lundi 15 octobre 2007 par Fraternité Matin

Certaines autorités administratives qui ont quitté les zones centre, nord et ouest du fait de la guerre ont été oubliées dans l'attribution des kits. Comme promis par le Premier ministre, Guillaume Kigbafori Soro, lors de la réunion d'échange avec le corps préfectoral, le 6 octobre dernier, les autorités préfectorales et sous-préfectorales affectées dans les zones CNO perçoivent leurs kits d'incitation. Ce, depuis le mercredi 10 octobre, au siège du Comité national de pilotage du redéploiement de l'administration (CNPRA).
Dans un entretien à nous accordé dans le même cadre par le porte-parole du corps préfectoral, le préfet de région des Lagunes, préfet du département d'Abidjan, Sam Ettiassé, nous avait indiqué qu' "il n'y a plus d'obstacle" au redéploiement du corps préfectoral. Les principaux problèmes soulevés par la corporation et regroupés en cinq catégories ayant été résolus ou en passe de l'être. Notamment les problèmes de "sécurité, des moyens de mobilité, de la disponibilité des bâtiments administratifs, des moyens financiers, du personnel d'appui".
Cependant, plusieurs autorités se considèrent aujourd'hui comme de "grands oubliés" de ce processus. Selon nos sources qui ont requis l'anonymat, 40 personnes n'ont, à ce jour, reçu aucun kit d'incitation alors même qu'elles ont fui la zone de guerre (zones centre, nord, ouest) comme leurs collègues qui en ont bénéficié. Ces secrétaires généraux de préfecture et sous-préfets interpellent donc le chef du gouvernement, Guillaume Soro, pour que "cette injustice soit réparée" le plus rapidement possible.
En effet, le recensement effectué au lendemain de la crise militaro-politique de 2002 fait état de 169 autorités déplacées. C'est-à-dire, les préfets, les secrétaires généraux de préfecture et sous-préfets. Ces autorités, selon nos sources, "n'ont bénéficié d'aucune prise en charge matérielle, psychologique et financière". Les gens ont vécu avec les moyens du bord, très souvent criblés de dettes. Pis, trois décès ont été enregistrés officiellement dans leurs rangs, les sous-préfets de Sirasso, Worofla et le secrétaire général de préfecture de Korhogo. Sans compter d'autres effets collatéraux tels que les séparations de couples.
Lors du premier redéploiement effectué sous le Premier ministre Charles Konan Banny, seulement 94 personnes ont été prises en compte sur les 169. Les préfets ayant reçu 6 millions contre 5 millions pour les secrétaires généraux et sous-préfets. 75 autorités ont été oubliées. Sous le Premier ministre Soro, une trentaine de personnes sur les 75 ont été redéployées dans les zones CNO quand les 40 autres sont restées en zone gouvernementale. Plus grave, selon nos informations, c'est que des personnes qui n'avaient rien perdu durant la guerre parce qu'exerçant en zone gouvernementale se sont retrouvées avec des kits aujourd'hui parce qu'elles ont été affectées dans les zones CNO. La nouvelle qui circule depuis le 6 octobre selon laquelle le corps préfectoral a reçu des kits d'incitation provoque un malaise dans les familles. Alors que les conjoints s'interrogent sur les raisons profondes de cet oubli, les créanciers harcèlent les membres du corps préfectoral à qui ils ont accordé des prêts pour leur subsistance. Les 40 oubliés n'ont toujours pas les "tenues qui font pourtant partie de l'arsenal de l'autorité". Il s'agit de la tenue d'apparat et des deux tenues de travail étant estimées à environ un million Fcfa.

Paulin N. Zobo

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