mercredi 24 octobre 2007 par Fraternité Matin

Le Chef de l'Etat a reçu, hier, le peuple Mossi de Koudougou, dans le département de Bouaflé, venu lui exprimer sa gratitude.
Ce sont plusieurs centaines de personnes, originaires dans leur grande majorité, de Koudougou, qui ont effectué le déplacement du Palais présidentiel hier. Elles entendaient ainsi témoigner leur reconnaissance au Président Laurent Gbagbo qui a érigé leur village en commune et procédé en plus à son électrification. Cette action est loin d'être banale, d'autant plus que cela concerne une localité habitée en grande partie par le peuple Mossi venu de la Haute Volta (Burkina Faso actuel) il y a des décennies
Profitant, comme à son habitude, de cette circonstance, le Président Laurent Gbagbo, en historien averti, a rappelé le lien très renforcé et particulier qui existe entre les peuples ivoirien et burkinabé. Lequel lien prend sa source dans la colonisation. C'est pourquoi la présence des Mossi et des gens de Bobo-Dioulasso en Côte d'Ivoire ne saurait être égale à la présence des autres peuples immigrants. Ce n'est pas la même histoire, ce n'est pas la même migration . Il appartient donc aux générations présentes et à venir de traiter avec délicatesse, la question des immigrants burkinabè. Aussi, le Chef de l'Etat entend-il ?uvrer pour créer les conditions d'une émancipation totale et réussie des peuples mossi de Koudougou en terre ivoirienne. Koudougou, vous êtes un village de Côte d'Ivoire et à ce titre, mon devoir est de vous traiter comme tous les villages de Côte d'Ivoire. Je n'ai pas de problème avec ces villages. Que ces villages soient sénoufo, malinké, mossi, baoulé ou bété, je fais dans votre village ce que je fais dans tous les autres villages. Tout est une question de moyens , a-t-il indiqué. Il en a profité pour exhorter ses hôtes à redoubler d'ardeur au travail afin de construire le développement de leur village, maintenant érigé en commune. Cette tâche, ils devront l'accomplir en symbiose avec les autorités administratives et politiques de la localité. Et surtout compter sur leurs propres ressources et efforts afin de donner à Koudougou l'image des grandes villes qui ont su s'imposer en véritables pôles de développement. L'Etat, en cette période de recherche de solution pour raffermir le tissu social, ne pouvant pleinement s'investir dans cette mission. Dès l'instant où il y a la guerre, mon rôle n'est plus d'aller développer chaque village. Mon rôle est de faire en sorte que l'Etat de Côte d'Ivoire soit debout. Je pense que mon plus grand succès durant cette guerre a été de faire en sorte que l'Etat reste debout. Ce n'est pas d'avoir donné tant de millions à telle ou telle localité. Les pays où l'Etat n'est pas resté debout, nous voyons ce que cela donne. L'Etat est debout, la paix avance, nous irons aux élections et la Côte d'Ivoire va se renouveler, se renforcer, se ressourcer, a rassuré le Chef de l'Etat, qui a surtout insisté sur l'intérêt que représente une commune dans le développement d'un peuple, d'une nation. Vous avez maintenant une commune. Aux prochaines élections, vous allez avoir un maire. C'est un instrument de développement. J'ai voulu en faire un exemple pour montrer la Côte d'Ivoire dans toute sa diversité et montrer qu'ici, il y a les Koffikro, les Pékékaha, les Droubouo mais aussi les Koudougou. De la même manière, nous avons érigé des communes partout, c'est de cette manière que nous vous avons donné une commune. C'est à vous de savoir vous en servir. C'est un instrument de développement. Il faut vous en servir pour travailler. C'est pour qu'il y ait de l'eau courante, des écoles, des dispensaires . Il a en définitive appelé le peuple Mossi de Koudougou à briser le complexe de percevoir leur patronyme comme une punition. Leur pleine intégration, selon le Président Gbagbo, serait qu'il se lève et fasse en sorte qu'on considère les Sawadogo, les Ouédraogo comme des Ivoiriens. Chers frères de Koudougou, je vous demande de vous faire respecter par vos résultats. Vous aurez besoin de trois fois plus de résultat que les autres pour démontrer votre capacité. Je vous encourage à la tolérance et à rentrer dans la Côte d'Ivoire comme vous y êtes déjà. L'épouse du président de l'Assemblée nationale, Mme Limata Koulibaly, en sa qualité de nièce de Koudougou a salué les efforts consentis par le Président Gbagbo dans la quête de la paix et de la défense du droit à l'épanouissement et à la quiétude des populations vivant sur le sol ivoirien.
De nombreux présents lui ont été offerts. Koudougou, modèle d'intégration La Côte d'Ivoire, à travers le cas de Koudougou, continue de démontrer au monde sa culture d'hospitalité, d'intégration. Venu saluer et remercier le Chef de l'Etat qui a permis à leur chef de village d'effectuer le pèlerinage à la Mecque, financé l'électrification de leur localité et l'a érigé en commune, les populations de Koudougou ont salué leur intégration socio économique voire politique en Côte d'Ivoire. Installée à 12 km de Bouaflé dans les années 1930, la population de Koudougou, à majorité composée de Mossi, vit en parfaite harmonie avec les autochtones que sont les Gouro, Ayaou et Yowlê. En témoigne la présence effective de ces peuples qui ont tenu à témoigner de l'esprit de concorde régnant à Koudougou et dans l'ensemble du département de Bouaflé. S'exprimant au nom de ses parents, M. Issiaka Tchintaha n'a pas manqué de mentionner cette face de la Côte d'Ivoire de la vraie fraternité . La Côte d'Ivoire est un pays chaleureux et accueillant. La commune de Koudougou s'offre aujourd'hui comme modèle et prototype réussi d'intégration et de cohabitation fraternelle entre populations aux origines différentes, quoique majoritairement peuplé de Mossi. Ce qui en fait son originalité . La Côte d'Ivoire a besoin de refaire son image en cette période de recherche de la paix et de la réconciliation. Il lui faut se débarrasser de ce cliché d'Etat xénophobe que certains ont décidé de lui coller pour atteindre leur fin. La guerre est terminée, le pays a besoin de retrouver ses marques. Le Président Gbagbo, qui l'a sans doute bien perçu, a rassuré ses hôtes quant à sa volonté d'?uvrer au bien-être des habitants de ce pays. Il ne s'agit pas pour lui de faire la part belle à la communauté étrangère, mais d'adopter une posture dans laquelle Ivoiriens et étrangers puissent tirer le maximum d'avantages pour son épanouissement. Séance tenante, il a tenu à apporter des solutions à certaines des préoccupations. Il s'agit entre autres de porter des corrections à des décrets de naturalisation comportant des irrégularités sur le nom, la date de naissance, le lieu de naissance ou la filiation du bénéficiaire. Instruction a été donnée au préfet de la région pour le recensement de tous les cas en vue de leur correction.

Louis B. Parfait

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