lundi 15 octobre 2007 par Fraternité Matin

Invité d'ONUCI-FM, le président du RDR souhaite des élections entre mars et octobre. Le Chef de l'Etat ne sera peut-être pas au second tour de l'élection présidentielle annoncée pour octobre 2008, a affirmé samedi, le président du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Dramane Ouattara. C'était à l'inauguration d'une nouvelle émission réalisée par la radio onusienne, ONUCI-FM, consacrée au processus de paix et ouverte aux leaders politiques ivoiriens. Pendant près d'une heure trente (16 heures- 17 heures 30), le leader du RDR s'est prononcé sur les 4 principaux sujets qui lui ont été soumis. Entre autres: le processus de paix, l'implication de la jeunesse dans le processus de paix, le rôle et la place des médias, la vie du RDR. Pour l'invité de ONUCI-FM, les chances de Laurent Gbagbo de passer le 1er tour sont réduites sur la base des sondages en sa possession. Mais aussi parce que son bilan actuel est désastreux. Il a cité en cela la situation économique difficile que traverse le pays et sa mauvaise gestion au point qu'il ne croit pas que le peuple ivoirien puisse renouveler son mandat. Par contre, Alassane Ouattara croit fermement que deux partis du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix iront au second tour. Et l'équation à résoudre, selon lui, c'est comment faire pour que la campagne soit loyale, transparente, fraternelle. Et même après son élection qu'il a réaffirmée, il entend tendre la main à son rival Laurent Gbagbo. Parce qu'il s'agit, a-t-il dit, de respecter un principe de gouvernance qui est que les anciens dirigeants ont droit au respect. Au-delà, c'est un signe de pardon. Bien que victime, il a assuré : Je n'ai ni rancune, ni ranc?ur. Pas de vengeance. En plus, Gbagbo est mon ami, faisant allusion à l'alliance dans le cadre du Front républicain. Ses atouts, ce sont ses réalisations lorsqu'il était Premier ministre, ses fonctions au plan international qui lui ont permis de tisser de solides relations mais aussi la force de son parti dont il dit être satisfait actuellement. Et ce, en dépit du départ de grands cadres, notamment Zémogo Fofana nonobstant toutes les tentatives pour le maintenir. A ce sujet, il a déclaré: je n'ai pas de relations particulières avec le ministre Zémogo. On n'a pas eu l'occasion de se retrouver depuis qu'il a quitté le parti. Je lui ai parlé, mais il a pris une autre décision. Il considère seulement qu'il est parti et que le parti se porte à merveille. A preuve, une grande cérémonie sera bientôt organisée pour accueillir les nouveaux militants. S'agissant de la date du scrutin présidentiel, il a dit s'en tenir aux prévisions faites par le facilitateur Blaise Compaoré, et la Commission électorale indépendante (CEI). Il souhaite que ces élections se déroulent entre mars et octobre 2008.
Le président du RDR déplore qu'on accuse tous les leaders politiques d'être responsables, au même degré, de la crise actuelle. On oublie qu'Alassane Ouattara n'a jamais été Président de la République et que son parti n'a jamais été aux affaires. C'est injuste de nous juger comme ceux qui sont aux affaires, a-t-il dit. Pour Ouattara, les problèmes de fond doivent être abordés tels que la pauvreté, l'injustice, l'impunité, la violation des droits de l'Homme à l'origine, selon lui, de la crise actuelle. Les symboles, c'est bien; mais passons aux actes. Le processus de paix a connu, selon lui, du retard comme lors des précédents accords. Et il pense que les auteurs de ces blocages sont connus. Je soutiens l'Accord politique de Ouagadougou. Mieux vaut tard que jamais. Nous sommes obligés d'y croire. Il se réjouit du redémarrage des audiences foraines après 5 mois de retard, mais mieux vaut tard que jamais, a déclaré M. Ouattara. Il a rejeté les propos attribués à son parti selon lesquels la population cible serait de 3 millions de personnes. Bien au contraire, il accuse le FPI. Parlant du traitement de l'information par les médias ivoiriens, le Dr Alassane Ouattara s'est félicité des progrès réalisés par ONUCI-FM et la presse écrite. En revanche, il s'est dit attristé du comportement de la télévision 1ère chaîne qu'il accuse de manipulation. Il a plaidé pour un équilibre et que 10 mn soient accordées à ses meetings à défaut d'une retransmission intégrale. Il se dit favorable au financement des médias.
Il a enfin rassuré la jeunesse ivoirienne sur sa détermination à prendre en compte ses préoccupations. Il se dit favorable à appuyer les responsables de jeunesses des partis politiques au cas où ceux-ci décideraient d'instaurer une plate-forme de concertation pour accompagner le processus de paix.
Les conditions du retour des déplacés de guerre ont été indiquées. Il s'agit de la restauration de la sécurité, des infrastructures économiques et l'appui du gouvernement et de la communauté internationale, a proposé Alassane Ouattara.

Paulin N. Zobo

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023