mercredi 17 octobre 2007 par Fraternité Matin

Depuis la libéralisation décidée par les bailleurs de fonds, les producteurs sont chaque jour un peu plus en colère.
Faut-il désespérer de la filière café, cacao en Côte d`Ivoire, tant les coups de gueule et autre éclats de voix sur fond de poursuite judiciaire ou de bras de fer en sont aujourd`hui les traits dominants ? Donnez-moi le pouvoir et je vous le rendrai?, avait pourtant promis le Président Laurent Gbagbo, lors de la campagne présidentielle. Initiative louable. Promesse d`homme de parole. Promesse tenue par la création de structures gérées majoritairement par les producteurs eux-mêmes qui devraient par cet acte salutaire vivre plus décemment grâce à une bonne gestion du fruit de leur dur labeur. Mal lui en prit pourtant. A l`heure du bilan, le président est plutôt désabusé et c`est peu dire, face aux éclats de voix, sons de cloches discordants, et la gestion néo-patrimoniale de la filière qui semble désormais prise en otage par une ploutocratie qui ne veut guère s`en laisser conter.
À sa façon pourtant, le Président Laurent Gbagbo est conscient des problèmes dans le secteur du cacao. Faisons attention, il y a trop de pagaille. Vous savez tous que l`argent n`aime pas le bruit. L`argent aime qu`on le compte dans le silence. Or aujourd`hui, il y a trop de bruit dans la filière?, déclarait-il le 10 février 2004. La récente mission des bailleurs de fonds en Côte d`Ivoire ne fait du reste qu`enfoncer le clou, en donnant quelque part raison aux producteurs qui s`agitent pour obtenir plus, en reprenant notamment le contrôle des structures de gestion post-libéralisation. Dans les conclusions de la mission effectuée par la Banque mondiale en Côte d`Ivoire du 17 au 28 septembre 2007, on relève que pour la campagne 2004-2005, le paysan ivoirien n`a eu droit seulement qu`à 35% des prix pratiqués au plan international. Sa quote-part s`est améliorée à 42% l`année suivante, mais largement en deçà des 72% de son homologue ghanéen. Dans une récente adresse au procureur de la République, le Chef de l`Etat a décidé de prendre le taureau par les cornes. Rappelant certains éléments dont la presse se fait depuis longtemps l`écho, notamment les accusations de détournement important de fonds à l`occasion de diverses opérations dont le rachat de l`usine de Fulton aux Etats-Unis, le Président Laurent Gbagbo écrit : Aussi, ne pouvons-nous tolérer que, nonobstant les dispositions prises pour la transparence dans la gestion des ressources de la filière café-cacao, cette dernière apparaisse gabégique, eu égard au caractère récurrent de ces accusations de détournement. Afin d`éclairer définitivement l`opinion nationale sur ces graves accusations, nous vous instruisons formellement par la présente, à l`effet de diligenter, une enquête d`une part, sur le rachat des différentes sociétés acquises par les structures de la filière café-cacao depuis sa libéralisation et d`autre part, sur la circulation des ressources, les flux financiers de chacune d`entre elle ?
C`est donc une lapalissade d`affirmer que les filières café-cacao se portent mal. Le bilan post-libéralisation n`est guère reluisant. Même si l`argent n`aime guère le bruit, ces filières se sont accommodées des éclats de voix et autres menaces de grève. La grogne a toutefois atteint des proportions qui invitaient les autorités ivoiriennes à prendre leurs responsabilités face à la fronde engendrée par la gestion de ces deux filières.
Gestion opaque des sociétés acquises telles que CORI-SA, FDPCC, SIFCA-COOP, COCO Service, FOREXI, dysfonctionnements divers, cumuls de fonctions, problèmes de sacherie et de disponibilité de produits phytosanitaires, non exécution du recensement des producteurs, absence d`élections en vue de la désignation de nouveaux représentants des producteurs, non application des résolutions du séminaire des 15, 16,17 octobre 2003, baisse des cours, charges d`exploitation excessives des structures créées à la faveur de la libéralisation sont autant de maux qui minent aujourd`hui les filières café-cacao.
La situation est devenue si critique que les sages de l`ANAPROCI qui ont pris la pleine mesure de ces maux, ont décidé pour leur part de faire quelque chose pour ramener si possible la quiétude dans une filière qui s`est accommodée peut-être à raison des éclats de voix. Ils ont mis en place un conseil de suivi et de médiation le 14 août dernier dont la mission est, selon Kouamé Issa, son vice-président, de réguler les tensions qui règnent dans la filière?. A ce titre, le conseil envisage d`organiser incessamment des états généraux de la filière. D`ici là, le conseil s`est proposé de rencontrer les responsables du FRC pour en savoir davantage sur la question relative à l`usine de Fulton, dans l`Etat de New York?. Qui aurait été achetée par cette structure aux Etats-Unis et dont la gestion a défrayé la chronique ces dernières semaines. Selon certaines sources concordantes, cet achat de 80% des parts de New York Chocolate Confections Company, une usine de production de chocolat, propriété à 100 % de Lion Capital Management Group, une société qui gère un fonds de pensions de retraite américain, ne serait du reste qu`une vaste opération de blanchiment d`argent
En tout état de cause, tout le monde ou presque s`accorde à dire aujourd`hui que la suppression de la Caistab a été une grave erreur lourde de conséquences. On tire à hue et à dia. Les responsables des maux de la filière sont trouvés, du moins selon certains planteurs. Mais au-delà de la guerre des clans, certaines questions de fond demeurent. Des questions auxquelles il faudra bien répondre. Il s`agit du bilan du fonctionnement du comité de pilotage, du bilan de l`application du décret N°2006-14 du 14 février 2006 portant création du comité chargé de l`examen et du suivi des projets et décaissements des redevances FDPCC-Investissements? et Réserve de prudence?. Il s`agit de s`interroger sans faux-fuyant sur les rapports d`audit sur ces filières et le fonctionnement des différentes structures créées et qui semblent non seulement se marcher dessus mais s`éloigner de leurs missions initiales, tout en étant du reste budgétivores.

Option : Laxisme étatique

On ne peut regarder ce qui se passe au niveau de la filière café-cacao sans se demander pourquoi les autorités gouvernementales ont assisté, pendant si longtemps, sans réagir à ces coups de gueule et autres feuilletons juridico-politiques qui mettent à mal ladite filière et écornent l`image du pays. Tout ou presque indique que le gouvernement assiste indifférent à la dégradation de la filière. L`alerte sur ce qui menace le binôme café-cacao a plusieurs fois été donnée à travers les différents audits commandités tant par les bailleurs de fonds qu`à l`initiative du gouvernement lui-même. A l`issue d`un des récents audits, les bailleurs de fonds rendent leur verdict dans un Aide-mémoire. Ce document est censé permettre au gouvernement et aux dirigeants de la filière de prendre de nouvelles dispositions. Mais il recevra le même accueil que l`audit. Pour ne pas froisser les susceptibilités et éviter de s`immiscer dans les problèmes de fond, les recommandations sont élargies à l`ensemble de l`économie du pays. Les recommandations des séminaires, notamment celui de Yamousoukro existent. Des autorités gouvernementales et non des moindres ont pris également le risque de donner de la voix en considérant que la libéralisation telle qu`elle a été menée a été une erreur. Mais pourtant, en dépit de tout cela aucune décision significative n`est prise concernant cette filière caractérisée tant par des dysfonctionnements, les lourdes charges d`exploitation, l`absence de financement, qu`à l`absence de compensation en cas de baisse du prix d`achat bord champ comme le Fonds de régulation et de contrôle (FRC) aurait dû le faire. Du moins comme cette structure s`était engagée à le faire.
Selon des articles de presse parus en Côte d`Ivoire et en France, les producteurs ont cotisé au FRC à hauteur de 16 millions d`euros [1]. Mais les prix ne sont toujours pas garantis.
Avec la nouvelle donne politique, la libéralisation, de nombreuses questions se posaient : le cadre institutionnel rénové deviendra-t-il moins dirigiste, moins opaque, plus opérationnel ? La libéralisation ne doit-elle pas aller de pair avec une saine gestion des finances de l`État ? En fait, les vieilles habitudes ont vite fait de réapparaître, avec leur lot de corruption et de mélange des genres.
L`exemple de l`ARCC est significatif : deux ans après sa mise en place, les effectifs de la société étaient passés de 16 à 186 employés. Pourquoi une telle multiplication du personnel, alors que la filière ne dispose pas de ressources garanties ?
Le FRC va se lancer pour sa part dans une opération qui outrepasse ses missions en rachetant en décembre 2003, pour un montant d'environ 41 milliards FCFA, une usine de broyage de fèves à Oswego, dans l`État de New York, abandonnée par Nestlé.

Les paysans, seules victimes

En huit ans, sous le couvert de la libéralisation, une filière à gestion pyramidale dominée par une caisse d`enregistrement unique, la Caistab a été transformée en une organisation rendue encore plus opaque par la multiplication des structures se nourrissant de prélèvements faramineux et une gestion qui seraient loin de respecter les règles de l`orthodoxie financière. En théorie, chacune des sociétés devait être complémentaire. En réalité, elles sont concurrentes. Leurs dirigeants jouent sur des divisions apparentes. Pourtant, ils se connaissent tous parfaitement et les disputes qui éclatent au grand jour ressemblent à un jeu bien rodé pour l`opinion publique.
Toutefois, la précarité de la situation des producteurs, qui devaient être les premiers bénéficiaires de la libéralisation mais qui en définitive ne semblent pas en profiter pleinement, constitue la principale raison de ces incessants conflits.
Pour certains et ils sont de plus en plus nombreux, une minorité, chargée en l`occurrence de gérer les structures créées à la faveur de la libéralisation, se remplit les poches au détriment des paysans. Une hypothèse défendue par M. Bohoun Bouabré qui déclarait au cours de la conférence du mois d`octobre 2006 du quotidien Le temps : On veut leur retirer certains privilèges pour que l`argent profite à tous les producteurs et non à un groupe d`individus qui utilise cette manne à d`autres fins?. L`analyse comparative de la situation économique de certains responsables des structures de la filière café-cacao et leur nouveau train de vie ne peuvent que laisser perplexe, tant cela n`a aucune commune mesure avec ce qu`il en était en 1999. L`histoire est là pour en témoigner, certains d`entre eux, sans être misérables, ne roulaient pas non plus sur l`or. Tout le contraire d`aujourd`hui où leur parc auto fait pâlir d`envie plus d`un. Difficile pour certains producteurs, témoins privilégiés d`une telle ascension fulgurante, de se faire à la mauvaise gestion qui caractérise la filière café-cacao. Boa Bonzou, président de la coopérative agricole Anouanzê de Kouadiokro et par ailleurs président du collectif des producteurs d`Abengourou, n`y va pas pour sa part avec le dos de la cuillère. Selon lui, les responsables de la filière ont tout simplement démissionné, se transformant en affairistes en lieu et place des bons gestionnaires attendus et censés relever le pouvoir d`achat des paysans. M. Boa Bonzou fait partie de ceux qui considèrent que les remous s`expliquent par les dysfonctionnements des structures créées en lieu et place de la Caistab et leur mauvaise gestion par les personnes qui les dirigent.
Selon un article de Jeune Afrique/ L`intelligent n°2337 du 23 au 29 octobre 2005, les experts des institutions de Bretton Woods ont constaté que plus de 400 milliards de F cfa avaient été prélevés sur le dos des planteurs entre 2002-2004 et que seulement 130 milliards avaient été dépensés pour le développement des activités?. Ces experts, indique par ailleurs l`auteur de l`article, ont aussi déploré que les charges de fonctionnement des organes de régulation de la filière soient aujourd`hui quatre fois plus importantes qu`au temps de la Caistab?. La récente mission effectuée par la Banque mondiale en septembre 2007 abonde dans le même sens. Sur la base des exportations et des prélèvements parafiscaux, la mission a pu estimer, qu`environ 300 à 400 milliards de francs CFA ont été collectés depuis l`institution des prélèvements parafiscaux en 2001?, peut-on lire dans le rapport.
Toujours au sujet de la situation de la filière, il ressort des investigations de la mission que les prélèvements effectués de 2001 à 2006 pour financer le budget des structures de la filière (ARCC, BCC, FDPCC et FRC) est estimé à environ 100 milliards de francs CFA.
Soit 4 fois plus que les coûts de fonctionnement de l`ex-Caistab.
Pour d`autres encore, la principale raison réside plutôt dans les nombreux prélèvements auxquels les filières sont soumises, même si ceux-ci enregistrent pour la campagne 2007/2008 une légère baisse au niveau de toutes les structures. La campagne café/cacao 2007-2008, lancée depuis le vendredi 28 septembre 2007, a, en effet, défini avant de rendre officiels, les prélèvements qui seront alloués cette année aux différentes structures de la filière. L`ARCC (Autorité de régulation du café/cacao) perçoit cette année 6,01 F contre 6,20 F en 2006. La BCC (Bourse du café et du cacao) obtiendra pour cette campagne 3,35 F sur chaque kilogramme de cacao contre 3,50 précédemment. Le FRC (Fonds de régulation et de contrôle) recevra pour sa part cette année 1,60 FCFA en lieu et place de 1,77 F l`an dernier. Quant au Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs de café /cacao (FDPCC) au centre d`une profonde crise juridique en ce moment, il obtient 4,30 F contre 4.59 F lors de la dernière campagne. Le DUS (Droit unique de sortie) demeure à 220 F.
C`est dans ce contexte compliqué de formulation d`hypothèses ou d`accusations à peine voilées que les institutions financières sollicitent un éclairage sur le montant des frais de fonctionnement de la filière. Ceux-ci seraient passés en trois ans de 4 à 10 milliards de francs CFA (6 à 15 millions d`euros.
Aujourd`hui, ce montant aurait été largement revu à la hausse. Du moins, si l`on s`en tient à la récente mission des bailleurs de fonds en Côte d`Ivoire.
Pour remédier à l`opacité de la gestion de la filière café-cacao et poussé par les institutions internationales, le gouvernement a commandé, il y a quelques années, un audit. Dans un premier rapport, rédigé par François Kouadio, Inspecteur d`État, des malversations et des détournements d`argent sont dénoncés À la suite de ce rapport, François Kouadio devient, selon toute vraisemblance, l`objet d`agressions répétées par des inconnus et se réfugie dans la clandestinité
Cependant, les bailleurs de fonds, notamment l`Union européenne, entendent bien savoir ce qui se passe dans la filière. Le Président Gbagbo accepte un nouvel audit. En tout état de cause, les audits se succèdent sans changer véritablement le verdict. Ils dressent tous un bilan post-libéralisation accablant, bien loin de ce qu`on aurait pu en attendre et préconisent presque tous une réforme.

Contexte de la libéralisation

Voulue par les bailleurs dans le cadre des plans d`ajustement structurel mis en place en Côte d`Ivoire, la libéralisation des filières café-cacao devient effective en 1999. Lors de la signature du programme triennal (1998-2001) entre la Côte d`Ivoire et les institutions de Brettons Woods, il est convenu que la Côte d`Ivoire doit bénéficier de 1200 milliards de FCFA mais à certaines conditions dont la première est l`accélération du processus de libéralisation de la filière café-cacao. C`est cette condition qui est le principal point d`achoppement entre les deux parties. Etape importante de ce processus, début 1999, la Caisse de de stabilisation et de soutien des prix et des produits agricoles (Caistab) devient société d`économie mixte et perd son rôle régulateur. Elle jouait jusqu`alors un rôle central, puisqu`elle était chargée en début de chaque campagne de fixer un prix garanti au producteur identique sur l`ensemble du territoire et contrôlait la commercialisation extérieure des produits à travers la distribution de quotas d`exportation aux exportateurs extérieurs. L`ensemble des coûts et des marges de commercialisation depuis le prix d`achat bord champ au producteur jusqu`au prix garanti à l`exportateur, étaient fixés par un barème. La Caisse percevait un prélèvement variable égal à la différence entre le prix de réalisation à l`exportation et le coût de revient CAF fixé dans le barème?. Sa disparition marque la fin pour le pouvoir politique d`un quelconque accès direct aux ressources agricoles du pays. Elle symbolise aussi la fin d`un système mis en place dès l`indépendance et qui a accompagné tout le processus de développement du pays. Ses répercussions touchent directement la sphère étatique. Le complexe café-cacao avait l`immense avantage d`être largement enchâssé dans l`histoire économique et sociale de la Côte d`Ivoire et d`intégrer directement, même si la répartition des ressources était très inégalitaire, près du tiers de la population du pays?. Aussi, au regard des intérêts en jeu, les exportateurs, réunis dans un Groupement des exportateurs de café-cacao (Gepex), vont suivre de près cette libéralisation. Il s`avère en effet, au bout de huit ans, que la transparence revendiquée initialement n`est toujours pas au rendez-vous, au grand dam des institutions internationales.

Focus : Ces usines qui mettent à mal l'image du pays

Le moins que l`on puisse dire, c`est que tout est mélangé dans la filière café-cacao. Et à cause de cette filière ou de certains de ces dirigeants, l`image de la Côte d`Ivoire qui avait déjà été sérieusement entachée risque de l`être encore davantage. L`usine acquise théoriquement par le FRC depuis, met à mal la crédibilité de la République ivoirienne dont les plus hautes instances auraient été partie prenante avant d`être roulées dans la farine. Du moins, à en croire les informations que nous recoupons de différentes sources. Pendant plus de deux ans, les associés du FRC qui détiennent toujours 20% des parts ont engagé avec l`aide de l`Etat de New York des dépenses de réhabilitation de l`usine qui se chiffrent aujourd`hui à plusieurs milliards F CFA, sans percevoir un centime du FRC alors que les caisses de cette structure ont été débitées de la somme de 100 milliards pour le compte bancaire n° 061000227 de IC Trading, ouvert à Wachovia Bank NA. et domicilié en Georgie, au 1933 Boulevard Meron Way Lawrence ville.
Dès lors, le 7 septembre dernier, le Département d`Etat que dirige Condoleeza Rice a été informé par courrier à l`effet d`engager des poursuites judiciaires, notamment pour non respect des engagements contractés. Le partenaire américain du FRC souhaite non seulement que le Département d`Etat américain suspende les négociations avec la Côte d`Ivoire sur l`African Grow and Opportunity Act (AGOA) mais que la Banque mondiale et le FMI qui sont engagés dans un programme post-conflit avec le Côte d`Ivoire regardent de plus près ce dossier. Et qu`à la limite, ils envisagent des mesures coercitives?. Il ne faut pas perdre de vue que depuis les accords de Bretton Woods en 1944, la Banque mondiale est l`affaire des Américains qui en sont du reste les principaux pourvoyeurs
Selon nos sources, Aujourd`hui, cette usine est un désastre. Quatre ans après sa création, elle n`a produit aucune plaquette de chocolat. Il y a seulement 5 employés sur un total de 87 l`année dernière. Pour non respect des délais de paiement, cette société est actuellement poursuivie par des créditeurs. (Ussugar; Mossis Productive Services; Fulton Cogeneration Associates LP et d`autres.
Au-delà de ses aspects juridico-diplomatiques, cette situation est surtout symptomatique des dysfonctionnements qui caractérisent la filière café-cacao depuis la libéralisation où rien ou presque ne se fait comme il se devrait. Les structures outrepassent leurs compétences, se marchent dessus et fonctionnent selon leur bon vouloir sans qu`aucune autre structure puisse les arrêter ou vérifier la conformité des opérations.




Repères

Cacao.

Il a été introduit en Côte d`Ivoire depuis 1888 à Aboisso par Verdier et Bretignierds.

Indicateurs. Le cacao représente près de 10% du PIB et 40% des exportations, soit 789 milliards de FCFA de recettes en 1998.

Record.

La production est passée de 725 393 tonnes en 1990 à 1 400 000 tonnes en 2002, faisant de la Côte d`Ivoire le premier producteur mondial. Cette performance est réalisée par environ 600.000 chefs d`exploitation qui animent l`appareil de production, faisant ainsi vivre environ 6.000.000 de personnes des revenus du cacao. FASR. La Facilité d`ajustement structurelle renforcée (FASR) a conduit à la libéralisation complète de la filière le 19 octobre 1998 pour le café et le 12 août 1999 pour le cacao.
Caistab. Depuis 1964, la filière était régulée par une Caisse de stabilisation et de soutien des prix agricoles (Caistab).

Koné Soungalo

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