mardi 16 octobre 2007 par Fraternité Matin

Le commandant de la force Licorne a échangé avec le Chef de l'État sur le projet d'insertion des jeunes et des ex-combattants.
La décrispation suscitée par la signature de l'Accord de Ouagadougou le 4 mars 2007, s'étend petit à petit à l'ensemble des pays qui étaient impliqués, d'une manière ou d'une autre, dans la crise ivoirienne. Et l'un de ces Etats dont il a été fortement question pendant ces cinq années de difficultés qu'a traversées la Côte d'Ivoire, est la France. Depuis quelque temps, les vives tensions qui prévalaient entre Abidjan et Paris font progressivement place à un vent de rapprochement entre les deux Etats et leurs peuples respectifs. C'est ce qui explique cette entrevue amicale entre les Présidents Laurent Gbagbo et Nicolas Sarkozy le 25 septembre dernier à la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU à New York. C'est ce qui explique également la décision prise récemment par l'Etat ivoirien de réhabiliter à hauteur de trois milliards de francs CFA, le lycée Blaise Pascal saccagé aux premières heures de la crise. Bientôt, lors d'un séjour annoncé à Paris dans le cadre d'un sommet de l'UNESCO, le Président ivoirien devrait s'entretenir avec son homologue français. Hier, au Palais présidentiel, le Chef de l'Etat a reçu en audience le commandant de la Force Licorne venu partager avec lui son expérience de la gestion de l'après crise. Et surtout de la mise en place du service civique. Le patron de la Licorne a promis l'aide de son pays pour le succès de cette opération en Côte d'Ivoire. Pour tout dire, le dégel fait son petit bonhomme de chemin entre Paris et Abidjan après les moments de crispation qui ne seront désormais que de tristes et lointains souvenirs.

Abel Doualy


Le gal Clément Bollée expose son expérience sur le service civique

Partager son expérience personnelle acquise à Madagascar en matière de service civique, un projet qui tient à coeur au Président de la République, Laurent Gbagbo. Tel est l'objectif de l'audience qui a été accordée hier, dans la mi-journée, au commandant de la force française Licorne, le général Bruno Clément Bollée. L'officier général était accompagné de l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, André Janier. Les échanges ont duré 1 heure 30 mn et se sont déroulés à la résidence du Chef de l'Etat, à Cocody. Un entretien assez long parce que le sujet le méritait, a dit d'emblée le général qui a expliqué que cet entretien fait suite à une demande formulée par le Président ivoirien lors de sa visite de présentation, il y a trois mois. Il s'agit donc de faire des propositions pour un service civique ivoirien, a-t-il déclaré à sa sortie d'audience. Un geste qu'il considère comme un devoir. Je suis donc venu lui remettre les propositions de réflexion que j'ai pu tirer de mon expérience passée à Madagascar. Il a laissé le soin au Chef de l'Etat de décider du sort qu'il compte réserver à ses propositions. Néanmoins, il a affirmé avoir tout simplement transposé l'idée malgache. Tout en disant au Président qu'il était judicieux qu'une équipe ivoirienne aille sur place, voir comment ça se passe à Madagascar et voir si, effectivement, c'est adaptable. Quelle bonne idée est à reprendre et à transposer dans la donne particulière que rencontre la Côte d'Ivoire.
Selon lui, deux programmes pourraient être analysés. Le premier, qui concerne la jeunesse, qui est un projet permanent et pour lequel il fallait prendre le temps de la formation parce que la jeunesse le mérite, étant donné qu'elle est l'avenir du pays. Un second projet, plus ponctuel qui vise à réinsérer les ex-combattants et qui, peut-être, nécessite une structure moins lourde. Parce qu'elle ne sera pas permanente. D'autant plus que le commandant de la Licorne pense que le pays sortira de cette crise très bientôt. Dans deux ou trois ans, tout le monde souhaite que ce problème soit derrière la Côte d'Ivoire. Elle le sera probablement. Et donc cette structure devrait être plus légère, plus centrée et sur le type de micro-projet qui permettrait aux ex-combattants d'oublier le plus rapidement possible ce qu'ils ont vécu pour se pencher sur la vie économique et essayer de gagner des ressources économiques pour faire vivre leurs familles. L'ambassadeur de France, André Janier, s'est gardé de faire des promesses engageant son pays puisque le Chef de l'Etat n'a encore rien décidé. Aujourd'hui, il est trop tôt -nul ne sait ce que nous réserve l'avenir- pour dire que c'est une proposition française. Puisque nous ne savons pas encore de quoi il va s'agir et quelle solution, exactement, les Ivoiriens vont adopter pour organiser leur service civique. Nous ne nous sommes donc pas engagés, aujourd'hui, à coopérer dans telle ou telle direction, a-t-il ajouté.

Paulin N. Zobo

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