Qu'adviendra-t-il si la Côte d'Ivoire signe l'Accord de coopération économique (APE) qui doit régir les échanges commerciaux entre les pays de l'Afrique de l'Ouest et l'Union européenne ? C'est à cette question que le gouvernement ivoirien tente de répondre, par la signature ce mercredi d'une convention avec le Bureau national d'études techniques et de développement (BNETD).
Par cette convention signée par le ministre de l'Intégration africaine et le Directeur général du BNETD, l'Etat s'engage à verser 305 millions de francs à ladite structure. L'objectif visé est de connaître l'impact (de l'APE à venir) sur l'économie ivoirienne, sur les recettes fiscales de l'Etat et son environnement social, indique le texte de la convention lu devant la presse, avant sa signature. Il s'agit également d'un contrat d'assistance qui va permettre de réaliser des études complémentaires dans le souci de cerner l'impact réel de ces mutations sur notre économie et d'y apporter des réponses adéquates . Pour le ministre Amadou Koné, la Côte d'Ivoire est dans l'obligation de signer l'APE, vu son niveau d'exportation. Si nous signons, il faut savoir ce que nous signons pour ne pas avoir des problèmes. Si la signature n'est pas bien négociée, la majorité de nos entreprises va fermer à cause de la concurrence , a toutefois relevé M. Koné.
L'entrée en vigueur de l'APE, qui devrait être effective dès janvier prochain, ouvre en effet une ère de libéralisation qui n'a pas que des avantages. Les conséquences immédiates de cette libéralisation se caractérisent notamment par l'ouverture des marchés, le désarmement tarifaire, les pertes de recettes fiscales, un environnement fortement concurrentiel avec pour corollaire le risque de disparition du secteur productif national très peu compétitif, la libéralisation du secteur des services, la régression des services des secteurs sociaux, rappelle en effet l'accord. Toutes choses qui ont fait dire au directeur général du BNETD, Don Mello Ahoua, que l'APE avec l'Union européenne va entraîner une restructuration de notre économie.
Jugeant la convention opportune, le représentant de la cellule de coordination de la coopération Côte d'Ivoire/Union européenne a demandé au BNETD d'aller vite, afin d'aider la Côte d'Ivoire à conclure un accord minimum avant l'expiration du délai du 31 décembre 2007. Dans tous les cas, les partenaires ivoiriens de l'APE vont se retrouver à la mi-novembre, dans le cadre d'un séminaire de restitution, en vue d'analyser et de valider les résultats des travaux du BNETD, a affirmé le ministre Amadou Koné.
Barthélemy Kouamé