lundi 15 octobre 2007 par Le Nouveau Réveil

A la faveur des récentes journées culturelles de Nandibo II qui ont eu lieu le 15 septembre 2005, nous avons échangé avec le doyen Arsène Usher Assouan sur ses réalisations à Grand Lahou en tant que maire et surtout sur ses relations avec le couple Bédié et sur la Côte d'Ivoire. Ici, le compagnon d'Houphouët-Boigny dit tout sur son parti. Réédition de cette interview déjà publiée dans nos colonnes le mardi 18 septembre. M. le maire, les populations de Grand Lahou, vos administrés, disent que vous êtes le père du développement dans cette région. Alors, quel est votre secret ?
Quand j'étais dans le gouvernement, j'ai proposé certaines choses qui n'ont jamais été appliquées. Ce sont des programmes que le Président Houphouët m'a amené à étudier, à savoir les problèmes qu'on voyait venir en Côte d'Ivoire. Il s'agissait pour nous, de former les enfants qui ont le savoir et non le savoir-faire. J'ai proposé une loi en 1977. Pendant cinq (5) ans, j'ai écrit la loi qui faisait obligation à tous les enfants de sortir de l'école avec un métier. On ne l'a pas appliquée. Mais moi, je l'ai essayée dans la mesure de mes possibilités avec un certain nombre de gens, des jeunes gens avec qui je travaille et qui ont un métier. Cela me permet d'avoir des projets. Et ce sont eux qui travaillent sur ce projet. Vous avez fait beaucoup au niveau du développement à Grand Lahou, mais beaucoup reste aussi à faire. Est-ce que vous avez des projets pour l'avenir ?
Nous en avons. Actuellement, j'essaie d'organiser mes hommes dans les associations. Nous avons, à titre d'exemple, encouragé les femmes à se regrouper dans une association de fabrication d'attiéké. Des réunions se tiennent à la mairie pour les organiser de telle sorte qu'elles puissent exporter l'attiéké à travers le monde. L'attiéké de Grand Lahou est très apprécié et donc si elles arrivent à l'exporter, ce sera formidable. J'essaie aussi d'organiser les jeunes gens dans des coopératives de pêche. Tout le monde sait que nous consommons 350.000 tonnes de poisson en Côte d'Ivoire qui nous coûtent 90 à 92 milliards. Mais ces 350.000 tonnes de poisson que nous consommons, les Ivoiriens, eux-mêmes, ne produisent que 30.000 tonnes. Et pourtant, nous avons des enfants qui sont partout et qu'on aurait pu former. A Grand Lahou, j'ai créé une école de pêche mais qui n'est pas appliquée comme il faut. On n'enseigne même pas les enfants. Il y a trois promotions qui sont sorties tout de même.
M. le maire, la présidente de "Servir" est aujourd'hui à Grand Lahou (NDLR samedi 15 septembre 2007). Quel sens donnez-vous à cette visite qu'elle rend à la population ?
Dans le cadre de l'ONG qu'elle a créée, c'est-à-dire "Servir", les jeunes m'ont approché et m'ont demandé de faire en sorte que Mme Bédié puisse venir à Grand Lahou pour parrainer leur manifestation. Mme Bédié à Grand Lahou, c'est une chose absolument normale parce que c'est une famille avec qui nous sommes liés depuis longtemps, ensemble à l'école, à l'université à Poitiers. Quelles sont les relations que vous continuez à entretenir avec la famille Bédié ?
On a toujours eu de bonnes relations. Le problème, ce n'est pas des relations personnelles. La seule chose est de savoir comment tout cela peut être mis en valeur au profit du pays. Et sur ce plan-là, si on s'entend, nous pouvons revenir. Nous avons vécu des coups d'Etat. Le coup d'Etat a, partout dans le monde, semé le désordre. Le Président Bédié est candidat à l'élection présidentielle prochaine. Comment voyez-vous ses chances et celles du PDCI ?
Le PDCI-RDA est un grand parti. Pour le maintenir, il faut le sauver parce que c'est le parti qui a fait la Côte d'Ivoire. C'est l'héritage que le Président Houphouët nous laisse. Nous n'aurons pas le droit de le laisser mourir. Il faut qu'on s'entende pour que le PDCI puisse retrouver la place qui lui revient ().
Interview réalisée par
Djè KM à Grand Lahou

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