jeudi 11 octobre 2007 par Fraternité Matin

Près de 3 millions de Togolais sont appelés à élire dimanche un nouveau Parlement au scrutin proportionnel de liste à la plus forte moyenne. Plus de 2000 candidats issus de 32 partis politiques ainsi que des indépendants, briguent les 81 sièges à pourvoir pour ces premières législatives de l'après-Eyadéma. Le fait majeur, notent les observateurs du microcosme politique togolais, est la participation depuis 17 ans, de tous les principaux partis à ces joutes électorales. En face du Rassemblement du peuple togolais (RPT), le Comité d'action pour le renouveau (CAR) de l'actuel Premier ministre d'opposition Yawovi Agboyibo et l'Union des forces du changement (UFC) de l'opposant historique en exil, Gilchrist Olympio, apparaissent comme les favoris de scrutin. Cela n'est pas un épiphénomène pour jauger le baromètre politique de ce pays de près de 7 millions d'habitants dirigé par Faure Gnassingbé, le fils du défunt Président Eyadéma, depuis 2005 après un scrutin contesté par l'opposition. L'AFP, en effet, rappelle que c'est la première participation de l'UFC à des législatives depuis le début du processus démocratique en 1990. En 2002, l'opposition avait boycotté le scrutin, permettant au RPT de rafler 72 des 81 sièges. Dans une interview accordée à AFP et RFI, Yawovi Agboyibo estime à la veille de ces élections que le pays tourne la page Eyadéma, deux ans et demi après le décès du général qui aura passé 38 ans au pouvoir. Les législatives de dimanche sont cruciales pour ce pays de 56 785 km2, dans l'optique de la relance de son économie. En effet, celle-ci a été fortement fragilisée par la suspension de l'aide de l'Union européenne (principal contributeur avec la France) depuis 1993 pour déficit démocratique. En 2004, l'Union européenne a décidé de normaliser partiellement ses relations avec Lomé, en raison des engagements pris par le pouvoir, dont certains ont été mis en ?uvre. Environ 5 913 bureaux de vote seront ouverts pour ces législatives. De sources diplomatiques concordantes, les risques de fraude et de contestation sont minimisés avec le nouveau code électoral et les mécanismes de surveillance. En effet, le mode de scrutin, celui de la proportionnelle à la plus forte moyenne, obtenu après consensus par les partis et le pouvoir le 20 août 2006, devrait refléter le résultat du vote car favorisant les listes ayant obtenu le plus grand nombre de voix. Plus de 3 500 observateurs dont ceux de l'UE et l'UA ainsi qu'une mission militaire de la CEDEAO vont superviser ces législatives. la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est tenue d'organiser des élections libres et transparentes, principale condition posée par l'UE.

Remi Coulibaly

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