samedi 20 octobre 2007 par Le Courrier d'Abidjan

On sent une évolution dans le processus de paix, depuis l'arrivée de Ban Ki-moon au poste de secrétaire général des nations unies. Contrairement au ghanéen Kofi Anan avec qui les choses n'ont jamais évolué, le diplomate coréen fait des pieds et des mains pour accompagner le processus de paix en Côte d'Ivoire.
Dès sa prise de fonction, Ban Ki-moon décide de connaître le dossier ivoirien. C'est pourquoi, il se rend le 31 janvier 2007 à Addis-Abeba en Ethiopie pour prendre part au 8ième sommet de l'Union africaine. En marge du sommet, il s'entretient avec le président Laurent Gbagbo qui venait, le 19 décembre 2006, de proposer à ses compatriotes, un plan de sortie de crise articulé autour de cinq points : l'instauration d'un dialogue direct avec la rébellion, en vue du désarmement et de la réunification du pays ; la suppression de la zone de confiance ; la création d'un service civique national ; l'amnistie générale ; la mise en place d'un programme d'aide au retour des déplacés de guerre. Ce plan, selon le président Gbagbo, était fondé sur l'expérience des solutions envisagées jusque-là et partait d'une approche différente en vue d'obtenir l'appropriation complète du processus de paix par les Ivoiriens eux-mêmes.
Au sortir de l'entretien qui a duré une trentaine de minutes, le secrétaire général de L'ONU Ban Ki-moon a estimé séduisante l'idée d'un dialogue direct entre le président ivoirien Laurent Gbagbo et le chef rebelle Guillaume Soro, si ce dialogue respecte le cadre du processus de paix défini par l'ONU. Le 4 mars 2007, le camp présidentiel et la rébellion signent l'Accord politique de Ouagadougou. Le 15 mars, Ban Ki-moon endosse l'accord. C'était une grande première. En côte d'Ivoire, les pourparlers directs entre les parties et la proximité du Burkina Faso, facilitateurs des pourparlers, sont considérés comme le gage crédible d'un règlement acceptable du conflit, a-t-il déclaré. Le processus de paix était alors engagé et des avancées notables ont été constatées sur le terrain. Un Centre de commandement intégré, regroupant les militaires des forces armées nationales et ceux de l'ex-rébellion a été crée le 16 avril 2007. Elle a pour mission de mettre en place une force mixte, chargée d'assurer la sécurité et la libre circulation des personnes et des biens sur tout le territoire national. Une ordonnance d'amnistie générale a été prise le 11 avril 2007. Le désarmement a commencé avec le bûcher de la paix organisé le 30 juillet à Bouaké etc.
Pendant tout ce temps, pas de successeur à Pierre Schori qui a quitté la Côte d'Ivoire le 15 février 2007, même si Abou Moussa voulait être confirmé à ce poste. Ban Ki-moon prend le temps et observe.
Le 25 septembre 2007 le président Laurent Gbagbo se rend aux Etats-Unis pour pendre part à la 62ième Assemblée générale de l'ONU. En marge de cette assemblée, le Chef de l'Etat ivoirien échange une nouvelle fois avec le secrétaire général de l'ONU. Au menu de cette rencontre, le choix du successeur de Pierre Schori.
Dans un rapport le 10 octobre dernier, Ban Ki-moon se dit vivement préoccupé par la mise en ?uvre de la paix en Côte d'Ivoire, dont le ralentissement risque de compromettre la bonne application de l'Accord.
Quelques semaines après, Ban Ki-moon nomme un de ses compatriotes, Choi Young-jin, comme son représentant en Côte d'Ivoire.
Cela montre bien que le secrétaire général des nations unies est engagé dans le processus de sortie de crise. On se rappelle que quand il prenait fonction, la guerre en Somalie, la crise au Darfour (Soudan), mais aussi l'évolution du processus de retour à la paix en Côte d'Ivoire constituaient ses priorités en Afrique.
Aujourd'hui, en décidant d'envoyer un sud coréen comme lui en Côte d'Ivoire, est la preuve que Ban ki-moon se saisit du dossier ivoirien à bras le corps. Parce que le processus de paix est bien enclenché pour déboucher sur l'organisation des élections en octobre 2008.

Cyrille Djedjed

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