mardi 16 octobre 2007 par Le Nouveau Réveil

Nous avons perdu le grand baobab qui donne de l`ombre à tous les enfants de Grand-Lahou. Et pour cela, ça nous fait mal. Ça fait mal à toute la population de Grand-Lahou. Nous venons de perdre celui qui fait le développement de Lahou. Toute la population pleure Me Usher Assouan". L`homme qui s`exprime ainsi se nomme M. Zakpa N`guessan, chef du village de Grand-Lahou. Entre deux phrases, la douleur impose une pause au chef dont la voix est étreinte par l`émotion. Nous sommes dimanche 14 octobre, un jour après l`annonce du décès du maire Arsène Assouan Usher. Il est précisément dix neuf heures et trois quarts. Le chef accompagné de deux proches collaborateurs s`est rendu au domicile du maire résident de Grand Lahou, M. Niamba Jean Baptiste, pour échanger les dernières informations sur la visite que Grand-Lahou s`apprête à rendre à la famille du défunt à Abidjan le lundi 15 octobre (ndlr hier). La nouvelle du décès du maire était d`abord à l`étape de rumeur. Seuls quelques proches collaborateurs avaient la confirmation de l`information. Jusqu`au dimanche soir, plus de la moitié de la population a pu confirmer l`information, soit auprès du maire résident, soit auprès d`un membre de la famille aussi bien à Grand-Lahou qu`à Abidjan. Et au sein de la population, chacun porte à sa façon ce deuil. "Le courant est coupé sur nous. Notre lumière s`est éteinte. Le maire Usher, c`est le père de tous les enfants de Grand-Lahou. Désormais, Grand Lahou est dans l`obscurité", a commenté pour sa part Mme N`Guessan, une commerçante de la ville. La résidence du maire, située à environ trois kilomètres du centre ville, présentait un visage tout aussi triste. Vidée de son monde habituel, elle est barricadée par ceux qui y assurent la garde.

La mairie envahie

L`information a fait le tour de la ville. Mais nombreux sont ceux qui étaient encore sceptiques. Pour ceux-là en effet, seuls des agents de la mairie pouvaient confirmer le décès de celui qu`ils appellent affectueusement "le baobab, le bâtisseur". Ainsi le lundi, dès 7 heures, plusieurs femmes ont-elles pris d`assaut la maire de Grand-Lahou. Au portail, deux agents tristes attendaient comme d`habitude (les gardiens). C`est eux qui n`ont cessé de répondre à tous ces vieux, femmes et jeunes qui ont choisi de s`informer dans les locaux de la mairie. "Oui, le maire est décédé. Et depuis ce matin (ndlr lundi) plusieurs personnes sont parties chez lui à Abidjan pour saluer sa famille", répondaient chaque fois les vigiles. Autant abattus que le reste de la population. Grand-Lahou vient d`enregistrer ainsi une grande perte. Son bâtisseur s`en est allé.

Jules Claver Aka
Envoyé spécial à Grand-Lahou

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