mercredi 17 octobre 2007 par Le Rebond

Bonjour monsieur le président. On est où là ! C'est une expression bien de chez nous pour exprimer un ras-le-bol, un cri de détresse. Président, à la vérité, les ivoiriens dans leur grande majorité ne savent pas dans quelle direction tu conduis le bateau ivoire. Depuis 7 ans que tu es au contrôle rien ne va, le pays patauge. Ça pleure, ça gémis. La misère et la souffrance sont les lots quotidiens de tes concitoyens. Tes partisans et tes proches eux se la coule douce. La construction de résidences insolentes et de stations service, l'achat de grosses cylindrées, la course aux plus belles femmes et la gabegie sont leurs jeux favoris s'exerçant sous forme de challenge. Et comme si cela ne leur suffisait pas, ils se livrent à la corruption, aux détournements de deniers publics, aux blanchiments d'argent et même à la fabrication de faux dollars. Président, tu t'es entouré de requins, de faussaires et de fossoyeurs de l'économie. Et comme les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs, tu vois bien que ton image est fortement entachée. Tu n'es pas du tout irréprochable car tu es prompt à exiger les enquêtes et à brandir les sanctions, mais tu n'as jamais fait diligence à l'aboutissement des enquêtes, encore moins à appliquer rigoureusement les sanctions. Il ne faut donc pas t'étonner de ce que ton entourage continue de commettre des crimes avec des degrés de gravité croissante. Tu ne dois pas non plus t'offusquer si l'on te fait porter le chapeau pour tous les crimes commis sous la refondation. C'est toi le guide, tu tiens la barre, tu dis être sur la tour de contrôle et tu vois tout, même le dos du nageur. Cependant, tu n'arrives pas à voir le visage des malfrats qui rodent autour de toi. Tu dois faire très attention car ils ne visent rien d'autre que ta chute. D'ailleurs, tous les ingrédients semblent déjà réunis pour que tu ne tiennes plus debout. Le cogné a gravement tranché l'arbre qui va bientôt s'écrouler et les oiseaux nectarivores et migrateurs iront se poser ailleurs. Monsieur le président, ton entourage et tous les actes posés sous la refondation, dont tu es le commandant en chef, ont compromis tout ton argumentaire. C'est pourquoi, la seule voie qui te reste, c'est de demander humblement pardon au peuple et lui rendre calmement le tablier. Tu pourrais encore avoir la chance de revenir 10 ans plus tard. Parce que quand l'on énumère pêle mêle des actes tragiques commis sous ton régime à savoir, le vol à la Bceao, l'histoire de la Mercedes noire et de l'hélicoptère, la rébellion, le charnier, les déchets toxiques, les détournements de fonds dans la filière café-cacao, les incendies intempestifs des lieux publics et la fabrication de faux dollars, il est clair que tu ne peux plus avoir un seul argument pour convaincre même l'ivoirien le moins cultivé. Cela dit, mon cher président, tu as vraiment décidé de réduire les maigres salaires des travailleurs. A moins que je n'aie pas bien perçu le sens de l'interview que tu as accordée à mes confrères de la RTI hier. A la question du journaliste sur le sujet, tu as d'abord répondu "c'est faux, c'est faux" et pourtant pour conclure, tu reconnais qu'il s'agit pour le moment d'un essai. Mais si tel est le cas, c'est que tu es en train de donner raison à ceux qui avancent que tu veux créer de nouveaux troubles dans le pays afin d'éviter l'organisation des élections. Parce qu'il n'est pas certain que les travailleurs, plutôt les quelques travailleurs de ce pays, acceptent davantage la moindre réduction sur leur maigre salaire. A moins que , pardon, il faut mieux éviter ce qu'il n'est pas souhaitable.

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023