mercredi 17 octobre 2007 par Fraternité Matin

Le Directeur général de Côte d'Ivoire Telecom était l'invité de la Rédaction, lundi dernier. La suite de ses échanges avec les journalistes. S'agissant de Fidelis, comment expliquez-vous le fait qu'un compte arrivé à expiration et contenant du crédit, ce crédit n'est pas reversé ?
C'est un fait qui, depuis un an n'existe plus. Aujourd'hui, si vous rechargez votre compte, le précédent crédit non consommé est immédiatement remis en place. Les cabines classiques sont de moins en moins utilisées. Comment faites-vous pour les rentabiliser ?
C'est vrai, les cabines ou plus précisément les publiphones sont de moins en mois utilisées. C'est un phénomène mondial qui ne s'applique pas seulement à côte d'ivoire télécom. Nous faisons cependant en sorte que nos cabines gardent un minimum d'intérêt. Ce qui explique que nos cabines, depuis peu, peuvent recevoir des appels. Les clients qui n'ont pas de combinés téléphoniques fixe à disposition peuvent convenir d'un moment d'appel avec leur correspondant dans nos cabines et recevoir ainsi les appels qui leur sont destinés. Nous avons également mis en ?uvre une tarification très simple et avantageuse. Ce qui permet aux personnes les moins nanties, aux élèves et étudiants de pouvoir utiliser les cabines Avec le redéploiement de l'administration dans les zones centre, nord et ouest, Côte d'Ivoire Telecom procédera-t-elle à des recrutements ?
Nous commençons à organiser notre retour dans les zones CNO, mais nous ne pensons pas qu'il y aura des recrutements. Côte d'Ivoire Telecom vient de loin. Nous avions auparavant 3800 employés. Aujourd'hui, il en reste 1260 qui suffisent pour l'exécution de notre mission. Cependant, lorsque cela s'avérera nécessaire, nous le ferons en conformité avec nos procédures.

Quelle est la part de marché de Côte d'Ivoire Telecom dans la téléphonie fixe ?
Le marché de la téléphonie fixe est libéralisé depuis 2004, c'est donc dire que tous ceux qui veulent y investir sont libres de le faire. Il n'y a à ce jour que deux (2) opérateurs fixes, contre sept (7) dans le mobile et nous représentons l'essentiel du marché du fixe en Côte d'Ivoire. Nous n'avons rien contre nos compétiteurs. Tout ce que nous voulons, c' est qu'ils jouent le jeu, par rapport au cadre juridique, institutionnel et réglementaire mis en place.
Que pouvez-vous dire des zones dites saturées à Abidjan ?
Il y a encore effectivement quelques zones saturées à Abidjan. Nous le reconnaissons. Nous faisons cependant l'effort d'investir tous les ans des sommes importantes pour régler le problème et amener le réseau dans les nouveaux quartiers. Vu l'allure à laquelle Abidjan grandit, nous sommes fortement sollicités par les nouveaux quartiers et avons effectivement du mal à accompagner les quartiers anciens, dont certains sont saturés. C'est d'ailleurs une des raisons du déploiement de la solution CDMA. C'est le téléphone fixe/mobile qui nous permet de servir rapidement et à moindre frais les demandeurs du téléphone fixe dans les zones saturées ou dans les zones où notre réseau n'est pas encore déployé. Comment expliquez-vous juridiquement le fait qu'une entreprise dans laquelle la France est majoritaire soit au nom de la Côte d'Ivoire ?
Il n'y a pas de problème juridique, une dénomination étant en principe libre. Nous sommes une filiale à 51% de France Telecom, mais nous pouvons nous appeler comme nous le souhaitons. Nos actionnaires ont décidé que cette société s'appelle Côte d'Ivoire Telecom. Ce qui est très bien. Auparavant, le nom de la société était CI-Telcom, qui était aussi la contraction de Côte d'Ivoire Télécom. Il n'y a donc rien de saugrenu ou de louche derrière cette appellation. Bien au contraire, une belle part est faite à l'Etat qui abrite cette structure et il faut plutôt en être fier. Quelle est la tendance face à la forte concurrence ? y a-t-il plus de risques pour vous de vous embourber complètement ou alors y a-t-il un espoir de rebondir et de connaître un réel essor ?
C'est notre combat. Pendant longtemps, certaines personnes ont pensé que la libéralisation devait consister en l'affaiblissement de côte d'ivoire télécom ou en sa disparition. Ils voulaient à tout prix se convaincre qu'il n'y avait libéralisation que par ce fait-là. Aujourd'hui, nous nous portons relativement bien et nous somme heureux que ces personnes aient eu tort.. Et nous pouvons vous assurer que nous continuerons de bien nous porter parce que nous savons nos atouts, nos forces et nous comprenons le marché sur lequel nous exerçons. Nous avons une clientèle que nous fidélisons de mieux en mieux et il n'y a aucune raison pour que nous nous affaiblissions dans l'avenir, cela malgré le fait que nous exercions sur un marché désormais libéralisé.
Quels sont techniquement les éléments qui militent en faveur de la tendance que vous défendez ?
Nous avons des résultats relativement positifs, là où beaucoup de gents s'attendaient au contraire à notre effondrement Cette année, nos résultats seront supérieurs à ceux de l'an dernier qui sont meilleurs à ceux de l'année d'avant. Nous sommes donc satisfaits des activités que nous menons, dans un contexte libéralisé et face à des concurrents aussi importants que ceux que vous connaissez. Afficher de tels résultats est pour nous de bon augure. Au delà, nos atouts sont nombreux Nous avons l'implantation la plus importante au plan national, nous avons de l'expérience. Nous avons aussi une certaine expertise car nous nous appuyons sur un groupe international fort, nous avons le soutien de l'Etat qui détient une part importante de notre capital et est représenté à notre conseil d'administration, nous avons une infrastructure de qualité que nous mettons à la disposition de l'ensemble des opérateurs. Peu de structures de télécommunications sont capables de proposer une gamme de produits et services aussi large que la nôtre. Nous avons corrigé toutes nos lacunes les plus importantes. Nous avons réduit nos charges, amélioré notre gestion interne, nous avons accru la productivité de notre personnel, etc.. Aujourd'hui, côte d'ivoire télécom est une entreprise assainie. Comment expliquez-vous qu'une ligne Fidelis soit en dérangement quand il pleut ?
Nous constatons aussi que le délai de réception après épuisement de la recharge de 5000 francs n'atteint plus deux semaines. Pourquoi ce changement ?
Quand vous avez un tel problème, vous pouvez contacter l'agence la plus proche de vous car ce n'est pas normal. Au sujet des recharges, les cartes de 5000 F donnent droit à un délai de validité de un (1) mois. Le délai le plus court est celui de la recharge de 2500 francs qui est de 15 jours. Nos délais ne sont pas les mêmes que ceux des mobiles tout simplement parce que les conditions d'exploitation ne sont pas les mêmes.
Est-il possible d'avoir un abonnement CDMA et se connecter à Internet avec le fixe mobile hors de chez soi ?
Ce service existe. Avec la solution E video, on peut avoir Internet en mobilité. Notre ambition est de faire en sorte que l'Ivoirien puisse avoir accès à Internet sous toutes les formes possibles chez lui et en particulier sous la forme classique RTC ou Dial up. Aujourd'hui, cette solution est commercialisée avec une tarification très abordable (500f l'heure), soit moins de 10f la minute, comparée à la minute de communication qui coûte 58 F. Nous avons fait en sorte que le tarif Internet, qui était le même auparavant, soit déconnecté du tarif voix. Cela permet au client qui n'a pas l'ADSL de se connecter avec un modem classique à des conditions supportables.. Nous avons l'ADSL dans toute la ville d'Abidjan et dans de plus en plus de villes de l'intérieur du pays. San-Pedro, Daloa, Yamoussoukro, Abengourou sont déjà connectés et nous continuons. Nous souhaitons faire, en sorte qu'avec le même code de connexion, un client, puisse passer d'un service à l'autre, puisse utiliser l'internet sous toutes ses formes (RTC, Wi fi, CDMA E.vidéo, ADSL) avec le même loging et lui donner ainsi, le maximum de liberté
Quels sont les critères qu'il faut qu'un village remplisse pour bénéficier de vos services ? Lorsqu'un opérateur économique s'installe dans une localité, il couvre au moins 20 km.
Ce qui n'est pas le cas de Côte d'Ivoire Telecom. Cela est-il dû à votre cahier des charges ou à votre système d'installation (connexion par câble) ?
En ce qui concerne les critères, ils sont d'ordre purement économique. A partir du moment où nous savons justifier la rentabilité d'une implantation, il n'y a pas de raisons que nous n'y allions pas. Nous avons évoqué plus haut le FNT (Fonds national des télécommunications) qui peut permettre de travailler au delà des contraintes de rentabilité. L'objectif est de faire en sorte que le fonds accompagne les opérateurs partout dans le pays où les besoins existent. Si tout se passe bien, il arrivera un jour où nous pourrons accéder à tous les villages. Maintenant, en ce qui concerne la couverture sur 20 km, cela se fait, je suppose, en technologie radio, voire même GSM. Au niveau du fixe, avec le câble, c'est beaucoup plus compliqué et plus cher. Pour le faire, je reviens au soutien qu'on peut attendre du CDMA, quoique d'autres possibilités soient envisageables. Le CDMA, dans une certaine configuration peut permettre effectivement d'avoir une forte présence en téléphonie rurale. Nous y réfléchissons. Pour me résumer, si l'on met ensemble les possibilités offertes par le FNT et les moyens techniques, en particulier le CDMA 450, qui permet une couverture relativement large (rayon de 30 km), l'on est capable de connecter un très grand nombre de petites localités, et nous sommes aujourd'hui en mesure d'affronter un tel challenge.
Il arrive de constater des anomalies dans la tarification. Comment explique-t-on quelquefois la tarification élevée non reconnue par le client ?
Nous avons des outils qui nous permettent de remédier rapidement aux anomalies. L'un de ces outils est la facture détaillée. Aujourd'hui, c'est un outil qui est mis à la disposition des clients, y compris pour les appels locaux. L'abonnement est de 1000f par mois, si vous en faites la demande. La deuxième chose est que l'on a désormais la possibilité de détecter les grosses anomalies et de confirmer avec le client le constat que nos avons fait. Tout cela permet de corriger une vieille image qui nous collait à la peau, celle des importantes fraudes d'il y a quelques années. Je peux assurer aujourd'hui que c'est du passé. Nous avons un contrôle qui est suffisamment bon, précis, efficace sur notre réseau. Les anomalies que nous constatons sont très marginales.
Côte d'Ivoire Telecom aide la presse à travers l'UNJCI. Est-ce que votre structure peut aider FRAT-MAT en le dotant d'outils informatiques ?
Ma réponse est simple. Nous aidons beaucoup FRAT-MAT à travers les annonces publicitaires. Nous avons de bonnes relations avec FRAT-MAT, mais vous comprendrez la difficulté qu'il y a à soutenir directement cette entreprise autrement que par la relation commerciale normale. En Côte d'Ivoire les abonnés du téléphone courent-ils les risques d'être sur table d'écoute ?
Je suis personnellement à côte d'ivoire télécom depuis quatre (4) ans et je n'ai jamais entendu parler de cette pratique. Ce qui est dit dans le code des télécommunications (donc concerne l'ensemble des opérateurs), c'est que l'Etat de Côte d'Ivoire, par voie judiciaire, peut demander certaines informations sur le trafic en arrivée et au départ d'une ligne téléphonique. Cette prérogative de la justice et de la police ne concerne pas seulement le secteur des télécommunications. Pour ce qui concerne les écoutes (probablement pour raison d'état), il faut être dans nos locaux et avoir l'autorisation de le faire. Depuis quatre ans, je n'ai jamais eu à répondre à une telle injonction, et des écoutes non autorisées, en l'état actuel de notre exploitation, sont impossibles chez côte d'ivoire télécom. C'est donc une peur qui n'est absolument pas fondée. Je vous remercie pour votre présence et pour l'intérêt que vous portez à Côte d'Ivoire Télécom. Je vous demande de nous soutenir dans l'?uvre que nous menons et qui n'est pas que commerciale. Les outils que nous avons sont des outils de développement. Ils permettent d'ouvrir un grand nombre de perspectives au niveau de l'éducation, de la santé, du commerce, etc Nous souhaitons que dans un avenir proche, tous les Ivoiriens aient accès NTICs et en particulier à l'internet qui n'est plus un simple outil de communication, mais un véritable outil de développement. Aidez nous dans ce travail de vulgarisation.

Propos recueillis par
Alakagni Hala
Collaboration
Eveline Aka
Irène Bath
Evélyne Kansé
Françoise Coulibaly
Edgar Yéboué
Anicet Békrou

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