lundi 15 octobre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Fini désormais le jeu de cache-cache avec la Direction générale des impôts. M. Mohamed, riche commerçant basé à Treichville passera au moins 12 mois dans les locaux de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan. Ce cas servira de leçon à tous ceux qui jouent avec l'administration fiscale ivoirienne. Un an de prison ferme et 1 an de prison avec sursis, puis des amendes, des dommages et intérêts à l'Etat de Côte d'Ivoire. C'est du reste, la sanction-leçon que le Tribunal d'Abidjan a infligée au commerçant Mohamed, installé depuis des années à Treichville. C'est aussi l'essentiel du message que la Direction générale des impôts veut faire passer à travers le long métrage ?'La mobylette du vieux Sery'' réalisé avec son aide dont la première présentation a eu lieu le vendredi 12 octobre 2007, au Cinéma Ivoire. Et ce, en présence du ministre de l'Economie et des Finances, Charles Diby Koffi. Ce téléfilm (de 1h25mn) fait partie, selon Lambert Kessé Feh, des actions de sensibilisation sur le civisme fiscal en Côte d'Ivoire. Aussi, au cours de la première présentation du film, les spectateurs, notamment les opérateurs économiques ont-ils pu se rendre compte de ce qui les attend en cas de fraude ou d'incitation à l'incivisme fiscal. M. Mohamed qui a toujours joué au malin avec l'administration fiscale, s'est finalement mis à dos avec les enquêteurs de la DGI. En effet, Mohamed déclarait moins que ce qu'il réalise, en terme de chiffre d'affaires à la DGI. Pour ne rien payer ou pour payer moins de taxes à l'Etat, le sieur Mohamed subdivisait ses magasins et les distille partout. En plus de ses nombreux magasins, ce commerçant faisait des ventes sans facture. Il détenait à lui seul, en fait, deux factures : une normalisée et un autre ordinaire. Ces factures sont délivrées selon le type de client. ?'Quand le client a l'air compliqué, on lui délivre la facture normalisée. Mais quand le client semble être innocent, on lui délivre une facture autre que celle recommandée par la législation ivoirienne''. C'est ainsi que Mohamed triche avec l'Etat. Avec toute cette masse d'argent qu'il engrangeait au détriment de l'Etat, Mohamed était devenu le superbe homme. Il a avait à lui seul, plusieurs maîtresses. Et voilà que, à malin, malin et demi, tout d'un coup, le puissant homme Mohamed finit par être rattrapé par ceux qu'il a toujours grugés: l'Etat, à travers la DGI. Ses déboires commencent avec le Vieux Sery, à la suite de la vente d'une mobylette avec une fausse facture (facture ordinaire). C'était l'erreur à ne pas commettre! Une fois chez lui, au village, le Vieux Sery constate que sa nouvelle mobylette ne fonctionne pas. Il décide alors de retourner chez son vendeur Mohamed. Les choses tournent mal. Mohamed refuse de changer l'engin. Fâché, le Vieux Sery fait ainsi appel à son fils, Digbeu. Une fois ce dernier arrivé sur le lieu, il se rend compte que c'est avec de la fausse facture que la mobylette a été vendue à son père. Il interpelle le commerçant, Mohamed. Mais, celui-ci ne démord pas. Malgré la présence du fils du Vieux Sery, il est resté menaçant. Il dit même détenir des amis partout, même à la justice. Et qu'il ne craint rien. Le chantage du commerçant Mohamed est tel que Digbeu, fils du Vieux Sery décide de saisir la DGI, car lui, en sa qualité de conseiller juridique, sait le risque des ventes sans facture normalisée. Le directeur général des impôts qui se saisit de l'affaire et envoie des agents enquêter sur le terrain. Les résultats sont clairs : Mohamed est cloué. Le jour de son procès, Tatiana De MC'ENSIRA, son avocate tente de le défendre. Mais, c'est trop tard. Les mots ne suffisent pas pour blanchir un homme aussi malhonnête que Mohamed. Car, les faits à lui reprochés sont irréfutables. Ignace Alomo, président de la Cour d'Appel décide de condamner Mohamed. C'est ainsi qu'il passera 12 mois fermes à la prison. Sans oublier les dommages et intérêts qu'il doit verser à l'Etat de Côte d'Ivoire. Le long métrage ?'La mobylette du Vieux Sery'' est à la fois comique et didactique. Car, au-delà de ces aspects, la Direction générale des impôts interpelle les uns et les autres sur l'importance à s'acquitter de ses taxes fiscales. C'est aussi le moment de rappeler que la recréation est terminée avec les fraudeurs. Déjà un cas école a été fait, à la suite de l'expulsion du commerçant libanais Ibrahim Redah. Demain, c'est la prison qui attend les fraudeurs.

Honoré Kouassi
honorekouassi@yahoo.fr

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