La lutte contre la piraterie menée par le Bureau ivoirien des droits d'auteur (Burida) a pris depuis hier une tournure décisive. En effet, douze ''délinquants'', pris en flagrant délit de vente de supports piratés à divers endroits du district d'Abidjan, mercredi dernier, par la brigade de lutte contre la piraterie, ont été déférés devant le parquet d'Abidjan depuis lundi matin. Me N'Dri Claver, avocat conseil du Burida, qui a fait cette annonce, hier, au cours d'un point de presse qu'il a animée au siège de ladite structure, n'a pas manqué d'interpeller le procureur de la République en ces termes: "Nous avons fait notre travail et nous attendons de voir la suite que la justice de Côte d'Ivoire donnera à cette affaire parce que ces personnes nuisent gravement à la culture ivoirienne, aux artistes, à l'économie du pays. L'?uvre de justice étant une ?uvre commune, une ?uvre de collaboration, il s'agit maintenant pour le procureur de la République et ses substituts de faire leur travail en poursuivant ces individus parce que nous estimons que l'infraction est constituée et nous espérons qu'ils seront traduits en flagrant délit". Très remonté en outre, contre les habitudes des consommateurs visant à favoriser la piraterie, l'avocat a indiqué que l'éveil de la conscience citoyenne ne doit pas se faire qu'au niveau politique, parce que c'est une lutte à tous les niveaux. "Lorsqu'on ramène le prix d'un CD de 10.000F à 3000F, on a fait un effort pour tenir compte du pouvoir d'achat des Ivoiriens et lorsqu'on décide de prendre le CD au prix magasin à 2000F pour le revendre à 3000F aux consommateurs, avec une marge de 1000F, nous laissons la possibilité aux pirates de se reconvertir en revendeurs ou en distributeurs dans la légalité. Il n'y a pas meilleur moyen de se réinsérer de façon juste et d'être utile à sa nation. Ailleurs, les artistes sont riches et vivent décemment de leur art. Ici, ils vendent beaucoup, on n'entend qu'eux dans tous les maquis, mais au décompte, on leur dit qu'ils n'ont vendu que quelques ?uvres. Nos artistes peuvent être riches pourvu que tous, nous nous investissions dans cette lutte", a-t-il indiqué.
Mayane Yapo