Et depuis, l'organisation de l'opération reste à désirer. Ce 25 septembre 2007, quand le ministre de la Justice lançait officiellement l'opération devant les cameras et les dictaphones de la presse, tous les observateurs lucides savaient qu'elle allait connaître d'énormes difficultés. Aucune action de communication sérieuse en vue de sensibiliser les populations et créer un engouement autour de l'opération. Les magistrats et les greffiers étaient toujours réticents à adhérer à l'opération arguant que leurs revendications n'étaient pas prises en compte. Pires, les fonds devant régler le problème des primes des acteurs de l'opération n'étaient pas encore mobilisés. Pour palier cette insuffisance, le ministère de tutelle a décidé d'envoyer les équipes foraines par vague de vingt cinq magistrats. Conséquence, cela fait plus d'un mois que l'opération est lancée, mais elle n'a encore débuté dans aucune commune de la capitale économique, Abidjan. On se demande, au nom de quelle logique ou stratégie que les autorités ont-elles adopté une telle aptitude. A l'allure où vont les choses, l'opération des audiences foraines prendra fin dans certaines localités deux ou trois mois avant qu'elles ne débutent dans d'autres. Les desseins d'une telle organisation restent inavoués. En claire, les audiences foraines sont prises au piège des calculs politiciens. Ni plus ni moins.
Ibrahima B. Kamagaté