lundi 15 octobre 2007 par Le Nouveau Réveil

47 ans après la souveraineté de la Côte d'Ivoire, il est inimaginable d'apprendre que certaines localités du pays ne disposent d'aucun cadre encore moins de travailleurs du privé même pas un cordonnier ou plombier exerçant en ville. Et pourtant, c'est cette triste réalité que vit le village de Yanvo après le décès de son unique fils instituteur. Or, ce village est situé à 5 kilomètres de Tanda sur l'axe Assueffry-Tanda. Le samedi 6 octobre dernier à la faveur de la remise du titre de PAUL DAVID FELLOW de la Fondation Rotary International au Président du conseil de Tanda, le Ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, "Le Nouveau Réveil", témoin privilégié de l'événement, a approché le chef dudit village Nanan Adou Kobenan pour en savoir plus. Entretien. Nanan, depuis combien de temps ce village a été créé?
Ca fait très longtemps que ce village a été créé.
Existe-t-il une école dans votre village ?
Depuis 1982, nous avons bâti une école de trois classes qui fonctionne aujourd'hui. Nanan, il nous a été rapporté qu'il n'y a aucun cadre ni fonctionnaire dans votre village. Est-ce vrai ?
Oui, c'est juste, il n'y a ni cadres ni fonctionnaires dans mon village. Comment vous expliquez cela alors que depuis 25 ans, l'école a ouvert ses portes et en plus vous êtes à cinq kilomètres du chef-lieu de département Tanda?
Par le passé, nous avons envoyé des enfants à l'école à Tanda. Malheureusement, nos enfants fuyaient pour revenir au village. A l'époque aussi, on ne voyait pas l'importance de l'école et on a laissé faire. C'est maintenant que nous avons compris et nous faisons l'effort de mettre nos enfants à l'école. Donc depuis 1982, on a commencé à inscrire nos enfants à l'école. Mais pour l'instant, il n'y a pas de cadres ici. Nanan, on accuse aussi les sorciers du village d'être à la base de ce phénomène. Etes-vous d'avis ?
Effectivement, cette pratique explique l'absence de cadres dans mon village. Puisqu'il y a eu certains qui sont allés faire des études mais qui, après, sont revenus s'asseoir au village. Donc effectivement nous accusons les sorciers. Mais Nanan, quelle action vous avez menée pour décanter cette situation qui dessert votre village?
Nous avons fait des sacrifices et imploré les ancêtres pour nous aider à décanter cette situation qui handicape aujourd'hui notre village. Pour l'instant, la situation commence à s'arranger puisque certains de nos enfants sont aujourd'hui dans des grandes écoles et à l'université. J'espère qu'il y aura bientôt des cadres dans mon village. Nanan, combien d'enfants sont-ils effectivement à l'université aujourd'hui ?
(Le directeur de l'école du village qui suivait l'entretien avec les notables a demandé à prendre la parole pour répondre à cette question. La notabilité n'y a trouvé aucun inconvénient.)
Nanan, face à ce problème, avez-vous un message à lancer?
Nous sommes conscients du manque de cadres et de fonctionnaires dans notre village, nous faisons tout pour trouver une solution à ce phénomène. Nous sommes dans le périmètre communal de Tanda, nous demandons aux autorités d'électrifier notre village parce que l'électricité va nous apporter le développement et peut-être résoudre ce problème.
Entretien réalisé à Yanvo par Joël Abalo

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