mercredi 10 octobre 2007 par Le Temps

Bernard Kolelas, ancien Premier ministre congolais, vient de publier aux éditions CEDA-NEI, Le déchirement, une étude des m?urs africaines.

Le débat paraissait élimé, alors qu'il est encore vif et d'actualité, dans certaines contrées africaines. Bernard Kolelas, anciennement député-maire de Brazza, Premier ministre du Congo remet en tout cas le couvert pour l'Afrique. Mais plus précisément pour la jeune génération tiraillée entre le village et la ville, la tradition et la modernité. Depuis son exil, à défaut d'une satire sociale ou politique, il vient de publier aux éditions CEDA-NEI, Le déchirement, un ouvrage de plus 200 pages. "Nous considérons écrit-il, cette étude romancée sur les m?urs négro-africaines, comme une contribution à la connaissance et à la compréhension de l'éthique sociale et morale du monde africain traditionnel." Déjà avec la première page de couverture, Le déchirement se dévoile au lecteur avec un tam-tam rapiécé. On peut donc dire l'harmonie prisée. Puisqu'en Afrique, le tam-tam est aussi symbole de réjouissance. L'histoire se déroule à Brazzaville, une grande métropole avec ses faubourgs mal famés et ses Riviéra, le contraste de toutes les villes du sud. Ce contraste qu'on pourrait appeler dilemme est aussi celui de Massengo, jeune cadre qui se trouve tourmenter là où il devait vivre dans la félicité. Massengo veut maintenant s'offrir une femme. C'est-à-dire celle qui est à son goût. Malheureusement en face, il est en bute au poids de la tradition. Son vieillard de père lui a proposé une autre femme en mariage. Une femme "bien faite" qui a encore une crainte de la tradition. Doit-il désobéir à son père ? Ou doit-il consacrer ses sentiments sur l'autel des valeurs traditionnelles ? Personne ne voudrait vraiment être à la place de Massengo. Mais son histoire, c'est celle de milliers de personnes à travers le continent, confrontés chaque jour au poids de la coutume. Massengo, seul contre tous, mène une bataille, qui prend souvent les allures d'une quête initiatique. Mieux, une quête du savoir. Son entêtement va le conduire un peu partout. Puisque son amour pour Humba est très fort. C'est le genre d'amour qui console et qui fortifie pour affronter souvent les pires obstacles. Massengo croit en la sincérité de Humba bien qu'étant une fille de la ville. En fait, il y a aussi la force de l'amour. Le déchirement, c'est tout ça à la fois. L'écriture est simple. Elle ne s'embrasse d'artifice hermétique. Kolelas on peut le dire, écrit comme il parle, avec souvent l'argo-brazzavilois.

Guéhi Brence

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