mardi 16 octobre 2007 par Le Nouveau Réveil

Dans sa livraison n° 00704 du jeudi 20 septembre 2007, le quotidien Nord-Sud a publié un document intitulé la Charte des Akans et signé par deux individus répondant aux noms obscurs de Nanan Loukou Kou 1er et Nanan Tala Koutoua IX.
Ce document, après avoir relevé " l'exclusion des Akans dans l'administration civile et militaire sans oublier le monde des affaires " invite ceux-ci à " se réveiller et à prendre leurs responsabilités historiques. " Poursuivant dans la même veine, ce document lance un mot d'ordre du genre : " Tu es Akan, tu es dans l'armée, dans l'administration ou dans le monde des affaires, réveilles-toi, l'heure a sonné pour la marche des Akans. Unissons-nous et tenons nous prêts car très bientôt la chaîne d'affirmation et de consécration se signalera. Akan, ressaisis-toi et restes à l'écoute !" Les quelques extraits de ce document relevés ici devraient plutôt inciter à l'indifférence et au mépris si un autre journal de la place, Notre Voie n° 2799 du mardi 2 octobre 2007, sous le titre " A propos de la charte des Akans : les mobiles d'un projet macabre " n'était pas revenu sur le sujet dans une sorte de délectation malsaine pour donner libre cours à des manoeuvres de manipulation chères aux régimes communistes de type stalinien. L'auteur de cet article, M. Dan Opéli s'est livré, photo du président BEDIE à l'appui, à des élucubrations intellectuelles tendant à faire croire que " le président Henri Konan BEDIE, président du PDCI-RDA " serait l'initiateur de ce document pourtant signé par les deux individus cités plus haut.
Dans sa vaine tentative pour accréditer sa thèse, M. Dan Opéli prétend que le Président Henri Konan BEDIE, serait pris de panique, après la tournée prétendument triomphale de M. Affi N'guessan, président du FPI dans le N'zi Comoé, pays akan (sic !) qu'il considèrerait " comme son domaine réservé ". Poursuivant son exercice, il affirme : " comme ils inventèrent hier l'ivoirité, ils initient aujourd'hui la charte des akans. " Quel crédit accorder à de telles fadaises ?
L'adage populaire dit " qui veut noyer son chien l'accuse de rage. " Malheureusement pour ces apprentis sorciers, ni le président BEDI, ni le PDCI-RDA, ni les Akans ne sont pas des chiens. Ils ne pourront donc pas les jeter à l'eau.
Comment comprendre qu'un document qui n'est pas anonyme parce qu'il porte clairement le nom de ses auteurs peut-il être considéré comme un tract puis, dans le même moment, être attribué à une tierce personne si ce n'est dans une volonté manifeste de désinformer et de nuire ? Tout citoyen honnête de ce pays doit logiquement s'interroger sur l'intérêt pour un président d'un parti non clandestin d'utiliser un tel procédé. Pour la gouverne de M. Dan Opéli et de ses commanditaires, le Président BEDIE a toujours assumé en toute responsabilité et en face du monde ses prises de position politique. La date de publication de ce document peut-elle être considérée comme fortuite ? N'est-ce pas l'annonce de la visite du Président à Dabou qui a occasionné sa parution? Pourquoi Notre Voie a-t-il attendu le 2 Octobre 2007 pour se livrer à son jeu favori de l'intoxication et de la manipulation politiciennes ?
C'est connu, chaque fois que le FPI est en butte à des difficultés, il recherche des boucs émissaires. Ici, le FPI s'est encore fourvoyé. Le PDCI et son président ne se sont jamais dissimulés pour mettre à nu les lacunes et les tares du régime FPI. Point n'est donc besoin pour le PDCI-RDA de recourir aux méthodes et moyens de la clandestinité et de la conspiration pour faire partager ses convictions par l'ensemble de la population ivoirienne. Le PDCI-RDA, il faut le répéter, par son implantation et son assise nationales ne saurait se comporter comme un parti à base ethnique et tribale. Enfin, faut-il voir dans ces attitudes la panique produite dans le camp des refondateurs par la toute première visite du Président BEDIE aux populations ivoiriennes depuis la crise ?
Le FPI nous a habitués, à travers ses officines de propagande, à la fabrication de documents de désinformation pour calomnier et diaboliser les adversaires qu'il redoute. L'on voit à travers les développements spécieux de M. Dan Opéli, qu'il s'agit simplement de coller au PDCI-RDA et à son Président l'image rétrograde et loufoque de tribalistes insurgés en leur imputant une propension ethniciste qu'ils n'ont jamais manifestée ni témoignée. Quand on connaît le poids démographique des Akans, on ne peut pas non plus leur imputer une mentalité qui est celle des minorités agissantes. Dans aucune société humaine, le combat contre l'exclusion par l'exclusion n'a jamais prospéré.
A travers ce document et les commentaires de Notre Voie, on tente, désespérément, de nous ramener, encore une fois, à ce triste montage que fut l'affaire du financement du MPIGO par le Président BEDIE. Notre constitution, faut-il le rappeler, condamne toute forme de propagande raciste et tribaliste. Il est donc curieux de constater que des individus signent un document appelant une frange de la population à l'insurrection sans que les autorités compétentes ne s'en saisissent pour les traduire devant nos juridictions. D'ailleurs, si depuis lors, aucune réaction de ces autorités ne s'est faite jour, c'est certainement l'indice le plus sûr qu'il s'agit là d'un montage grossier pour susciter contre les Akans la haine des autres communautés ivoiriennes. Cette entreprise, comme toutes celles qui l'ont précédée, est inévitablement vouée à l'échec. Le tribut payé par toutes les ethnies ivoiriennes à la suite de la crise actuelle née, entre autres, de l'incitation à la haine tribale est là pour nous le rappeler.
Il convient donc en tout état de cause de stigmatiser cette dérive politicienne qui relève d'une attitude dangereuse et irresponsable. Que Nord-Sud ait pu publier ce brûlot intitulé " la charte des Akans "en prenant la décision responsable de ne pas le commenter, cela peut s'entendre. Mais que Notre Voie, qui est le journal officiel du FPI, parti au pouvoir dont l'une des responsabilités est d'assurer et d'?uvrer à la cohésion nationale, se lance dans une telle entreprise d'indexation du groupe Akan, cela n'est ni admissible ni tolérable. La sortie de crise et l'instauration d'une paix durable que tous les Ivoiriens appellent de leurs v?ux ne peuvent s'accommoder d'attitudes et de comportements aussi légers qui mettent en péril l'unité de la nation. La politique, pour être viable, a besoin de se conformer et de se nourrir, un tant soit peu, à la sève de l'éthique et de la morale au risque de se transformer en une machine de mort et de destruction. C'est pourquoi, la politique ne peut se satisfaire de l'usage indifférencié et inconsidéré des moyens ou procédés qui font fi des valeurs démocratiques, des droits de l'homme et de la socialité républicaine.

Pour le collectif des
Secrétaires de Section
PDCI-RDA du District d'Abidjan.
AMELEKIA Georges

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