nous expulser, qu'il le fasse. Nous avons aussi le droit d'aller en justice pour faire valoir nos droits.
Est-ce qu'une décision de justice vous a déjà été signifiée dans le cadre de cette affaire ?
Non, nous n'avons aucune décision de justice. Nous attendons. Nous n'avons pas l'habitude d'aller au tribunal pour régler les problèmes. Nous avons cessé nos activités dans l'agence et nous entendons régler le problème avec notre locataire, le plus amicalement du monde. Nous sommes surpris d'apprendre par la presse que le propriétaire de l'immeuble est en justice pour nous expulser. On n'a pas besoin d'être expulsé, nous avons volontairement décidé d'arrêter nos activités. Depuis la fermeture de l'agence avez-vous rencontré le propriétaire de l'immeuble, pour accorder vos violons ?
En tant que premier responsable, j'ai beaucoup de choses à faire. J'ai des collaborateurs qui ont cherché à le rencontrer et qui sont allés le voir. Il a toujours refusé de discuter avec eux. Notre climatiseur a été volé, c'est lui qui est venu nous le signaler à notre siège. C'est encore lui qui a reconnu le voleur contre qui nous avons porté plainte. Il sait comment nous joindre on est donc surpris qu'il dise qu'on a disparu. Maintenant que l'affaire est portée sur la place publique, que comptez-vous faire ?
Le propriétaire a décidé de façon unilatérale de fermer les locaux, pour nous empêcher d'y avoir accès. Il n'en a pas le droit. Puisqu'il a mis l'affaire sur la place publique, nous allons utiliser les mêmes moyens pour la résoudre. Ceci étant, nous avons donné instruction à notre avocat d'engager des actions en justice pour diffamation. Je ne peux pas accepter que le propriétaire du bâtiment fasse croire que je suis porté disparu. Alors que tout le monde sait où me trouver à Abidjan. L'affaire est suffisamment grave pour rester sans suite.

Interview réalisée par
Marc Yevou

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