vendredi 26 octobre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Le Ministère de la Ville et de la Salubrité publique et l'Union des Villes et communes de Côte d'Ivoire (UVICOCI) ne regardent plus dans la même direction, depuis la publication de l'ordonnance no 2007-586 du 4 octobre 2007 , qui abroge certaines dispositions de la loi No 2003-208 du 7 juillet 2003, portant transfert de compétences de l'Etat aux collectivités territoriales.

La pomme de discorde vient du fait que les articles 1er et 2ème précisent que la région, le district, le département et la commune ne sont plus compétents dans l'exécution des tâches qui leur étaient naturellement et légalement dévolues, à savoir la pré-collecte, la collecte , le groupage et le transport des ordures ménagères vers les points de décharges. Cette mission de salubrité est désormais confiée à une structure de l'Etat, dénommée Agence Nationale pour la Salubrité Urbaine (ANASUR). Pour l'UVICOCI, que préside François Albert Amichia, cette ordonnance est inopportune et porte un coup d'arrêt préjudiciable à l'avancée de la décentralisation en Côte d'Ivoire. En conséquence, les Maires dénoncent avec la plus grande énergie l'ordonnance objet du litige qui est disent ils , contraire à la position du Président de la République , qui s'était exprimé sur le sujet lors des Etats généraux sur la décentralisation en janvier 2007. Le mercredi 24 octobre 2007, le ministre de la Ville et de la Salubrité Mel Théodore a, lors d'une émission télévisée sur la première chaîne de la RTI, invité les maires a se soumettre à cette ordonnance, en arguant qu'ils n'ont pas rempli leurs missions, puisque les ordures ménagères traînent aux différents carrefours. Il a annoncé que l'ANASUR va désormais gérer tous les fonds alloués aux ordures ménagères , en promettant la main sur le c?ur la transparence. Le ministre a en outre révélé qu'il sera exigée aux sociétés prestataires de service, une caution équivalent à 10% du montant du marché qu'ils veulent soumissionner. Cette somme devrait être utilisée, si une société ne remplit pas son contrat. Par ailleurs, a t-il indiqué, des mesures coercitives seront prises à l'encontre des citoyens qui s'amuseraient à jeter les ordures, même un morceau de papier dans la rue. Ce dernier serait alors soumis à une taxe allant de 1000 Frans cfa à 150.000 Francs. Tout un programme. Lors de cette émission télévisée, le président de l'UVICOCI, s'est étonné du fait que l'ordonnance ait été signée , alors que les maires attendaient une rencontre avec le Chef de l'Etat pour débattre justement du transfert de la gestion des ordures aux collectivités territoriales. Il a souhaité une concertation avec le Président Gbagbo et le Premier ministre Soro, afin que la position des maires soient prises en compte, et demandé que l'argent alloué à la gestion des ordures soit mis à temps à la disposition des élus, pour qu'ils payent les prestataires de service ,pour que les ordures ne traînent plus dans les rues. Le problème des ordures ménagères est récurent. Le feuilleton ASH international est encore présent dans les esprits. Il est donc illusoire de croire qu'on pourrait le résoudre sans y associer les maires, qui font une gestion de proximité. Quoi qu'il en soit, un autre épisode vient de s'ouvrir et les maires n'entendent pas se laisser marcher dessus.

Calvin Wandji

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